Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/359

Cette page n’a pas encore été corrigée
687
688
HÉVÉENS — HÉVILA.


bas, XXXVI, 20. Il y a là une difficulté textuelle que nous ne pouvons qu’indiquer ici, renvoyant, pour la solution, aux différents commentateurs. Qu’il nous suffise de faire remarquer la confusion facile entre les trois noms ethniques, nnn, ha-ffivvî, « l’Hévéen, » <ihn, ha-Jfôrî, « l’Horrhëen, » et trirtn, ha-Hitti, « PHéthéen. » Cf. F. de

Hummelauer, Genesis, Paris, 1895, p. 518. Signalons enfin les variantes qu’offrent les trois textes les plus importants. Jos., ix, 7. Nous lisons en hébreu : « Les enfants d’Israël dirent à l’Hévéen, (ïnrrtN, ’él-ha-ffiwî. »

Les Septante portent : npiç tôv Xopfaîov, « à l’Horrhëen, » ce qui suppose ici encore la lecture : nftn, ha-Hôrî. La Vulgate ne parle que des « habitants de Gabaon », sans distinguer leur race : « Les enfants d’Israël leur (hébreu : nn’bN, ’âlêhêm) répondirent. ».— Nous

manquons de données suffisantes pour apprécier le caractère des Hévéens ; seuls, les récits de Gen., xxxiv, et Jos., ix, pourraient donner quelques indications générales. Nous ne pouvons que les assimiler aux autres Chananéens. A, Lf.gendre.

3. HÉVÉENS (hébreu : hâ-’Awim ; Septante : o E-jaïoi), peuplade du sud-ouest de la Palestine, mentionnée deux fois seulement dans l’Écriture. Deut., ii, 23 ; Jos., xiii, 4 (hébreu, 3). Les Septante et la Vulgate la confondent avec les ffivvitès (hébreu : ha-Hiwi), descendants de Chanaan, Gen., x, 17 ; I Par., i, 15, et mentionnés avec les autres tribus primitives de la Terre Promise. Voir HÊvÉEN 1. Il y a cependant plusieurs différences à noter : le nom n’a ni la même orthographe ni la même forme ; il commence par un’ain, tandis que l’autre commence par un heth ; il est toujours au pluriel, tandis que l’autre est toujours au singulier. De plus, le siège principal des ffivvitès semble avoir été au nord de la Palestine, tandis que la Bible nous montre les’Awites au sud-ouest. Enfin, ceux-ci nous sont représentés comme des. nomades, habitant « dans les douars », Deut., ii, 23 (Voir Hasérim), tandis que ceux-là étaient sédentaires. Venus probablement du désert, ils étendaient leurs campements jusqu’à Gaza, et ils furent dépossédés par les Caphtorim. Deut., Il, 23. Josué, xiii, 4, les mentionne à la suite des Seranîm philistins. On a pensé qu’une ville de Benjamin, Avim (hébreu : Hâ’avvîm), Jos., xviii, 23, en rappelait le souvenir. Voir Avim, t. i, col. 1291. Faute de témoignages suffisants, les hypothèses faites sur leur origine demeurent peu fondées. Cf. A. Knobel, Die Vôlkertafel der Genesis, Giessen, 1850, p. 217 ; B. Stark, Gaza und die philistâische Kûste, Iéna, 1852, p. 32-35 ; H. Ewald, Geschichte, des Volkes Israël, Gœttingue, 1864, t. i, p. 332. Il est certain en tout cas qu’ils sont distincts des’Avvîm, habitants de Avah transplantés en

Samarie par les Assyriens. IV Reg.fxvii, 31. Voir HÉ4.

A. Legendre.

4. HÉVÉEN8 (hébreu : hd-’Avvim ; Septante : oi Eùaîoi), habitants de la ville de Avah, transplantés par les Assyriens en Samarie, où ils introduisirent le culte de leurs idoles, Nebahaz et Tharthac. IV Reg., xvii, 31. Malgré la ressemblance du nom, ils ne peuvent être confondus avec les’Awites du sud-ouest de la Palestine. Voir Hévéens 2, et Avah, 1. 1, col. 1284.

A. Legendre.
    1. HÉVILA##

HÉVILA (hébreu : Ifâvilâh), nom d’une tribu couschite, Gen., x, 7 ; I Par., i, 9, d’une tribu jectanide, Gen., i, 29 ; I Par., i, 23 ; Gen., xxv, 18, peut-être aussi d’une contrée inconnue. I Reg., xv, 7.

1. HÉVILA (Codex Vaticanus : EûecXoêt ; Codex Alexandrinus : EùiXi), le second fils de Chus. Gen., x, 7 ; I Par., i, 9. Ce nom représente la nation des AùaXîiat ou’A6 « Xît<h, habitant, sur la côte africaine,

les bords du golfe, x6Xtco{ AùaXÎT/)ç ou’A60cXfTi)ç, qui se trouve à l’extrémité méridionale de la mer Rouge, au-dessous du détroit de Bâb el-Mandeb. Ptol., Iv, 7, 27 ; Pline, H. N., vi, 34. Cf. A. Knobel, Die Vôlkertafel der Genesis, Giessen, 1850, p. 261 ; F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, Paris, 1881, t. i, p. 267 ; A. Dillmann, Die Genesis, Leipzig, 1892, p. 181.Il ne faut pas confondre cette tribu avec une autre du même nom, descendant de Jectan. Voir Hévila 2.

A. Legendre.

2. HÉVILA (Septante : E-JeiXi, Gen., x, 29 ; Eue, I Par.j i, 23), douzième fils de Jectan, descendant de Sem. Gen., x, 29 ; I Par., i, 23. Ce nom, comme tous ceux des peuples issus de cette souche, désigne une tribu arabe. Quelle place occupait-elle dans la péninsule arabique ? Gesenius, Thésaurus, p. 452, la cherche au nord, en l’identifiant avec les XavXoraîot, que Strabon, xvi, p. 767, mentionne dans le voisinage des Nabatéens et des Agréens, sur le golfe Persique, là où C. Niebuhr, Beschreibung von Arabien, Copenhague, 1772, p. 342, signale une localité Àlfj^., ffauîléh. Il est certain

que l’hébreu nb>in, Hâvilâh, trouve dans ce nom

son correspondant exact. Cette opinion est admise par Winer, Biblisckes Realwôrterbuch, Leipzig, 1847, t. i, p. 468 ; Keil, Genesis, Leipzig, 1878, p. 140, etc. D’autres regardent ce point comme trop éloigné de la région où devaient être cantonnés les Jectanides, et portent leurs investigations plus au sud. S. Bochart, Phaleg, Leyde, 1692, p. 142, pense au district de.Ol^à », Khauïân, entre la Mecque et Sana’a. Niebuhr, Beschreibung von Arabien, p. 280, connaît un autre district de même nom, à quelques kilomètres au sud-est de Sana’a, qui lui semble répondre à l’Hévila de Gen., x, 29. Pour Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, Paris, 1881, t. i, p. 286, c’est plutôt le premier, c’est-à-dire « le pays de Khaoulân, dans le nord du Yémen, touchant à la frontière du Hedjâz ; c’est jusque-là, est-il dit plus loin dans la Genèse, xxv, 18, que s’étendirent au "sud les tribus de la descendance d’Ismaël ». Pour ce dernier passage et celui de I Reg., xv, 7, voir Hévila 3.

A. Legendre.

3. HÉVILA (Septante : EviXoit), ville ou contrée mentionnée dans deux passages semblables de l’Écriture. Gen., xxv, 18 ; I Reg., xv, 7. Dans le premier, il s’agit du territoire occupé par les Ismaélites. « Ils habitèrent, dit le texte sacré, depuis Hévila jusqu’à Sur, qui est en face de l’Egypte, en allant vers Assur. » Sur est un désert qui se trouve au nord-ouest de la péninsule sinaïtique, et par conséquent avoisine l’Egypte de ce côté. Nous avons donc là une des extrémités bien connues du pays où se développa Ismaël. Mais l’autre : extrémité, du côté de l’orient, est plus difficile à déterminer. Hévila indique évidemment, non pas la tribu, couschite, Gen., x, 7, établie sur la côte africaine, au sud de la mer Rouge (voir Hévila 1), mais la tribu jectanide de l’Arabie (voir Hévila 2). Celle-ci est placée par les uns au nord de la presqu’île, sur les bords du golfe Persique, par les autres, au sud, entre le Yémen et le Hedjâz. Les partisans des deux opinions revendiquent l’autorité de Gen., xxv, 18. Elle peut, en effet, convenir aux deux. Il est cependant difficile de savoir jusqu’où s’étendaient les frontières d’Ismaël du côté de l’est. L’expression « en allant vers Assur » est assez, obscure. Si elle veut dire que le territoire ismaélite se prolongea jusque vers les contrées de l’Euphrate, elle semble favoriser la première opinion. Dans le second passage, I Reg., xv, 7, il est dit que « Saül battit Amalec depuis Hévila jusqu’à ce qu’on arrive à Sur, qui est en face de TÉgypte ». Le terme du combat est facile à saisir ; mais il n’en est pas de même du point de départ. Saûl. n’est certainement pas allé chercher les Amalécites jusqu’au sein de l’Arabie. S’agit-il donc d’une Hévila distincte-