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HEURE — HÉVÉENS

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re, 22 ; x, 19 ; xk, 15 ; xv, 18° ; xvti, 17, etc. ; Marc., vi, 35 ; xiii, 11 ; xiv, 35, etc. ; Luc, vii, 21 ; x, 21 ; xii, 12, etc. ; Joa., ii, 4 ; iv, 21 ; v, 28, etc. ; Act., xxii, 13 ; Rom., xiii, 11 ; I Cor., iv, 11 ; xv, 30, etc.

III. Les heures chez les peuples en rapport avec les Hébreux. — 1° Les Égyptiens connaissaient la division du jour en heures. Le mot nen, « heure, » se rencontre dans les textes de la cinquième dynastie. G. Rawlinson, Herodotus, in-8°, Londres, 1858, t. ii, p. 135. Elles sont représentées par les douze formes du soleil vivant pendant les douze heures du jour, Rochemonteix, Le temple d’Edfou, dans les Mémoires de la mission du Caire, t. x, i, 1892, pi. xxxiii c ; sur le cercueil de Khâf qui est au musée de Ghizéh et sur deux tableaux de Dendérah. Brugsch, Zeitschrift fur Aegyptische Spræhe und Alterthumskunde, Berlin, 1867, p. 21-26. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuple ? de l’Orient classique, in-4°, Paris, t. i, 1895, p. 89-90. Les heures du jour étaient divisées en trois groupes de quatre, appelés tori : le lever du soleil, midi et le coucher du soleil. Sur le calendrier astrologique que renferme le papyrus Sallier IV, chacun de ces groupes est noté bon ou néfaste pour chaque jour, Select Papyri of the British Muséum, in-f°, Londres, 1840-1860, t. i, pl. cxliv-clxviii ; G. Maspero, Études égyptiennes, in-8°, Paris, 1880, 1. 1, p. 30, n. 2 ; Id., Histoire ancienne, t. i, p. 211. Les heures de la nuit étaient toutes néfastes. La division du jour en trois parties chez les Hébreux correspond à la division égyptienne. — 2° Les Chaldéens, inventeurs du gnomon et de la clepsydre, voir Cadran solaire, t. ii, col. 23, partageaient le jour entier en douze heures doubles des nôtres. C’est d’eux que les Grecs apprirent la division en heures. Hérodote, il, 109 ; Vitruve, ix, 9. Cf. G. Rawlinson, Herodotus, t. ii, p. 334 ; G. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 777 ; F. Lenormant et E. Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, in-8°, Paris, 1887, t. v, p. 174. — 3° Comme les Égyptiens et les Hébreux, les Grecs divisèrent d’abord le jour en trois parties : l’aurore, le midi et le soir. Iliad., xxi, 111. Par analogie on adopta aussi la division en trois pour la nuit. Iliad., x, 253 ; Odys., xii, 312 ; xiv, 483. Ces espaces portaient le nom d’ûpa, sens qui subsiste encore dans Xénophon, Memor., iv, 3, 4. Plus tard, on divisa le jour en quatre parties : le matin, l’heure do l’assemblée, de neuf heures à onze heures du matin, midi et le soir. Hérodote, iv, 181. L’après-midi fut lui-même subdivisé en deux. Hérodote, vii, 167 ; viii, 6 ; Thucydide, iii, 74 ; viii, 26 ; Xénophon, Anab., i, viii, 8. Lorsque les Grecs eurent adopté les instruments en usage chez les Babyloniens pour mesurer les heures, ils apportèrent plus de précision dans leurs calculs. Ce changement eut lieu vers la fin du Ve siècle avant notre « re ou au début du ive. Hérodote, ii, 109. Les heures furent numérotées conformément aux espaces interlinéaires du cadran solaire de 1 à 12. La durée des heures variait suivant les saisons. Les subdivisions de l’heure me furent jamais poussées très loin, on rencontre seulement dans Ménandre le mot demi-heure. Pollux, Onomasticon, i, 68, 71. On trouve aussi chez les Grecs U division de la nuit en quatre ou cinq veilles. Scholiasto d’Euripide, Rhésus, 5. Platon, Criton, p. 43, emploie une expression qui rappelle celle qui était usitée chez les Juifs pour désigner le point du jour : ^ <Spa ttjî vuxtôç x « 8’5jv oî àXsxTpuôvsî ài’oumv, l’heure du chant’du coq. — 4° Chez les Romains, la division du jour fut aussi très simple à l’origine. Il était partagé en quatre parties : le matin, du lever du soleil à neuf heures, i’avant-midi ad meridiem, de neuf heures à midi, l’aprèsmidi, de meridie jusqu’à trois heures, enfin le soir, suprema, jusqu’au coucher du soleil. Censoiïnus, De die natali, xxiii, 9 ; xxiv, 3. Depuis 159 avant notre ère, époque où furent établis les cadrans solaires et les clepsydres, le jour fut divisé en douze heures, inégales .selon les saisons. La première heure commençait au

lever du soleil. U y eut également douze heures de nuit à partir du coucher du soleil. Censorinus, De die natali, xxiii, 6. Les Romains divisaient aussi la nuit en quatre veilles, usitées surtout pour le service militaire. Vegèce, Epitome rei militaris, iii, 8. On trouve chez les Romains, comme chez les. Grecs et chez les Hébreux, l’expression gallicinium, « chant du coq, » pour désigner l’heure de la nuit qui précède le crépuscule. Servius, Ad jEneid., ii, 268 ; iii, 587. — Cf. Dissen, De partibus noctis ac diei ex divisionibus veterum, dans les Kleine lateinische und deutsche Schriften, in-8°, Gœttingue, 1839, p. 130-150 ; Ideler, Handbuch der mathematischen und technischen Chronologie, in-8°, Berlin, 1825, t. i, p. 230 ; A. Riehm, Handwôrterbuch des Biblischen Altertums, 2e édit., t. ii, 1894, p. 1723.

E. Beurlier.

HEVA, HÈVE, orthographe dans la Vulgate du nom de la première femme. La lettre initiale h remplace le heth hébreu. Voir Eve, . ii, col. 2118.

    1. HEVÉEN##


HEVÉEN, nom que portenf dans la Vulgate un roi madianite et trois peuplades de la Palestine.

1. HÉVÉEN (hébreu : ’Évi ; Septante : Eût), traduction fautive du nom d’un roi madianite, Jos., xiii, 21, appelé justement ailleurs Evi, Num., xxxi, 8. Voir Évi, t. ii, col. 2127.

2. HÉVÉENS (hébreu : ha-Hivvî, toujours avec l’article et au singulier, « l’Hévéen ; » Septante : & Eûaïo ;, et plusieurs fois au pluriel : oî Eùaiot), une des tribus descendant de Chanaan, Gen., x, 17 ; I Par., i, 15, et occupant la Terre Promise au moment de la conquête israélite. Exod., iii, 8, 17 ; Jos., iii, 10 ; ix, 1, etc. Gesenius, Thésaurus, p. 451, rend le nom par paganus, « villageois, » de la racine havvâh, « bourg, village. » H. Ewald, Geschichte des Volkes Israël, Gœttingue, 1864, t. i, p. 341, fait des Hévéens un « peuple de l’intérieur », épars au milieu de l’antique région chananéenne, entre les pays bas de l’est et de l’ouest, les montagnes et les vallées du sud et l’extrême limite septentrionale. Nous en trouvons, en effet, à l’époque de Jacob, sur le territoire de Sichem, Gen., xxxiv, 2, et, au temps de Josué, à Gabaon, Jos., ix, 7 ; xi, 19 ; mais il semble que leur siège principal était au nord, « au pied de l’Hermon, dans la terre de Maspha, » Jos., xi, 3, « sur le mont Liban, depuis la montagne de Baal-Hermon jusqu’à l’entrée d’Emath, » Jud., iii, 3, au-dessous de Sidon et de Tyr. II Reg., xxiv, 7. En dehors de ces points précis, ils sont simplement mentionnés dans le groupe des peuplades qui servent à décrire la terre de Chanaan. Exod., iii, 8, 17 ; xiii, 5 ; xxiii, 23, 28 ; xxxiii, 2 ; xxxiv, U ; Deut., vii, 1 ; xx, 17 ; Jos., iii, 10 ; ix, 1 ; xii, 8 ; xxiv, 11 ; Jud., iii, 5 ; III Reg., ix, 20 ; II Par., viii, 7 ; Judith, v, 20. Voir Chananéen 1, t. ii, col. 539. Ils sont cependant omis, d’après l’hébreu et la Vulgate, dans la première liste des nations qui occupaient le pays promis à Abraham, Gen., xv, 19-21 ; ce doit être une faute, puisque le texte samaritain et la version des Septante comprennent leur nom. Dans le récit qui concerne les relations de Jacob et de ses fils avec « Hémor l’Hévéen », Gen., xxxiv, 2, celui-ci est’appelé, dans le Codex Alexandrinus, i Xoppaïoç, « l’Horrhéen. » Cette variante est d’autant plus remarquable que le manuscrit alexandrin est ordinairement le plus conforme au texte hébreu. Il n’y a pas lieu cependant d’en tenir compte, car elle n’est pas appuyée par les autres versions, et rien d’ailleurs ne nous oblige à la préférer à la leçon originale. Au contraire, la présence d’une colonie d’Hévéens sur les hauteurs de Benjamin, a Gabaon, favorise plutôt cette dernière. Il n’en est pas de même d’un autre passage de la Genèse, xxxvi, 2, où il est question de « Sébéon l’Hévéen », aïeul d’Oolibama, une des femmes d’Esaû, et appelé « Horrhéen » plus