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HISTORIOGRAPHE — HIVER


gnèrent et suivirent la conquête de la Terre Promise. Cf. I Sam. (Reg.), x, 25. Cependant il n’existait pas jusqu’alors d’historien en titre de la nation. Après l'établissement de la royauté, quand David organisa sa cour sur le modèle des grandes monarchies orientales, il institua, comme chez les Assyriens et plus tard chez les Perses, Esth., vi, 1 ; x, 2 ; I Esd., iv, 5 ; vi, 2, un mazkîr ou historiographe, chargé de mettre par écrit les événements de son règne. Ses successeurs imitèrent son exemple. Le premier qui remplit cette fonction fut Josaphat, fils d’Ahilud. II Reg., viii, 16 ; xx, 24 ; I Par., xviii, 15. Après la mort de David, il la conserva sous Salomon. III Reg., iv, 3. Ceux qui lui succédèrent ne sont pas connus pour la plupart. Deux autres noms seulement sont parvenus jusqu'à nous, celui de Joahé, fils d’Asaph, qui fut l’historiographe d’Ezéchias, IV Reg., xviii, 18, 37 ; Is., xxxvi, 3, 22, et celui de Joha, fils de Joachaz, qui fut l’historiographe de Josias. II Par., xxxrv, 8. (Voir ces noms.)

2° Les annales royales étaient appelées en hébreu sêfér debdrîm, III Reg., xi, 41 ; cf. II Par., ix, 29, et plus communément, dibrê hay^ydmîm ; Vulgate : Verba dierum, comme qui dirait : « actes ou faits du jour, journal. » III Reg., xiv, 19, 29 ; xv, 5, 23, 31 ; xvi, 5, 14, 20, 27 ; xxii, 39, 46 ; IVReg., r, 18 ; viii, 23 ; x, 34 ; xii, 19 ; xiii, 8, 12 ; xiv, 15, 18, 28 ; xv, 6, 11, 15, 21, 26, 31, 36 ; xvi, 19 ; xx, 20 ; - xxi, 17, 25 ; xxiii, 28 ; xxiv, 5 ; Il Par., xx, 34 ; xxxiii, 18 ; xxxvi, 8 ; II Ésd., xii, 23. Le mot dâbâr, pluriel debdrîm, que la Vulgate a traduit par verba (et par sermones, III Reg., xiv, 29 ; xxii, 39 ; IV Reg., i, 18 ; xiii, 8, 12 ; xiv, 15, 18, 28 ; xv, 11, 15, 21, 26, 31 ; xvi, 19 ; xx, 20 ; xxi, 17, 25 ; xxiv, 5 ; II Par., xxxiii, 18), signifie « parole », et souvent, comme dans ces passages, « acte, fait, événement. » — L’auteur des Paralipomènes appelle le plus souvent les annales royales sêfér ham-meldkîm ; Vulgate : liber Regum, « livre des Rois. » I Par., ix, 1 ; II Par., xvi, 11 ; xx, 34 ; xxiv, 27 ; xxv, 26 ; xxvii, 7 ; xxviii, 26 ; xxxii, 32 ; xxxv, 27 ; xxxvi, 8.

3° Ces Annales sont aujourd’hui perdues, mais elles servirent comme sources aux auteurs des Rois et des Paralipomènes qui les mentionnent dans les passages cités plus haut. Une partie d’entre elles était l'œuvre des historiographes officiels ; d’autres avaient été composées par des historiens ou des chroniqueurs volontaires, généralement des prophètes. Les noms de quelquesuns nous ont été conservés : Samuel, le prophète JSathan et G-ad le Voyant avaient écrit (au moins en partie) l’histoire de "David, I Par., xxix, 29 ; le prophète Nathan, Ahias le Silonite et Addo le Voyant, celle de Salomon, II Par., ix, 29 ; le prophète Séméia et Addo, celle de Roboam, II Par., xii, 15 ; Addo, celle d’Abia, roi de Juda, II Par., xiii, 22 ; Isaïe, celle d’Ozias et d’Ezéchias, rois de Juda, II Par., xxvi, 22 ; xxxii, 32 ; Jéhu, fils d’Hanani, celle de Josaphat, roi de Juda, dans les annales des rois d’Israël, II Par., xx, 34 ; Hozaï, celle de Manassé, roi de Juda, II Par., xxxiii, 19. — Après la captivité, Mardochée écrivit peut-être l’histoire d’Esther, ix, 26 (voir t. ii, col. 1978) ; Jason de Cyrène, celle des Machabées, II Mach., ii, 24. Voir ces noms. — Pour les livres historiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, voir l’article qui est consacré à chacun d’eux. — En dehors de ces fonctions d’annaliste, le mazkîr en remplissait d’autres qui montrent quelle était son importance. Il figure parmi les grands officiers de la cour de David, II Reg., xviii, 16 ; xx, 24 ; I Par., xviii, 15. Sous le règne de Salomon, il est nommé après les trois secrétaires royaux, probablement comme étant leur président. III Reg., iv, 3. Ézéchias le charge de le représenter avec le chef du palais et le secrétaire royal, auprès des ambassadeurs de Sennachérib, et il est le chancelier et le président du conseil privé de ce roi. IV Reg., xviii, 18, 37 ; Is., xxxvi, 3,.22. Chez les Assyriens, les akli et

les sapiri (scribes) qui étaient vraisemblablement les historiographes des rois de Ninive, jouissaient également d’une grande considération. « Lors de l’inauguration du palais de Sargon dans la nouvelle ville de Dour-Sargon (Khorsabad), ils figurent au second rang dans la suite du roi. La description de la cérémonie les nomme après les gouverneurs de province, avant les sudsaki, grands officiers militaires, et les anciens, c’està-dire les notables du. pays d’Assur, mentionnés en dernier lieu. » A. J. Delattre, Coup d'œil sur la civilisation assyrio-baby Ionienne, dans la Revue des questions scientifiques, juillet, 1900, p. 100.

F. Vigouroux. HITZIG Ferdinand, exégète protestant rationaliste allemand, né à Hauingen en Bade, le 23 juin 1807, mort à Heidelberg le 22 janvier 1875. Il étudia depuis 1824 jusqu’en 1829 à Heidelberg, à Halle et à Gœttingue les langues orientales. Il fut appelé à Zurich en 1833 comme professeur ordinaire de théologie. En 1861, il retourna à Heidelberg et y resta jusqu'à sa mort. Ses principales publications sont : Versuche zur Kritik des Alten Testaments, in-8°, Heidelberg, 1831 ; Des Propheten Jonas Orakel ûber Moab, kritisch vindicirt und durch Uebersetzung nebst Anmerkungen erlâutert, in-4°, Heidelberg, 1831 ; Ver Prophet Jesaja, ùbersetzt und ausgelegt, in-8°, Heidelberg, 1833 ; Die Psalmen, historisches und kritisches Commentai' nebst Uebersetzung, 2 in-8°, Heidelberg, 1835-1836 ; édit. refondue, 2 in-8°, Leipzig, 18631865 ; Die Erfindung des Alphabetes, in-4°, Zurich, 1840 ; Die zwôlf kleinen Propheten, in-8°, Leipzig, 1838 ; 4e édit. par Steiner, 1881 (dans YExegetisches Handbuch zum Alten Testamente) ; Der Prophet Jeremia (même collection), in-8° ; Leipzig, 1847 ; 2e édit., 1866 ; Der Prediger Salomos (même collection), in-8°, Leipzig, 1847 ; 2e édit., par Nowack, 1883 ; Der Prophet Êzechiel (même collection), in-8°, Leipzig, 1847 ; Dos Buch Daniel (même collection), in-8°, Leipzig, 1850 ; Das Holie Liedfin-8°, Leipzig, 1855 ; Die Sprùche Salomonis, in^8°, Zurich, 1858 ; 2e édit., 1883 ; Das Buch Hiob, ùbersetzt und ausgelegt, in-8°, Leipzig, 1874 ; Vorlesungen ûber biblische Théologie und messianische Weissagungen des Alten Testaments, mit einer Lebensund Charakter-Skizze, publié par Kneucker, in-8°, Earlsruhe, 1880 ; Urgeschichte und Mythologie der Philistâer, in-8°, Leipzig, 1841 ; Veber Johannes Marcus und seine [Schriften, oder : welcher Johannes hat die Offenbarung verfasst ? in-8°, Zurich, 1843 (il prétend que Jean Marc est l’auteur du quatrième Évangile et de l’Apocalypse) ; Gesckichte des Volkes Israël, 2 in-8°, Leipzig, 1869 ; Zur Kritik Paulinischer Briefe, in-8°, Leipzig, 1870 ; Die Inschrift des Mesha, Kbniges von Moab, ùbersetzt und erklàrt, in-8°, Heidelberg, 1870 ; Sprache und Sprachen Assyriens, in-8°, Leipzig, 1871. Hitzig était un esprit aventureux qui a soutenu bien des opinions bizarres, en abusant d’un esprit d’ailleurs pénétrant et d’une véritable science philologique. — Voir H. Ferdinand Hitzig, Rede, in-8°, Zurich, 1882 ; A. Kamphausen, dans Herzog, RealrEncyklopàdie, 2e édit., t. vi, 1880, p. 168-173.

    1. HIVER##

HIVER (hébreu : sefâv ; Septante : xenLtàv ; Vulgate : hiems), la saison la plus froide de l’année, occupant dans notre hémisphère boréal les mois de décembre, janvier et février. — 1° L’hiver n’est jamais rigoureux en Palestine ; la température de cette saison y varie du reste suivant l’altitude. Sur les plateaux élevés et à Jérusalem, la température descend souvent au-dessous de 0° pendant la nuit ; en 1864, elle a atteint dans la ville un minimum de 3°9. Mais elle se relève beaucoup pendant le jour, si bien qu'à Jérusalem la moyenne de la température est de 16° en novembre, 9°9 en décembre, 8°3 en janvier, 9°3 en février, 14M en mars. Janvier est ainsi le mois le plus froid. La gelée et la neige y sont assez rares et d’ailleurs., peu persistantes. Voir