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hébraïque (langue)


mutilés. La mutilation est portée à son dernier degré dans les particules a, a et h. — Les particules a, "i, d (abrégé de pa) expriment les cas du nom. Le datif s’exprime

par le préfixe j qui marque le complément indirect et aussi la direction. L’ablatif est indiqué, tantôt par a, « par, au moyen de, dans, » tantôt par d qui correspond à ex du latin, a, « comme, » marque le rapport d'égalité. Les préfixes a, a,-a se joignent au nom à la faconde l’article, mais avec des voyelles qui varient selon les préfixes : nais, « selon la parole ; » rnian « de

tt : 7 :

l’orient. » — À ces particules se rattache le signe de l’accusatif : us. Les prépositions se joignent aussi aux suffixes pronominaux. Conformément à leur origine elles s’unissent d’ordinaire aux suffixes des noms et prennent la forme de l'état construit pluriel : onnnN, « après eux, » de nnx, « après. »

.3° Conjonctions. — Parmi elles on reconnaît : des formes primitivement pronominales (>a, « parce que ; »

ITtfN, « que » ), ou nominales (p, « de peur que, » etc.) ; des prépositions qui, unies aux conjonctions >a ou tj>n, donnent des locutions conjonctives (-ni>NS, « selon que ; » iu> « i ? » « parce que, » etc.) ; enfin des formes si altérées qu’on n’en peut indiquer l’origine (* ! « , « ou ; » DN, « si ; *

  • }N, « aussi » ). Â cette dernière catégorie appartient la

principale de toutes les conjonctions hébraïques : i, « et ; s c’est encore un préfixe ponctuel, souvent i (devant une lettre munie de scheva simple et devant a, o, s), etc.

Interjections.

En dehors de celles qui ne sont

que de simples cris, nN, Dn, etc., ce sont des formes pro T nominales : jn et nan, « voici ; » des formes verbales : lan, « allons, » ou des adverbes, » :, « de grâce, » appliqués par l’usage. à cette signification particulière.

IV. SYNTAXE.

Les langues sémitiques se distinguent d’ordinaire (il faut faire exception pour l’arabe, et en partie pour l’assyrien) de nos langues indo-européennes par la simplicité de leur syntaxe. La syntaxe de l’hébreu est particulièrement élémentaire. Il ne faudrait pas croire pourtant, comme on l’a fait parfois, qu’il n’y ait aucune syntaxe en hébreu. La langue hébraïque a des règles qui président aux rapports des mots entre eux, à la disposition des mots dans la phrase et des phrases dans le discours, et l’on peut diviser la syntaxe hébraïque en : syntaxe du verbe, syntaxe du nom, syntaxe du pronom, syntaxe des particules et syntaxe des propositions.

I. s yntaxb DU VEBBS.

De l’indicatif.

Nous avons

feit remarquer plus haut la pauvreté de l’hébreu lorsqu’il s’agissait d’exprimer les divisions du temps et l’indécision qui régnait fréquemment dans, l’emploi du parfait et de l’imparfait. Toutefois l’usage de ces temps n’est pas entièrement livré à l’arbitraire : si l’on peut, en certains cas, employer indifféremment l’un ou l’autre des temps hébreux, il n’en est pas ainsi dans la plupart des circonstances ; la syntaxe détermine auquel de ces deux temps il faut recourir quand il s’agit d’exprimer les diverses nuances de nos présent, passé et futur, que nous avons mentionnées plus haut (col. 477-478). — La syntaxe règle aussi certains emplois particuliers de l’imparfait pour exprimer des modes qui n’ont pas leurs équivalents dans la conjugaison hébraïque, à savoir le coltortatif (par lequel on s’exhorte soi-même à exécuter une action) et le jussif (par lequel on exprime l’ordre ou le désir qu’une autre personne accomplisse une action). Souvent on emploie pour exprimer ces nuances de la pensée l’imparfait pur et simple. Mais en certains cas, ï'imparlait prend une forme spéciale ; pour exprimer le eshortatif on ajoute souvent aux 1™ pers. une désinence

paragogique n ; il y a même à l’hiphil dans le verbe

régulier, et à plusieurs autres formes dans les verbes irréguliers, des imparfaits spéciaux apocopes pour exprimer le cohortatif et le jussif. — Surtout la syntaxe indique un emploi spécial de la conjonction 1, « et, » qui a une grande importance pour la précision des temps hébreux. L’hébreu est très pauvre en conjonctions ; il n’a pas cette variété de particules qui nous permet d’exprimer toutes les nuances de la subordination des idées. La lecture de la traduction latine elle-même laisse voir qu’il n’y a guère en hébreu qu’une seule conjonction fréquemment usitée, la conjonction i, « et. » Toutefois cette conjonction n’est pas toujours simplement copulative ; en certains cas elle exprime non seulement la coexistence de deux actions, mais leur subordination, leur dépendance. C’est ce qui arrive lorsque, dans les phrases débutant par un parfait ou par une locution équivalente au parfait, on met à l’imparfait précédé de i tous les autres verbes ; et il en est de même lorsque dans les phrasés commençant par un imparfait on met les autres verbes au parfait précédé de 1. Le but de cette construction est de marquer que toutes les actions indiquées par les divers verbes de la phrase autres que le premier sont dans une relation intime, une suite logique ou chronologique (d’où le nom de consecutio temporis) avec l’acte ou l'état indiqués par ce premier verbe. Si, par exemple, le premier verbe est mis au parfait pour relater un événement passé, tous les verbes qui suivent et qui sont à l’imparfait précédé de i doivent être rendus par le passé ; si au contraire le premier verbe au parfait annonçait un événement futur, tous les verbes à l’imparfait précédé de i devraient être rendus par le futur. Pareillement lorsque l’imparfait qui commence la phrase est à rendre par le futur, tous les verbes qui suivent (au parfait avec i) seront à traduire par le futur. Parfois même la portée de ce 1 sera plus étendue et exprimera une suite, une corrélation plus complexe. Les fonctions remplies par ce 1 font qu’on lui donne le nom de 1 consécutif terme plus exact que celui de 1 conversif usité autrefois. Devant l’imparfait, le 1 consécutif est caractérisé par sa voyelle (a bref avec redoublement de la préformante qui suit, où d long devant X), par l’influence qu’il exerce sur l’accent (pour le faire revenir sur la pénultième, s’il y a lieu) et par suite sur les voyelles

("TON’i, « et il dit, » de nDN>). Devant le parfait, le T

consécutif n’a pas de ponctuation spéciale.

De l’impératif.

L’impératif ne s’emploie que

dans les phrases affirmatives, et il exprime soit l’ordre au sens strict, soit le désir, l’exhortation (dans ces cas, il est souvent complété par des particules cohortatiïes ib, « a), parfois l’assurance, la confiance. Dans les phrases

T

négatives, l’impératif se rend par l’imparfait qussif)' précédé de b ».

De l’infinitif.

1. L’infinitif absolu exprime l’action

verbale d’une façon abstraite et ne s’emploie que dans des cas spéciaux. L’usage le plus particulier de cet infinitif est celui qui consiste à le mettre avant ou après, un verbe personnel pour exprimer l’action avec plusd’insistance : de là cette construction caractéristique de la littérature biblique que la Vulgate latine rend par des formules comme celle-ci : Plorans ploravit (Lam., i, . 2), etc. — 2. L’infinitif construit est le plus employé, il peut seul être régi par un nom ou par une préposition et, seul aussi, il peut régir les autres éléments de la phrase. C’est un véritable nom ; tantôt il est sujet de la phrase : « Un homme être seul, » c’est-à-dire « qu’un homme soit seul », « n’est pas bon, » Gen., ii, 18 ; ailleurs il sera complément d’un nom : « Le temps de rassembler, s Gen., xxix, 7, ou d’un verbe : « Je ne sais ni sortir ni entrer, » III Reg., m ; 7, ou d’une préposition : « dans son rencontrer lui, i c’est-à-dire a lorsqu’il le