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rencontre ». Num., xxxv, 19. Quant au temps, Il peut, selon le contexte, exprimer le présent, le passé ou le futur ; précédé de la préposition b, il équivaut au gérondif : rrttoyb, « en faisant. »

Des participes.

Le participe hébreu n’a pas de

temps et peut prendre à cet égard toutes les significations que demande le contexte ; toutefois le participe actif se rapporte de préférence au présent, tandis que le participe passif doit souvent se traduire par le passé ou par le participe latin en dus, da, dum. Quant à la construction, on peut traiter les participes ou comme des adjectifs verbaux qui, demeurant à l’état absolu, prennent leurs compléments à la façon du verbe, ou comme des noms que l’on met à l’état construit devant leur complément à l’état absolu. — Le participe remplace parfois un mode personnel ; dès lors il a, au point de vue du temps, la même signification qu’aurait eue le mode personnel lui-même.

il. syntaxe du nom. — Nous nous bornerons à indiquer les points principaux. — 1° Détermination du nom. — 1. Par l’article. L’article ne s’emploie en hébreu que devant les noms déterminés, c’est-à-dire, d’une manière générale, devant les noms d’objets dont il a été déjà question (<t Dieu dit : Que lumière soit ; et la lumière fut » ), qui sont connus ou censés tels (le roi Salomon ) ou encore qui sont seuls de leur espèce (le soleil). De fait on met l’article : devant un nom générique employé collectivement ( « le juste, » « le Chananéen » ), devant un nom générique appliqué par excellence à un objet particulier (roiFn, » l’adversaire » ) ; devant des

noms propres de rivières ( « Jeîjil » ), de montagnes ( « le Liban » ), et parfois de villes ; devant certains noms que nous regarderions comme indéfinis, mais que le génie hébreu considère comme déterminés ; devant un adjectif qui qualifie un nom déterminé par l’article ou de toute autre façon ( « J’homme le bon, » pour « l’homme bon » ; parfois cependant on met l’article seulement devant l’adjectif ou seulement devant le nom). Au contraire, l’article hébreu se supprime : devant les noms propres de personnes, de pays, de peuple (lorsque ce nom est identique avec celui du fondateur de la nation : « Israël, Moab ; » en revanche les noms ethniques prennent l’article : « les Hébreux » ) ; devant des noms déterminés par l’état construit ou par un suffixe, devant les attributs. — 2. Par l’état construit. Un nom à l’état construit, qu’il soit suivi d’un autre substantif ou d’un suffixe, est par lui-même déterminé et limité dans ses applications. L’état construit s’emploie avant tout pour indiquer notre génitif. Dans ce cas, il est rare qu’un génitif dépende de plusieurs états construits ; au lieu de dire : « les fils et les filles de David, » on dira : « les fils de David et ses filles. » Il est rare aussi qu’un nom à l’état construit soit suivi de plusieurs génitifs ; au lieu de dire : <t le Dieu du ciel et de la terre, » on dira plutôt : « le Dieu du ciel et le Dieu de la terre. » Le génitif peut avoir tantôt un sens subjectif et désigner le possesseur, etc. ( « le Dieu des cieux » ), tantôt un sens objectif ( « la crainte du roi » ).

2° Expression des cas., — 1. Le nominatif et le vocatif se reconnaissent à la place qu’ils occupent dans la phrase.

— 2. Pour le génitif on emploie d’ordinaire l’état construit, mais parfois aussi certaines particules : b ptt, « qui (est) à » ( « le troupeau qui est à son père, » c’est-à-dire t le troupeau de son père », Gen., xxix, 9), ou

simplement b (b d’appartenance, comme dans "pnb i&to,

t ::" « Psaume de David » ) — 3. Le datif et l’ablatif se rendent par les particules préfixes dont nous avons déjà parlé. — 4. Quant à l’accusatif, il sert à désigner, outre le complément direct du verbe transitif, le lieu où l’on va, et parfois le lieu où l’on est, le point auquel une chose atteint, etc. La particule ns ne s’emploie guère

que devant les noms déterminés (surtout en prose).

Adjectifs exprimés au moyen d’un substantif.


L’hébreu a peu d’adjectifs proprement dits ; il est particulièrement pauvre en adjectifs indiquant la matière dont une chose est faite. De là, la nécessité de recourir à des périphrases, quand il n’y a pas d’adjectifs ;. de là, par extension, l’emploi de ces périphrases, même quand il y aurait un adjectif. Le plus souvent on rend l’adjectif par le substantif correspondant : « Ses murs sont bois, » pour « sont en bois », Ezéch., xiii, 22 ; « des vases d’argent ; » « une possession de perpétuité, » pour « une possession perpétuelle », Gen., xvii, 8 ; « une pierre de prix, » pour <t une pierre précieuse ». Pour exprimer les qualités d’un individu, on lui adjoint souvent une épithète composée d’un substantif (par exemple, homme, maître, fils ou fille), et d’un génitif exprimant plus spécialement la qualité en question : « homme de paroles, » pour « éloquent » ; « maître de songes, » pour « songeur », « fils de l’Est, » pour « Oriental » ; i fils de Sélial, » pour « méchant ». De même en parlant d’un coteau on dira : « un coteau fils de graisse, » pour « un coteau gras ». Is., v, 1.

Comparatif et superlatif des adjectifs.

Non seulement

l’hébreu a peu d’adjectifs, mais il ne connaît pour chaque adjectif que le positif. Le comparatit et le superlatif s’expriment par des circonlocutions. — Le comparatif est d’ordinaire rendu par la préposition p (ou

le préfixe d) ; ainsi pour dire « plus doux que le miel », on dira « doux plus que le miel ». — Les superlatifs corrélatifs ( « le plus grand…, le plus petit » ) sont exprimés par le positif : « un grand luminaire » et « un petit luminaire », pour « le plus grand luminaire » et « te plus petit luminaire ». Gen., i, 16. Le superlatif absolu s’exprime par le positif établi dans un contexte tel qu’il s’applique à un individu comme à celui qui possède éminemment la qualité dont il est question. « David était le petit, t> c’est-à-dire c< tepZttspeti£ » ; parfoisaussion répète l’adjectif trois fois : « saint, saint, saint, » pour <t très saint ». Is., vi, 3. (Cf. aussi : « le Saint des Saints, » etc.)

Genre et nombre.

1. À défaut du genre neutre on

se sert souvent en hébreu du féminin pour exprimer ce que les Grecs et les Latins auraient rendu par le neutre. De là vient que dans quelques passages de l’Écriture traduits servilement, on lit le féminin au lieu du neutre : « Unam petii à Domino, fianc requiram, ut inhabitem etc., » pour : « unum… hoc. » Ps. xxvi, 4. — 2. L’adjectif (comme le verbe) s’accorde en genre et en nombre avec le nom. Il y a exception pour les noms collectifs (souvent accompagnés d’adjectifs au pluriel), pour les pluriels de majesté (accompagnés d’adjectifs au singulier), etc.

m. syntaxe des pronoms. — 1° Pronom personnel. Le pronom personnel de la 3e personne se substitue au verbe être : « ceci est (n » n) un don de Dieu. » Eccle.,

v, 18.

2° Pronom relatif -|*N. Pour rendre les cas obliques

de notre pronom relatif (dont, à qui, etc.), l’hébreu arecours à des constructions particulières. Ainsi l’on a : « ^ que… à lui, » pour « à qui » ; « qui… lui » ("itfN’m’it » ), pour « qui » accusatif ; « qui… en lui, » pour « en qui » ; « que… son, sa, » pour « c dont ; » « que… là, » pour « où » ; « que… de là, » pour « d’où » ; etc. Souvent le relatif est supprimé pour alléger la phrase : « dans une terre non à eux, » pour « qui n’était pas à eux », Gen., xv, 13 ; « au temps le sacrifice commença, » pour « où le sacrifice commença ». II Par., xxix, 27.’iv. syntaxe dbs particules. — Il faut surtout noter l’emploi des négations : » *h (poét. ba) ou la négation pure et simple ; b « employé dans les phrases prohibitives : j>n qui rentenne le verbe « être » et équi-