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qui précède : ריאצל pour ריאצל (pour ריאצל), לאבר pour , סצא לאסד pour סצא (cf. aussi ראשים pour ראשים avec transposition, sous la consonne munie du scheva, de la voyelle de la lettre suivante). Parfois on n’écrit plus l’א « devenu muet : >ns' pour >rNï>. — Au début des mots et des syllabes, le ח garde toujours sa valeur de consonne gutturale (sauf pour le verbe חלף, qui suit, en grande partie, la conjugaison d’un פי). Il la garde aussi d’ordinaire à la fin des syllabes soit dans le corps des mots (יתףר), soit même â la fin (בכה). Parfois cependant on l’élide : c’est, par exemple, quand il est précédé d’une lettre munie de scheva simple mobile et qui prend alors la voyelle du ii, yiNS pour ywrra ; c’est aussi quand la voyelle qui le précède et celle qui le suit se contractent en une diphtongue : "IMD pour WDiD. — À la fin des mots, le ח n’est pas toujours une consonne même atténuée ; très souvent il n’a d’autre rôle que d’indiquer une des voyelles longues â, ê, ô (voir plus bas). — Le י est une vraie consonne, assimilable, quant à sa prononciation orientale et primitive, au w anglais dans war. Toutefois le son du י est très obscur ; quand, d’une part, le י est précédé d’une des voyelles o ou u et que, d’autre part, il n’a pas de voyelle propre, il tend à s’affaiblir, à se contracter avec cette voyelle qui le précède de manière à donner un û long : atfin pour suhn ou atfin. Le même affaiblissement en u (ou en o) a lieu lorsque, suivi d’un ô long, le י est précédé d’un simple scheva (oip pour Dip) ou même quand il est entre deux voyelles (aip pour mp). Précédé de la voyelle a, le י muni d’un simple scheva donne la diphtongue au : 3>înn pour 2tnhn. Il faut enfin noter que le t se change assez facilement en’soit au début des mots (ib> pour Tbi) soit

-’' -T -T

au milieu, sous l’influence du son i (ntpn pour D’ipn).

— L’i est, lui aussi, une véritable consonne, assimilable à l’y du mot anglais year. Mais précédé du son i ou du son é, il perd sa valeur de consonne et donne un î long ou un ê long ; précédé de o, il donne la diphtongue ai. — En dehors des cas où le t etl’i sont précédés des voyelles de son analogue ou homogènes (u et o pour le i, i pour 1) ou de la voyelle o, ces lettres gardent leur valeur de consonne : fhi, îb^. — À la fin des mots

T - "T

toutefois, même quand elles sont précédés des voyelles homogènes ou de a, i et > disparaissent très souvent : >ba, par exemple, devient bî et un n est introduit pour

"T TT

marquer la voyelle longue qui résulte de ce changement : nbî (voir, pour l’emploi de ce ii, VII, Histoire de

la langue hébraïque, col. 499).

II. propriétés des voyelles.

Les voyelles constituent un élément secondaire dans la langue hébraïque ; aussi sont-elles généralement flottantes et pour le plus grand nombre soumises à des changements multiples : allongements, abréviations, additions, suppressions. — Il y a peu de mots dont les voyelles échappent à toute espèce de changement et sont « impermutables ». Certaines voyelles sont, dans tel mot donné, impermutables par nature ; ce sont généralement les voyelles longues â, ê, i, ô, û, mais seule la connaissance des formes grammaticales permet de savoir avec certitude si elles ne peuvent changer. Le plus souvent toutefois, â, ê, i, ô, ù, essentiellement longs, sont pleinement écrits ; é et t sont écrits avec » (tst), ô et û avec i ("rtsa) ; l’a long est rarement représenté par une consonne dans le corps des mots. — En d’autres cas, les voyelles sont impermutables à raison de leur position. Ainsi une voyelle brève est impermutable quand elle est suivie d’une consonne redoublée (tel ï’i bref-nsi) ou d’une lettre qui, d’après les principes de la grammaire, serait munie du daguesh si sa nature ne s’y opposait (tel l’a bref de nnn pour min). Pareillement une voyelle longue sera impermutable quand elle remplacera une voyelle brève devant une consonne qui devrait être redoublée si sa nature ne s’y opposait (tel l’a long de ^13 pour ip12). — Quant aux voyelles « permutables », elles changent généralement sous l’influence des désinences ou des transformations diverses qu’amènent la déclinaison des noms ou la conjugaison des verbes. Mais on peut préciser davantage les causes de ces changements en disant qu’ils peuvent dépendre : de la syllabe, de l’accent tonique, de la pause, de l’euphonie. 1° La syllabe.

En hébreu, comme dans les autres

langues, la syllabe est le résultat de la conjonction des voyelles et des consonnes en groupes caractérisés. — En hébreu, une syllabe commence toujours par une consonne. Il n’y a d’exception au principe général que pour la conjonction T lorsqu’elle est ponctuée i. — Quant à leurs finales, certaines syllabes se terminent par une voyelle (p et n dans nbiap) et sont dites & ouvertes ».

T T T : - T

D’autres syllabes se terminent par une consonne (td

dans nbisp) ou deux (nbio dans Fibisp) et sont dites

t : - t ::- ::- t « fermées ». Parmi les syllabes fermées on donne le nom spécial de syllabes « aiguës » à celles qui sont terminées par une lettre redoublée : dn dans "isn. — Il faut noter

aussi que ni le scheva simple mobile ni le scheva composé ne peuvent constituer, avec les consonnes qui les entourent, des syllabes proprement dites : la consonne munie de ces demi-voyelles se rattache à la syllabe qui suit (iVep> se doit lire yiq-telû ; "iby£ se doit lire pô-’âlô).

— Les syllabes ouvertes ont généralement des voyelles longues : btJp, etc. Quant aux syllabes fermées ou aiguës,

elles ne peuvent prendre que des voyelles brèves (nsbD,

nDDn), à moins qu’elles n’aient l’accent (ddtt, « sage » ).

7 : T TT

Il arrive sans cesse que la déclinaison des noms ou la conjugaison des verbes transforme des syllabes fermées en syllabes ouvertes, des syllabes ouvertes en syllabes fermées, et amène par conséquent des changements dans leurs voyelles.

L’accent tonique. — L’accent tonique principal est d’ordinaire sur la dernière syllabe, parfois sur la pénultième. Lorsqu’on ajoute des désinences, elles attirent généralement l’accent ; plus rarement elles le laissent sur la dernière syllabe du radical. Or, en hébreu comme d’ans toutes les autres langues qui font sentir la tonique, la syllabe accentuée attire sur elle l’effort de la voix, souvent même aux dépens des autres syllabes. Lors donc que, en vertu des flexions grammaticales, l’accent tonique principal est déplacé, les voyelles et les syllabes initiales se trouvent modifiées, abrégées et même supprimées.

La pause. — On désigne sous ce nom la forte intonation que, dans la lecture publique et rythmée des synagogues, on donne à la syllabe tonique du mot qui termine une phrase ou un membre de phrase important. Elle se produit régulièrement avec les grands accents silluq et ahtnaq ; on la rencontre parfois avec des accents secondaires moins importants (zaqeph-qaton, rebia, pazér, etc.). Elle amène l’allongement des voyelles et parfois en fait réapparaître que la flexion grammaticale avait supprimées.

L’euphonie. — On a vu qu’un mot hébreu peut se terminer par deux consonnes sans voyelles. Toutefois, pour éviter l’articulation dure qui en résulte, on introduit souvent une voyelle auxiliaire entre ces deux consonnes, é bref avec les consonnes ordinaires