Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/362

Cette page n’a pas encore été corrigée
693
694
HEXAPLES


version syro-hexaplaire, IV Beg., xvi, 2, et dans la souscription à la fin du même livre où nous lisons l’indication suivante : « Du livre des Heptaples, c’est-à-dire des sept colonnes. » Nous savons par la version syro-hexaplâire du quatrième livre des Rois quelle était la version qui occupait cette septième colonne. La syro-hexaplaire du quatrième livre des Rois cite en marge des leçons de la Quinta. Bien plus, au chapitre vi, verset 5 de la Quinta, à ces mots : oùas pot x-ipis, on a ajouté cette seclie : « Ce xvptE est ainsi porté dans la colonne des Septante et dans les autres interprètes, mais en hébreu il y a Àdôni. » On doit donc conclure, d’après ces textes, que la Quinta occupait la septième colonne.

Octaples.

On en fait mention dans le livre de

Job de la version syro-hexaplaire (cf. Hexapl., ad Job, v, ’23 ; vi, 28) ainsi que dans les scolies grecques du Livre des Psaumes (cf. Hexapl., ad Ps. lxxv, 1 ; lxxxvi, 5 ; lxxxviii, 43 ; cxxxi, 4 ; cxxxv, 1). Il faut remarquer que dans les scolies grecques on ne fait mention que des Tétraples et des Octaples. Ainsi, au Ps. lxxxvii, 43, scolies : ’Ev tô> zzrpaaù.lSip oOtw ; Jv Se tù ôxxaaE) f8w, 6X16dvTwv aùtâv, on passe complètement

soutient qu’Origène composa en premier lieu les Hexaples. C’est l’opinion de Valois. Elle s’appuie sur le témoignage d’Ensèbe. Après avoir dit qu’Origène composa les Hexaples dont il nous laissa les exemplaires, Eusèbe, H. E., vi, 16, t. xx, col. 557, ajoute qu’il disposa séparément en Tétraples les versions d’Aquila, de Symmaque, de Théodotion et des Septante. Cf. Hexapl., ad Jos., xxiv, 33, etMonitumad Ezech. — 2° Deuxième opinion. Antériorité des Tétraples. — Cette opinion soutient qu’Origène composa en premier lieu les Tétraples. C’est l’opinion de Montfaucon. Le docte bénédictin apporte en faveur de sa thèse deux arguments : — 1. La scolie sur Ps. lxxxvi, 5, dans laquelle il est dit que la mauvaise leçon |U)Ti)p Siiôv se trouve dans les Tétraples, et la bonne leçon jxt, rîj Siciv dans les Octaples. Montfaucon en conclut qu’Origène corrigea après dans les Hexaples la leçon défectueuse qu’il avait conservée dans les Tétraples. — 2. Montfaucon prétend aussi que dans les Tétraples Origène employa le texte des Septante non corrigé, et qu’il le corrigea dans les Hexaples. Pour prouver cela, il en appelle à plusieurs passages de Job, tirés des Tétraples, qui contiendraient des

II. Fac-similé d’un texte hexaplaire du Codex Barberini.

(D’après la Patrologia latina de Migne, t. xxvi, col. 595, note a.*

OSÉE, xi, 1.

HEBR. IDEM GRvEC. LTJT. AQU. SYM. LXX, THEODOT.

di-iïod iront »

>J3 WNTp.

Ki vep Ia-paï|X

oueaêïiov |ie|ji, |i.e apaïu. vapaOi êavi.’Oti TtaTç’IopariX

xaV riyâTC^oot aùxbv

xcr, i àito AlyûitTou

èxàX£<xa tov uibv’Oxt 71aï<’IuparjX

xal TiyaTiYiiJiévoc, il

AtyiSirtou xéxX.7)Tai

vlôç |iou.’Oti vi)7110{’I17paï|).

xa èyi> TiYiÎ7CY](7a

aùtbv, xat k Alvû iitou x£xX.Y]Tai uioç

[ioy.’OTiviÎ7cto ; ’IopariX

xa TiyâTrriaa aùrôv,

èxâXeua viiôv [iou

i% AîyiJTUTou.

sous silence les Hexaples. La raison est facile à comprendre, c’est que, pour le Livre des Psaumes, les Hexaples et les Octaples sont la même chose.

Ennéaples.

On ne les trouve mentionnés nulle

part.

IV. Ordre de composition.

Il est certain qu’Origène n’exécuta pas d’un seul coup, son immense travail de collation des textes ; il procéda par des étapes et des perfectionnements successifs. Toutes les inductions et les rares indications historiques que nous possédons, ne nous laissent aucun doute sur ce point. Toutefois, nous ne pouvons pas connaître dans les détails l’ordre <m le procédé qu’il suivit. Eusèbe, H. E., vi, 16, t. xx, col. 553-556, nous trace bien la marche générale d’Origène dans la composition de son œuvre ; il nous dessine les grands linéaments, mais il ne nous donne pas les détails précis qu’on eût désirés et qui nous eussent permis de reconstruire l’histoire des Hexaples avec toute l’exactitude possible. Une chose est absolument incontestable : c’est qu’Origène composa deux espèces d’ouvrages : les Tétraples et les Hexaples, en prenant ces derniers dans un sens général. Mais par où commença-t-il ? Composa-t-il les Tétraples d’abord et enstfte les Hexaples, ou suivit-il la marche contraire ? Dans le premier cas, les Hexaples seraient une amplification des Tétraples ; dans le second cas, les Tétraples seraient une réduction des Hexaples. Il existe sur ce point deux opinions que nons allons examiner : — 1° Première opinion. Antériorité des Hexaples. — La première opinion

leçons non corrigées. En somme, au point de vue historique, la question reste douteuse.

V. Disposition des textes.

Dans les Octaples, qui sont l’ouvrage le plus complet, les divers textes ou versions étaient disposés de la manière suivante : la première colonne contenait le texte hébreu en caractères hébreux, la deuxième le texte hébreu en caractères grecs, la troisième la version d’Aquila, la quatrième la version de Symmaque, la cinquième la version des Septante, la sixième la version de Théodotion, la septième la Quinta Editio, la huitième la Sexta Editio. Si les Ennéaples ont jamais existé, ce que nous chercherons à savoir plus tard, la neuvième colonne aurait contenu la Septima Editio. C’est là l’ordre généralement reçu parai les auteurs anciens, et celui qui fait pratiquement autorité. Voir S. Jérôme, Comment in Tit., c. iii, t. xxvi, col. 595. L’auteur de la lettre en tête de la version arabe d’Aréthas, et un spécimen des Pentasélides sur Osée, xi, 1, dans le Codex Barberini, donnent le même ordre. Si l’on met de côté la version des Septante, l’ordre est souvent le même dans les scolies et les notes marginales où nous trouvons la série : ’A. S. ®.

— À cet ordre pourtant nous trouvons quelques exceptions que nous devons signaler. Certains livres grecs et la version syro-hexaplaire placent quelquefois Théodo-^ tion avant Symmaque. Dans sa préface sur Daniel, ’saint Jérôme lui-même donne la série : ’A. 6. E. ; de même Suidas au mot xvIÇmv. Cf. Hexapl., ad Amos, vii, 14. Philipon dans son Héxaméron présente l’ordre :