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HARPE — HARTMANN


III. La. harpe dans l'Écriture. — 1° La harpe est l’instrument à cordes le plus anciennement connu, le premier dont nous trouvions la mention dans la Bible. « Jubal fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe, kinnor, et de la flûte. » Gen., iv, 21. — 2° Elle sert dans les fêtes et dans les démonstrations joyeuses. Laban dit à Jacob : « Je t’aurais suivi avec des témoignages de joie, des chants, des tambourins et des harpes, kinnôrôf. » Gen., xxvii, 31. —3° On cherche, pour distraire Saûl, un homme sachant jouer de la harpe, menaggên bak-kinnôr, etl’on trouve David, qui faisait passer les accès du roi en jouant de son instrument. I Reg., xvi, 16-18. — 4° Le kinnor semble avoir été seul en usage jusqu’au temps des rois, époque où le nable est mentionné pour la première fois. —5° La troupe des prophètes descend de la montagne « précédée d’un nable, nêbél,

115.

Joueurs de harpe susiens. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pl. 48.

d’un tambourin, d’une flûte et d’une harpe », kinnor. I Reg., x, 5. Devenu roi, David fait jouer devant l’arche des harpes, kinnôrôt, des nables, des tambourins, des cymbales et des trompettes, accompagnant les chants. I Par., xiii, 8 ; II Reg., vi, 5. — 6° Le concert sacré, organisé par David pour le second transport de l’arche, comprend trois classes d’instruments : les nables, nebdlim, les harpes, kinnôrôf, et les cymbales, I Par., xv, 16 ; six des fils des lévites chantent en jouant de la harpe à huit cordes, kinnôrôf 'al hassemînit, six autres jouent du nable accompagnant les voix hautes, nebâlini 'al-'âldmôf. I Par., xv, 20-21. Voir Exégèse musicale de quelques titres de psaumes, dans la Revue biblique, janvier 1899, p. 122-123. Ces instruments se joignent aux cornes et aux trompettes de métal et aux cris de la foule. IPar., xv, 28. — 7° Le service musical du’Temple, inauguré par David, renouvelé par Ézéchias, puis reconstitué par Néhémie, comporta ces mêmes classes d’instruments : nables, harpes et cymbales. Idithun était le chef des harpistes. I Par., xxv, 1-6 ; II Par., xxix, 25 ; II Esd., Xii, 27. — 8° La harpe kinnor est fréquemment nommée dans le psautier : seule, Ps. xliii (xlii), 4 ; xcviii (xcvn), 5 ; CXLvii (cxlvi), 7 ; associée au nable : Ps. lvii (lvi), 9 ; lxxi (lxx), 22 ; cvin (cvn), 3 ; cl, 3 ; à l’instrument à dix cordes, 'âsôr : Ps., xxxiii (xxxii), 2 ; xcn (xa), 4. — 9° Sous les règnes postérieurs nous voyons Saloraon

remplissant son palais de nables et de harpes, kinnôrôf, en bois A’algummîm, II Par., IX, 11 ; et Josaphat victorieux se rendre au temple avec des nables, des harpes, kinnôrôf, et des trompettes. II Par., xx, 28. — 10° La harpe est employée dans les fêtes profanes. Job reproche aux impies de se divertir au son du tambourin, de la harpe, kinnor, et de la flûte. Job, xxi, 12. Les femmes en jouaient. Is., xxiii, 15, 16. On l’employait enfin dans les festins. Elle s’y joignait au nable, au tambourin, à la flûte et ahx voix. Is., v, 12. C’est pourquoi le prophète annonce, pour peindre le deuil du pays, que le bruit joyeux des tambourins cessera, qu’on n’entendra plus le tumulte des voix en fête, que les doux sons de la harpe, kinnor, se tairont et que l’on ne boira plus le vin en chantant, Is., xxiv, 8, 9 ; et les Israélites captifs à Babylone suspendent leurs harpes aux branches des saules pour ne pas chanter les cantiques de Jérusalem en pays d’exil. Ps. cxxxvii (cxxxvi), 2. La harpe n’est pas employée, comme la flûte, dans les cérémonies funèbres. — 11° Les auteurs sacrés font allusion à la « résonnance », kémyâh, n’Dn, de la harpe, Is., xiv, 11, cf. xvi, 11 ; Ezech., xxvi, 13 ; « la voix de tes harpes, qôl kinnôrayk, ne s’entendra plus. » Voir Chant sacré, t. ii, col. 555. — 12° Le kinnor subsistait encore au temps des Machabées, distingué de la cithare grecque : xeôâpaïc xa xiv-jpaic. I Mach., iv, 54. C’est de même la cithare grecque que désigne le livre de Daniel par la transcription de qîtârôs, Dan., iii, 5 ; comme aussi les livres du Nouveau Testament. I Cor., xiv, 7 ; Apoc, v, 8 ; xiv, 2 ; xv, 2. On trouve de grossières représentations de cet instrument sur les monnaies de Barcochébas. Voir Lvre, t. iv, fig. 139, col. 450. — 13° Dans la symbolique chrétienne, la harpe désigne la divine louange et la joie éternelle des saints. Ce caractère a été pris des textes de l’Apocalypse indiqués ci-dessus. Voir Gagny, In Apoc, xv, 2, dans Migne, Cursus Script. Sacrée, t. xxv, p. 1354. Pour le nêbél, instrument qui est quelquefois rendu par harpe et que les exégètes regardent comme une sorte de guitare ou de luth, voir Nable. J. Parisot.

    1. HARPON##


HARPON, instrument de fer, en forme de pointe ou de croc et pourvu d’un long manche, pour percer et retirer de l’eau les animaux aquatiques. Dans le livre de Job, il est deux fois question du harpon, à propos du crocodile. On ne peut percer la mâchoire de cet animal avec le hôa)}, ni perforer sa tête avec le silsal. Job, XL, 21, 26. Le hôah, 'J/IXÀtov, armilla, dont le nom vient de l}âli, l’anneau qu’on passe aux naseaux, devait être en forme de croc ; on l’entrait dans la mâchoire du crocodile quand il bâillait et ensuite on tirait dessus. Le silsal, icXot’ov, gurgustium, la pique à poissons, est plutôt un instrument rectiligne, mais terminé par une pointe de flèche permettant de percer l’animal et de le tirer à soi. C’est cet instrument qui paraît être figuré sur les scènes de chasse à l’hippopotame ou au crocodile. Voirt. i, fig. 472, 473, col. 1552, 1554 ; t. ii, fig. 408, col. 1126. — Amos, iv, 2, parlant des femmes de Samarie, dit que le Seigneur les fera enlever avec des sinnôf. La sinnâh, ôicXov, contus, tire son nom de sa ressemblance avec les épines, sinnim. C’est un harpon aigu et légèrement recourbé, à l’aide duquel on enlève le poisson. Il est possible que primitivement la sinnâh n’ait été qu’une grosse épine qu’on utilisait en la laissant attachée à la branche. Voir

Hameçon.

H. Lesêtre.
    1. HARSÀ##

HARSÀ (hébreu : ffarsâ ; Septante : 'Apr.uâ, I Esd. il, 52, et 'AS<%?âv, II Esd., vii, 54), chef d’une famille de Nathinéens qui revinrent d’exil avec Zorobabel. I Esd., n, 52 ; II Esd., vii, 54.

    1. HARTMANN Anton Theodor##


HARTMANN Anton Theodor, théologien et orientaliste allemand, protestant, né à Dusseldorf le 25 juin 1774,