Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/254

Cette page n’a pas encore été corrigée
477
478
hébraïque (langue)


Le niphal est avant tout une forme réfléchie : inD, « cacher ; » niphal, a se cacher. » Il exprime aussi la réciprocité : yy>, « conseiller ; » au niphal, « tenir conseil, »

le but tout personnel d’une action : Ssxtf, « demander ; » au niphal, « demander pour soi. » — Toutefois le niphal est souvent employé dans un autre sens. Tandis que le.pihel et l’hiphil ont une forme passive qui leur correspond directement, le kal n’a de passif qu’au participe. Pour le reste de la conjugaison c’est le niphal qui sert de passif au kal.

f) VlUthpahel formé du pihel (avec l’a bref primitif de la première radicale) en lui préfixant un ri, avec un n

euphonique vocalisé comme au niphal : Visprin. Le n

préfixe est, comme le :, l’indice des formes réfléchies. Aussi l’hithpahel est-il à proprement parler le réfléchi du pihel ; mais sa signification s’est étendue et il est purement et simplement la conjugaison réfléchie du verbe hébreu. Il exprime la réciprocité, le but personnel, très rarement le passif (forme passive très rare : hothpahal.)

Il arrive fréquemment que plusieurs de ces conjugaisons donnent des significations identiques ou dont les différences sont à peine sensibles. D’ailleurs il est très rare qu’un verbe ait ses sept formes ; le plus souvent plusieurs conjugaisons sont inusitées pour chaque verbe.en particulier.

Genre et nombre des verbes.

Très riche en conjugaisons,

le verbe hébreu est aussi très précis pour l’indication des personnes quant au genre et quant au nombre.

L’hébreu ne compte que deux genres : le masculin et le féminin, et que deux nombres : le singulier et le pluriel. Le duel n’est guère usité que pour les choses paires de leur nature, telles que les parties du corps, et n’a pas de forme spéciale dans la conjugaison. — Les personnes, dans le verbe, ont des formes particulières pour le singulier et le pluriel, et les 2° et 3 a pers. ont de plus des formes spéciales pour le masculin et pour le féminin. Il est à noter toutefois qu’à certains temps, la 3e pers. n’a, au pluriel, qu’une forme pour les deux genres.

Modes du verbe.

La conjugaison hébraïque n’a

que deux modes personnels : l’indicatif et l’impératif. Il n’y a que rarement des formes spéciales pour le subjonctif, le conditionnel et l’optatif. De là, en beaucoup de circonstances, de sérieuses difficultés pour l’intelligence de la dépendance et de la coordination des phrases. — Outre ces deux modes personnels, l’hébreu compte deux modes impersonnels, l’infinitif et le participe.

Temps du verbe.

La langue hébraïque, pauvre

en modes, l’est encore plus en temps. Les sémites n’avaient pas su exprimer nettement les trois périodes qui divisent la durée considérée à notre point de vue subjectif : le présent, le passé et l’avenir. L’hébreu se place au point de vue de l’objet, de l’acte, ou de l’état dont il est question, et se demande à quel point d’achèvement en est cet acte ou cet état, quelle que soit la période de la durée à laquelle il le considère. Aussi l’hébreu n’a-t-il, à proprement parler, que deux temps : — 1. Le parfait, qui indique que l’action ou l’état exprimés par le verbe sont accomplis ou pleinement réalisés. Ce parfait hébreu n’est donc pas toujours à confondre avec le parfait de nos conjugaisons indo-européennes. De fait, il faut souvent le traduire par notre parfait, par exemple : « Nous avons eu un songe. » Gen., XL, 8. Mais il exprime en d’autres cas notre plus-que-parfait : « Et il (Dieu) se reposa de tout son travail qu’il avait accompli, » Gen., ii, 2 ; notre imparfait, surtout dans les narrations : « II y avait dans le pays de Hus un homme qui s’appelait Job, » Job, 1, 1 ; notre plus-que-parfait du subjonctif : « Si Jéhovah des armées ne nous avait laissé un reste, nous eussions été comme Sodome. » Is., i, 9. — Il peut même correspondre

à notre présent quand, par exemple, il s’agit d’exprimer un état qui est la résultante d’une action ou d’un autre état pleinement accomplis : « Je sais » (c’est-à-dire « j’ai appris » ). Job, ix, 2. — Bien plus, il équivaut assez souvent à notre futur simple, par exemple, lorsqu’on a une telle certitude de l’accomplissement de l’acte à exécuter qu’on peut déjà le considérer comme achevé : « Tu me délivreras (sûrement), Seigneur. » Ps. xxx, 6. C’est à cette hypothèse que se rattache le Perfectum propheticum : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres verra (Vulgate : vidit) une grande lumière. » Is., îx, 1. De même il doit parfois être rendu par le futur antérieur : « Et les restes de Sion seront appelés saints… lorsque le Seigneur aura lavé les orduresdes filles de Sion. » Is., iv, 3, 4. — 2. Le second temps est l’imparfait qui représente l’action exprimée par le verbe dans un état incomplet d’achèvement ou de réalisation. Il est donc loin de correspondre à notre imparfait, et ses significations ne sont ni moins variées ni moins vagues que celles du parfait. Le plus souvent il faut le traduire par notre futur, celui de tous nos temps qui marque le plus clairement qu’une action est inachevée : « Voici, ils ne me croiront pas, ils n’écouteront pas ma voix, » Exod., iv, 1 ; ou par notre futur passé : « L’aîné qui devait régner » (qui regnaturus erat). IV Reg., iii, 27. — Très souvent toutefois il correspond à notre présent de l’indicatif : « Qui cherches-tu ? » Gen., xxxviii, 15 ; à notre présent du subjonctif : « Confondons leur langage afin qu’ils n’entenderd plus la langue les uns des autres, » Gen., xi, 7 ; à l’optatit : « Que ton serviteur parle. » Gen., xliv, 18. — Parfois même il correspond à notre passé, par exemple après certaines particules qui gouvernent l’imparfait même quand elles sont placées dans le récit d’événements passés : « Alors parla Josué, » Jos., x, 12 ; mais surtout quand il s’agit d’exprimer des actions qui se sont produites habituellement dans une période donnée. C’est ainsi qu’en parlant des relations de Job avec ses enfants, l’on dit : « Ainsi Job faisait-il avec ses enfants. » Job, i, 5.

Rien donc de plus vague que les temps hébreux ; leur signification est à ce point flottante qu’en nombre de cas on peut employer indifféremment l’un ou l’autre d’entre eux, et que souvent le contexte et quelques règles assez indécises de la syntaxe permettent seuls de saisir leur sens exact. Il en est résulté une grande difficulté pour les traducteurs qui avaient à rendre les textes sacrés en grec ou en latin. Parfois le souci de la fidélité leur a fait suivre des procédés de traduction qui nuisent à la précision et à l’exactitude. C’est ainsi, par exemple, que fréquemment ils ont, comme par principe, exprimé le parfait hébreu par notre passé et l’imparfait par notre futur, alors que l’un et l’autre correspondaient au présent. Le Ps. I est particulièrement instructif à cet égard. Une première série de verbes est au passé dans la Vulgate : non abiit… non stetit… non sedit ; ceux qui viennent ensuite dans les propositions principales sont au futur : meditabitur… et erit… dabit… non defluet… prosperabuntur… non résurgent… peribit. En réalité il s’agit d’un parallèle entre le juste et l’impie qui est toujours vrai et toujours présent.

Mécanisme de la conjugaison.

Il est assez simple.

La série des modifications se fait sur deux formes principales de la racine. — 1. En partant de la 3e pers. sing. masc. du parfait (bop), on obtient successivement : 1e reste

— T

du parfait, le participe (au kal et au niphal) et l’infinitif.

— a) Le parfait se conjugue en ajoutant au radical les désinences pronominales mentionnées plus haut, col. 474 ; à la 3e pers. sing. fém., la désinence n est une désinence

caractéristique du féminin que l’on retrouve aussi dans les noms. Les Voyelles du radical changeront selon que