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HÉRODE AGRIPPA 1 « — HÉRODIADE

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à Dieu et il expira, rongé des vers. Act., xii, 20-23. Voir Helminthiase, col. 585.

Hérode Agrippa I er naquit l’an 10 avant J.-C, trois ans avant l’exécution de son père Aristobule. Sa mère, Bérénice, était fille de Salomé et de Costobar. Josèphe, Ant. jud., XVIII, v, 4 ; XIX, viii, 2. À l'âge de six ans, il fut envoyé à Rome pour y faire son éducation. Sa mère, qui avait conquis les bonnes grâces d’Antonia, veuve du premier Drusus, fit attacher son fils à la personne du jeune Drusus, fils de Tibère. L’influence de la cour impériale fut funeste au jeune prince juif ; elle développa chez lui une ambition effrénée et des habitudes extravagantes de luxe. Après la mort de sa mère, il ne fut plus retenu par aucun frein et fut bientôt criblé de dettes. La mort de Drusus, survenue en l’an 23 après J.-C, le priva de tout appui auprès de l’empereur et il fut obligé de retourner en Palestine. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 1. Il se retira à Malatha, place forte d’Idumée, et résolut de se donner la mort. Sa femme, Gypros, écrivit alors à Hérodiade, sœur de son mari, qui avait épousé Antipas, et lui demanda aide. Antipas, pour fournir à son beau-frère des moyens d’existence, le nomma agoranome, c’est-à-dire inspecteur des marchés de Tibériade, sa capitale. Agrippa ne conserva pas longtemps

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137. — Monnaie d’Hérode Agrippa.

BA2IAEQ2 ArPIIl | A. Ombrelle. — ft). Trois épis dans

un champ. L | C, an 6.

cette situation ; à la suite d’une discussion qu’il eut avec son beau-frère dans un banquet, il donna sa démission et alla trouver à Antioche Pomponius Flaccus, gouverneur romain de Syrie. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 2. Bientôt il se brouilla avec Flaccus, parce qu’il prit contre lui le parti des habitants de Damas, et il se trouva de nouveau sans ressources. Il résolut de retourner à Rome pour y tenter fortune. À Ptolémaïde, un affranchi de sa mère, nommé Pierre, lui procura quelque argent, mais à Anthédon, il eut peine à échapper à Capiton, procurateur de Jamnia, qui voulait le faire arrêter comme débiteur de l’empereur. À Alexandrie, le crédit de sa femme lui permit d’emprunter une somme suffisante pour parer aux difficultés pressantes. Enfin il arriva en Italie au printemps de l’an 36 après J.-C. et se présenta à Gaprée, devant Tibère. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 3. L’empeteur le reçut avec bienveillance en souvenir de son petitfils et Caligula se lia avec lui. Cependant Agrippa était toujours poursuivi par ses créanciers à qui il était obligé de payer des sommes considérables. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 4. Il eut l’imprudence de dire devant un cocher de Caligula que l’unique espérance qu’il avait de sortir d’embarras était l’avènement de ce prince à l’empire. Ce propos fut répété à Tibère qui fit emprisonner le prince juif. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 5-7 ; Bell, jud., II, ix, 5. À peine eut-il succédé à Tibère, Caligula délivra son ami et. lui donna la tétrarchie de Philippe, c’est-à-dire la Batanée, la Trachonitide et l’Auranitide, et celle de Lydanias, c’est-à-dire le pays d’Abilène, voir t. i, col. 51, avec le titre de roi. Le sénat y ajouta le rang de préteur. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 10 ; Bell, jud., II, rx, 6 ; Philon, In Flacc., 8 ; Dion Cassius, ux, 8. Cf. Lebas et Waddington, Voyage archéologique en Asie Mineure, t. iii, n. 2211. Agrippa resta encore un an et demi à Rome, puis retourna en Palestine par Alexandrie, en l’an 38 après J.-C. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vi, 11. Bientôt Caligula ajouta encore de nouveaux terri toires à son royaume. Ce fut alors que l’empereur romain, possédé par la folie de se faire adorer, résolut de faire placer sa propre statue dans le temple de Jérusalem. Agrippa se hâta d’accourir à Pouzzoles pour supplier Caligula de ne pas commettre un sacrilège qui soulèverait le peuple juif. Il demeura en compagnie du prince jusqu’au moment où celui-ci fut assassiné à Rome par Chæréas et contribua à assurer à Claude la possession du trône impérial. Josèphe, Ant. jud., XIX, i, 4 ; Bell, jud., II, XI. Le nouvel empereur confirma Hérode Agrippa dans ses possessions et y ajouta la Judée et la Samarie. Agrippa possédait ainsi tout le royaume de son grandpère, il obtint en même temps le rang consulaire. Josèphe, Ant. jud., XIX, v, 1 ; Bell, jud., II, xi, 5 ; Dion Cassius, LX, 8. Cf. Numismatische Zeitschrift, 1871, p. 83-88, 4M ; Zeitschrift fur Nùmismatick, 1885, p. 139 ; Madden, Coins of the Jews, in-4°, Londres, 1881, p. 129139. Le premier acte d’Hérode Agrippa, après son retour à Jérusalem, fut de déposer au trésor du temple la chaîne d’or que Caligula lui avait donnée en souvenir de sa délivrance de prison, et d’acquitter les dépenses des vœux d’un grand nombre de Nazaréens en compensation de celui qu’il avait fait lui-même. Josèphe, Ant. jud., XIX, vi, 1. Il demeura trois ans à Jérusalem et son règne fut un âge d’or pour les Pharisiens. De là les éloges que lui prodiguent Josèphe et le Talmud. Mischna, Bikkurim, iii, 1-9. Il se fit partout le défenseur de ses compatriotes ; il intervint lorsque, à Dora en Phénicie, les païens voulurent placer une statue de l’empereur dans la synagogue. Josèphe, Ant. jud., XIX, vi, 3. C’est encore pour plaire aux Juifs qu’il persécuta les apôtres, comme nous l’avons dit plus haut. Après trois ans de règne, Agrippa mourut à Césarée, en l’an 44 après J.-C, dans les circonstances que nous avons rapportées d’après les Actes et qui sont racontées aussi par Josèphe, Ant. jud., XIX, viii, 2. Dans les inscriptions, Agrippa I ar porte les titres de BaatXeùç (Aé-faç $tX6xai(xap eù<re6ï|ç xai iji%op<J|iaioç. Lebas et Waddington, Voyage archéologique, t. iii, n. 2365. — Sur les monnaies d’Agrippa I er, voir de Saulcy, Étude chronologique de la vie et des monnaies des rois Agrippa I" et Agrippa II, in-8°, Paris, 1869. Sur sa mort, voir Ranish, De Lucas et Josephi in more, Herodis Agrippæ consensu, Leipzig, in-12, 1745 ; Ernesti, De morte Herodis Agrippée, Leipzig, 1745 ; Gerlach, dans la Zeitschrift fur lutheranische Théologie, 1869, p. 57-62 ; Heinichen, Eusebïi scripta historica, t. iii, p. 654-656 ; E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes im Zeitalter Jesu^Christi, in-8°, Leipzig, t. i, 1890, p. 267, 269, 459471. E. Beuruer.

    1. HÉRODE AGRIPPA II##


7. HÉRODE AGRIPPA II. Voir Agrippa ii, 1. 1, col. 286.

    1. HÉRODIADE##

HÉRODIADE (grec : 'HpwSsaç ; Vulgate : Herodias), fille d' Aristobule, petite-fille d’Hérode le Grand et de la première Mariamne. Elle épousa d’abord Hérode surnommé Philippe, fils d’Hérode le Grand et de la seconde Mariamne, et par conséquent son oncle. Matth., xiv, 3 ; Marc, vi, 17 ; Josèphe, Ant. jud., XVlII, v, 4 ; Bell, jud., I, xxix, 4. Elle le quitta pour épouser Hérode Antipas, autre fils d’Hérode le Grand et de Malthace, qui était son oncle par son père et dont la femme, fille du roi d’Arabie Arétas, était encore vivante. Josèphe, Ant. jud., XVII, ix, 4. Jean-Baptiste fit à Hérode de sanglants reproches sur cette union contraire à la loi et aux bonnes mœurs, et le prince furieux fit mettre en prison le Précurseur. Matth., xiv, 3-4 ; Marc., vi, 17. Hérodiade conçut pour la même raison une haine violente contre JeanBaptiste, et trouva bientôt une occasion de satisfaire son désir de vengeance. Le jour anniversaire de la naissance d’Hérode, à un festin que le prince donna aux grands de la cour et aux chefs de l’armée, Salomé, fille d’Hérodiade et de Philippe, plut à Hérode et à ses convives par ses danses. Le roi jura de donner à la jeune fille ce