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HAPHARAÏM — HARAD

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croire qa’El-Afuléh et le village voisin EUFuléh représentent deux villes de même nom, Apuru-Apulu, placées côte à côte sur les Listes de Karaak (n M 53 et 54). Cf. G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions of the Victoria Institute, or philosopliical Society of Great Britain, Londres, 1886, p. 10. il y a donc lieu d’hésiter pour l’identification précise

d’Hapharaïm.

A. Legendre.
    1. HAPHSIBA##

HAPHSIBA (hébreu : Uefsi-bâh ; « mon plaisir en

elle ; « Septante : ’Ofeiêâ ; Codex Alexandrinus : ’OçuiÊâ), mère de Manassé, roi de Juda. IV Reg., xxi, 1.

    1. HAPHTARAH (rnpsri##


HAPHTARAH (rnpsri, haftârâh ; pluriel, haftdrôf), mot qui indique dans les livres prophétiques les sections de la Bible hébraïque telles qu’on les lisait déjà du temps de Notre-Seigneur, dans les synagogues, les jours de sabbat et les jours de fête. Act, xiii, 15. Les sections du Pentateuque portent un autre nom : elles s’appellent paraschah (pluriel, parschioth). Voir Paraschah. Les haphtaroth correspondent à peu près dans les livres prophétiques aux parschioth des cinq livres de Moïse. Elles sont au nombre de cinquante-quatre et sont marquées dans les éditions de la Bible hébraïque.

    1. HAPPHIM##

HAPPHIM (hébreu : ffuppim ; Septante : ’Açirtv ; Codex Alexandrinus : ’Aççe(v), présenté dans la Vulgate comme un fils de Machir. I Par., vii, 15. « Machir donna des épouses à ses fils Happhim et Saphan et il eut une sœur nommé Maacha. » En hébreu le sens est différent : « Machir prit une femme à Ijuppiin et à Suppim, et le nom de sa sœur Maacha. » Les Septante offrent le même sens. Mais auꝟ. 16, Maæha est dite femme de Machir. Aussi devrait-on trouver plutôt au verset précédent : « Machir prit une femme dont le nom était Maacha. » On ne s’explique pas ce que viennent faire dans ce ꝟ. 15, relatif à la tribu de Manassé, les noms de deux benjamites ffuppim et Suppim, dont il est question au ꝟ. 12. On ne s’explique pas non plus les mots : et te nom de sa sœur Maacha, puisque celle-ci au ꝟ. 16 est dite femme de Machir. Le texte est évidemment altéré. Plusieurs hypothèses ont été proposées, plus ou moins satisfaisantes. D’après certains critiques les noms ffuppim et Suppim auraient passé par erreur de copiste du jt. 12 au il. 15. Ce dernier verset aurait été primitivement ainsi : « Et Machir prit une femme dont le nom est Maacha et le nom de son frère est Salphaad. » Malheureusement Salphaad n’était pas le frère, mais seulement le neveu de Machir. Num., xxvi, 33, 27. D’autres^ critiques conservent les deux noms deÈuppim et de Suppim au ꝟ. 15, qu’ils remanient ainsi : Et Machir prit une femme de ffuppim et de Suppim ; le nom de la première était Maacha et le nom de la seconde Salphaad (hébreu : Selofhâd). De la sorte Machir aurait épousé deux femmes dans deux familles de Benjamin.

    1. HARAD##

HARAD (hébreu : Hârôd ; Septante : ’AptiS), fontaine près de laquelle Gédéon campa avec ses soldats, avant de livrer bataille aux Madianites. Jud., vu. Ifârôd en hébreu signifie le mouvement accéléré ou la palpitation du cœur sous le coup d’une impression violente, la frayeur en particulier. Gédéon se sert en effet dans l’allocution à ses soldats t-3, du verbe hârad pour désigner quiconque a peur et tremble. Coïncidence singulière, ce même verbe revient encore, I Reg., xxviii, 5, pour exprimer l’effroi de Saül en face des Philistins, peut-être auprès de la même fontaine ; car tandis que l’ennemi campait à Sunam, Saül était sur le versant du mont Geliioé, en sorte qu’il put, sans trop s’éloigner de son armée, aller à Endor consulter la pythonisse.Toutelois il esl probable que la fontaine portait son nom avant l’effroi

de ceux qui venaient y prendre position pour la bataille. Ce nom lui avait été donné sans doute à cause du mouvement par soubresauts, sorte de palpitation ou tressaillement, qui caractérise le jaillissement de ses eaux.

On sait comment, sur l’ordre du Seigneur, Gédéon ne garda pour mettre en fuite l’ennemi que les trois cents hommes ayant bu dans le creux de leurs mains ; les autres furent renvoyés chez eux comme inutiles. Son camp avait été établi aux flancs de la montagne, puisque d’après le ꝟ. 5, ses soldats « descendirent » pourallerà la fontaine où se fit l’épreuve. L’ennemi se trouvait au nord dans la vallée, vers la hauteur de More. Quand on examine la partie occidentale de la vallée de Jezraêl où se passa la, scène racontée au livre des Juges, on est porté à croire que « les fils de l’Orient, Madianites et Amalécites, remplissant l’étroite plaine comme une multitude de sauterelles, avec leurs chameaux innombrables comme les grains de sable sur les bords de la mer », occupaient les alentours de la belle fontaine de Sunam. C’était le point naturellement indiqué pour recueillir eu toute sécurité le produit des razzias tentées dans la riche plaine d’Esdrelon. La montagne de More correspond, en effet, à ce qu’on appelle aujourd’hui le Petit-Hermon. Vis-àvis et au sud, c’est-à-dire vers les hauteurs où l’Écriture place Harad, il n’y a que deux fontaines, celle d’Aïn el-Maïtèhou la « Source-Morte », et celle d’Aïn Djaloud. — La Source-Morte, ainsi nommée par les Arabes depuis qu’à la suite d’éboulements de terrain elle semblait avoir disparu, coule immédiatement au pied de la colline où se trouve Zéraïn, l’antique Jezraël, vers le nord-est. Aïn Djaloud est à demi-heure plus loin, vers le sud-est au pied même du dernier contrefort des monts Gelboé. À elles deux, ces sources sont assez abondantes pour créer un vrai cours d’eau, le Nahr-Djaloud, qui traverse de l’ouest à l’est la vallée de Jezraël et va, au delà de Beisan, l’ancienne Scythopolis, se jeter dans le Jourdain. Aïn el-Maïtèh est la source où vont puiser les habitants de Zéraïn. Depuis les excavations qu’on y a pratiquées, l’eau y est redevenue abondante, mais elle est loin d’égaler celle d’Aïn-Djaloud. En sorte que si, par sa situation plus rapprochée, elle a le droit d’être appelée la Fontaine de Jezraël, par le développement relatif du bassin où elle s’épanche, — on la voit sortir en petits filets à travers les cailloux avant de constituer un ruisseau, — elle doit s’effacer devant l’importance autrement considérable d’Aïn-Djaloud. Celle-ci avec son vaste réservoir est réellement la grande Fontaine ouverte et commune de tous les troupeaux de la vallée. Quand nous y sommes arrivés le 25 avril 1899 vers 8 heures du matin, il y avait des centaines de bétes à corne se desaltérant, se baignant et faisant retentir la vallée de leurs mugissements. La source jaillit au-dessous d’une grotte ou caverne creusée dans la masse rocheuse que les monts Gelboé projettent en s’inclinant dans la plaine (fig. 102). Ses eaux médiocrement fraîches, comme toutes celles de Palestine, sont quand même excellentes. À peine sorties avec impétuosité à travers les larges fentes de la roche, elles sont recueillies dans un vaste réservoir de 20 mètres de diamètre, jadis pavé et où à travers les pierres à demi soulevées, sous les joncs qui les couvrent d’ombre, se multiplient à l’aise d’innombrables poissons. On n’en fait guère la pêche que lorsqu’on n’a plus d’autre nourriture sous la main. Des bœufs, pour enter les piqûres des mouches, se tiennent mollement couchés dans ces eaux limpides, ne laissant voir que leur tête pleine d’une béatitude suprême. Nos moukres, comme pour rappeler le grand nombre des soldats de Gédéon, avaient commencé par s’agenouiller et boire la face contre terre, montrant ainsi qu’il est toujours difficile à de pauvres gens de ne pas se laisser aller’sans réserve même au plaisir de boire de l’eau. En sortant ]du bassin circulaire, la magnifique source va, par deux canaux différents, mettre en mouvement deux moulins sans importance