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HÉVILA — HEXAPLES


de celle de Gen., x, 29? On peut le croire. Wellhausen change Hévila en TeUFtm, ville où, d’après le texte hébreu, I Reg., xv, 4, Saül fit le recensement de son année. Cf. F. de Hummelauer, Comment, in lib. Samuelis, Paris, 1886, p. 157. Tela’im est probablement ! identique à Télém, cité méridionale de Juda, Jos., xv, ' 24. Cette conjecture couperait court à toute difficulté, si elle trouvait un appui dans le texte ou dans les versions.

A. Legendre.

HÉVILATH (hébreu : ha-Hâvtlâh, avec l’article ; Septante : EùiXâtj, nom de la contrée arrosée par le Phison, un des fleuves du Paradis terrestre. Gen., Il, 11. Elle est caractérisée par l’excellence de son or, le bedôlali et la pierre de ëôham. Voir Bdellium, t. i, col. 1527. Faut-il la confondre avec les pays couschite et jectanide d’Hévila dont il est question Gen., x, 7 ; I Par., i, .9, et Gen., x, 29 ; I Par., i, 23 (voir Hévila 1, 2), c’est-à-dire la chercher sur la côte africaine, au sud de la mer Rouge, ou dans la péninsule arabique ? Non. L’article qui précède son nom l’en distingue déjà suffisamment ; mais le soin que prend l’auteur sacré de la décrire par ses productions indique bien une région différente de celle qui était plus connue des Israélites, et à laquelle d’ailleurs ces caractères ne conviennent pas. La situation d’Hévilath dépend nécessairement de l’emplacement qu’on assigne à l’Eden. Une opinion probable la reconnaît dans la Colchide, le pays des métaux précieux, où les Argonautes allèrent chercher la toison d’or. Voir Paradis terrestre, Phison.

A. Legendre.

HEXAMÉRON ou œuvre des six jours de la création. Voir Cosmogonie mosaïque, t. ii, col. 1034.

    1. HEXAPLES##


HEXAPLES. On appelle ainsi ordinairement le grand travail de collation et de critique textuelles exécuté par Origène, mais il porte différents noms selon le nombre de colonnes qu’il contient.

I. Noms divers.

L'œuvre d’Origène a reçu successivement différents noms : Tétraples (quatre versions), Pentasélides (cinq), Hexaples (six), Heptaples (sept), Octaples (huit), enfin Ennéaples (neuf). Ces noms ont la forme plurielle chez Origène lui-même, Eusèbe, saint Épiphane et saint Jérôme : Ta tetpanXâ, Ta JÇait)â, etc. On les employa aussi au singulier : Tb TETpaitXoûv, Tô éÇaitXo’jv, etc. Étymologiquement, ces divers noms se décomposent ainsi : Tttpà, 4, i, 6, etc., indication du nombre, et àitXâ, cwiXoûv qui signifient « simple ». On appelait simples les exemplaires qui ne contenaient que la version des Septante, twv O', comme on avait coutume de la désigner. De la même manière on désigna la version

syriaque simple, la Peschito ( f À - À ** = <miXoû « ), pour

la distinguer de la version syro-hexaplaire. — Comme les versions utilisées par Origène étaient placées sur des colonnes (ueXtSaç) parallèles, on les appela aussi : Tb TerpavéXiSov, tô itevxatjéXiôov, rb ££aireXiSov, xb ÔKttoaéXiSov.

II. Origine du' mot Hexaples. — Tous les auteurs anciens sont d’accord pour dire qu’Origène, outre les Hexaples, composa aussi les Tétraples qui contenaient quatre versions grecques, à savoir : la version d’Aquila, celle de Symmaque, la version des Septante et celle de Théodotion, Il règne une assez grande obscurité relativement à l’interprétation qu’il faut donner au mot Hexaples. Nous trouvons sur ce point deux opinions : certains auteurs prétendent que les Hexaples ont été ainsi appelés parce qu’Origène aurait placé, avant les quatre versions grecques des Tétraples, le texte hébreu en caractères hébreux et le même texte hébreu en caractères grecs pour ceux qui ne savaient pas lire l’original. Le mot Hexaples inclurait donc dans sa stricte signification le texte hébreu. Telle est l’opinion de Field, Prolegomena, t. i, p. 9 ; de Saumaise,

De Hellenistica, Leyde, 1643, in-8°, p. 159 ; de Petau, Animadv. ad Epiphan., Paris, 1622, p. 404 ; de Huet, Origeniana, ii, 4, Rouen, 1668, t. xvii, col. 1230 ; de Hody, De Biblwrum textibus originalibus, Oxford, 1705, p. 595 ; de Montfaucon, Prmliminaria in Hexapla Origenis, t. i, p. 8. On s’appuie surtout sur un texte de saint Épiphane, De mens, et pond., 19, t. xliii, col. 268, dont le sens est : « Les Tétraples embrassent les versions d’Aquiia, de Symmaque, des Soixante-Douze et de Théodotion ; si à ces quatre colonnes on ajoute les deux éditions hébraïques, on a les Hexaples. » Voir aussi la lettre qui est en tête de la version arabe d’Arétbas où se trouve reproduite l’opinion de saint Épiphane. Cf. Rev. Joseph White, Letter to the lord Bis hop of London, Oxford, 1779, p. 12-13. L’autre opinion est soutenue par Valois. Cet auteur enseigne que les Hexaples auraient été ainsi appelés parce qu’ils contenaient six versions grecques, outre le texte hébreu écrit en caractères hébreux et en caractères grecs. Le mot Hexaples serait donc exclusif du texte hébreu dans sa double transcription. Cette opinion s’appuie sur un passage d’Eusèbe, fl. E., vi, 16, t. xx, col. 556-557, qui n'énumère au nombre des six versions qui composent les Hexaples que la version d’Aquila, celle de Symmaque, la version des Septante, celle de Théodotion, la V a et la VI a, ne comptant pas le texte hébreu qui est l’original. Cependant, ce texte d’Eusèbe n’est pas concluant. Cet écrivain prend le mot Hexaples dans un sens général, en tant qu’il indique le corps de tout l’ouvrage, quels que soient le nombre et la disposition des textes. Plus difficile est assurément un autre texte de saint Épiphane, parlant de la composition des Hexaples, et énumérant en premier lieu les six versions grecques, auxquelles il ajoute le texte hébreu dans sa double transcription, Adv. hær., lxiv, 3, t. xli, col. 1073 ; mais il ne faut pas attacher une trop grande importance à ce passage, car il est en opposition avec le passage du même Père indiqué plus haut.

III. Preuves de l’existence des diverses éditions. — 1° Tétraples. — Ils sont souvent mentionnés dans les scolies et les auteurs ecclésiastiques. Le texte des Septante de Job, de Daniel et des douze petits prophètes, tel qu’il se trouvait dans la troisième colonne des Tétraples, est représenté dans la version syro-hexaplaire actuelle.

Pentasélides.

On ne trouve nulle part le mot

Peu tapies. Les Pentasélides sont mentionnés une seul fois dans le Codex Narchalianus, dont la scolie sur Isaîe, m, 24, porte : Oi y' orîxoi ol 61coxe{(ievoi oCx èxeivro év t£ itevTadeXfôu o56k 'ûpifévir) ; iÇnifoû^evo ; toûtuv, ê[iviri<jOïi. Cette leçon semble vraie : le scoliaste cite un codex à cinq colonnes tel qu’est le codex palimpseste de la Bibliothèque ambrosienne de Milan. Les cinq colonnes dont il est question ne peuvent indiquer, selon l’hypothèse de Valois, la série 'A. 2. O'. 0. E'. En effet, la V a Editio n’a laissé aucune trace dans Isaïe. Ce serait plutôt la série *E[Jp. 'A. S. O'.0, dans laquelle la première colonne aurait contenu le texte hébreu en caractères grecs ; nous en avons un exemple dans le Codex Barberini, Ose., xi, 1, où toutefois il est question des Hexaples et non des Pentasélides.

Hexaples.

Il en est fait mention non seulement

dans les livres où il n’y a aucun indice de la V a et de VI a (cf. Hexapl., édit. Field, ad II Reg., xxiv, 9, 25), mais aussi dans ceux où il est certain qu’Origène employa cinq (cf. Hexapl., ad IV Reg., viii, 25 ; xi, 6) ou six (cf. Hexapl., ad Ps. cxliii, 1 ; cxliv, 1 ; Ose., i, 8, Joël, 1, 17 ; Mich., v, 3) versions grecques. Il est évident que dans le second cas le titre d’Hexaples doit être pris dans un sens général.

Heptaples.

Ils sont inconnus à Montfaucon et aux

écrivains modernes qui avaient étudié avant lui l'œuvre d’Origène. On ne les trouve mentionnés que dans la