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HARPE


égyptienne présente une tige courbe. La caisse sonore adaptée à la partie inférieure de cette tjge donne à l’instrument l’aspect d’une guitare dont le manche serait recourbé. En ayant égard à cette disposition, on peut en quelque manière justifier la traduction de kin nor par. y^> dans la Bible arabe. Walton, Polyglotte. Les cordes, faites de boyaux de mouton, Odyss., xxi, 407, de gazelle, de chameau, étaient enroulées et fixées par une extrémité à l’une des tiges, et tendues à l’autre au moyen de chevilles de bois. Ces cordes pouvaient être de même grosseur, la longueur et la tension suffisant à différencier les sons. Elles étaient du reste en petit nombre. L’échelle tonale de la harpe était conséquemment d’une étendue fort restreinte, chaque note ne rendant qu’un son. Dans la simplicité de la

sans puissance, le « chant de la harpe » plaisait aux anciens. Grave et austère, il. était pour eux l’expression du calme et de la paix. Clément d’Alexandrie, Stromat., vi, 9, t. ix, col. 309. Tel était le trigone asiatique, dont les tribus du Caucase auraient, dit-on, gardé l’usage. Radde, Untersuchungen in den Caucasus Lànder, Tïflis, 1866, dans Guhl et Eoehner, La Vie antique, La Grèce, Paris, 1884, p, 291, note. La harpe antique manche recourbé a été de nos jours retrouvée par Schweinfurth chez les Nyamnyam et les Abyssins. Voir Hartmann, Les Peuples de l’Afrique, Paris, 1880, p. 164, 165.

Manière de jouer de la harpe.

La harpe se portait

appuyée contre le corps(fig.l06), serrée sous le bras(fig.l07), ou suspendue par une courroie au cou ou à l’épaule(fig.l08) Si l’on n’était pas en marche, on pouvait reposer l’instru 106. Harpes égyptiennes antiques représentées sur les monuments. IV’-VI" dynastie. D’après Lepsius, Denkmâler, Abth. II, Bl. 109, 36, 61.

construction primitive, le tirage des cordes sur les tiges devait amener le rétrécissement de l’ouverture de l’angle, par suite de l’absence de la colonne. L’instrument, surtout s’il ne possédait pas de boîte de réson 107. — Harpistes égyptiens. Beni-Hassan. D’après ChampoUion, Monuments de VÉgyptc, t. iv, pl. 397.

nance, ne pouvait rendre que des sons maigres et sans éclat ; l’intensité n’était jamais modifiée, les timbres variaient peu ; le joueur ne produisait donc ni effets ni contrastes. Pourtant, en dépit de sa sonorité sèche et

ment sur un appui ou sur le sol. Le joueur se tenait assis, 1. 1, fig. 383 ; t. ii, fig. 191, ou debout. — On faisait vibrer les cordes en les touchant à vide avec les doigts de la main droite ou avec les deux mains, si la gauche n’était pas employée à soutenir l’instrument. L’usage du

108. — Petite barpe à sept ccrdes. Développement de la caisse sonore. Ghizéb. D’après ChampoUion, Monuments de l’Egypte, t. iv, pl. 418.

plectre, 7t>7jxTpov, bâtonnet ou crochet, de bois ou d’ivoire, destiné à pincer les cordes, est moins ancien que le procédé de percussion manuelle. Il est peut-être d’origine grecque, mais Homère n’en fait pas mention ; Ëpigone d’Ambracie (vne siècle) ne s’en servait pas, Athénée, Deipnos., iv, 25, p. 183 ; et, si pour les instruments nationaux des Grecs les deux procédés de percussion étaient employés, les instruments d’origine asia-