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HAGIOGRAPHESr — HAÏ

’ainsi les auteurs des livres qui forment-la troisième division de la Bible hébraïque (kefubîm), comprenant les Psaumes, les Proverbes, Job, le Cantique des Cantiques, Ruth, les Lamentations de Jérémie, , 1’Ecclésiaste, Esther, Daniel, Esdras, Néhémie et les deux livres des Chroniques (Paralipornènes).

    1. HAHN Heinrich August##


HAHN Heinrich August, théologien protestant allemand, né le 19 juin 1821 à Kônigsberg, mort le 1 er décembre 1861, était fils d’Auguste Hahn, professeur extraordinaire de théologie à Kônigsberg ; il suivit son père à Leipzig, puis à Breslau, où il commença, à l’université de cette ville, ses études théologiques, qu’il acheva à celle de Berlin : il s’appliqua surtout à l’exégèse de l’Ancien Testament au point de vue de l’archéologie et de la doctrine. Sa thèse fut : De spe immortalitalis sub Veteri Testamento, gradatim exculta, dissertatio, in-8°, Breslau, 1845. Il donna ensuite : A<xvit|X xotù toù ; ’E680|j.TixovTae codice Chisiano post Sagaarium edidit secundum versionem syriaco-hexaplarem recogn. annot. crit. et philog. illustr., H. A. Hahn, grand in-8°, Leipzig, 1845 ; Commentar ïiber das Buch Hiob, in-8°, Berlin, 1850 ; Das hohe Lied von Salomo, ùbersetzt und erklàrt, in-8°, Breslau, 1852 ; Commentar ùber das Predigerbuch Salomo’s, m-8°, Leipzig, 1860. Il édita, en 1848, Hâvernick’s Vorlesungen ùber die Théologie des Alten Testaments, et collabora, avec Frz. Delitzsch, à la il » et m 8 partie du Der Prophet Iesaia de Mor. Drechsler, 2 in-8°, Berlin, 1854-1857. Voir Zimmernian’s Allgemeine Kirchenzeitung, 1862, t. i, p. 401 ; Allgemeine Deutsche Biographie, Leipzig, t. x, 1879, p. 362. E. Levesque.

HAI (hébreu : Hd-’Ai, avec l’article, Gen., xii, 8, etc. ; ’Aî, Jer., xux, 3), nom de deux villes situées, l’une à l’ouest, l’autre à l’est du Jourdain.

1. HAI (hébreu : Hd-’Ai, avec l’article, « le monceau de pierres » ou « de ruines », partout, excepté II Esd., xi, 31, et Is., x, 28, où l’on trouve’Ayyâh et’Ayydf ; Septante : ’Ay-fat, Gen., xii, 8 ; xiii, 3 ; Is., x, 28 ; Ta : ’, Jos., vu, 2, 5 ; viii, 1, 2, 3, 9, 12, 14, 17, 18, 21, 23, 25 ; ix, 3 ; x, 1, 2 ; xil, 9 ; ’A : a, I Esd., Il, 28 ; Codex Vaticanus ; "AXeiâ ; Codex Sinaiticus et Cad. Alexandrinus, ’Ai, II Esd., vii, 32 ; ’Ai’a, Codex Sinaiticus, ’Aéw, II Esd., xi, 31 ; Vulgate : Aiath, Is., x, 28), cité royale chananéenne, Jos., viii, 23, 29 ; x, 1 ; xii, 9, existant déjà à l’époque d’Abraham, Gen., xii, 8 ; xiii, 3, assiégée et prise par Josué, Jos., viii, 1, 2, etc. Josèphe, Ant. jud., V, i, 12, l’appelle "Aïva ; édition Dindorf, "Awa.

I. Identification.

L’emplacement d’Haï est nettement indiqué, au moins d’une façon générale, par l’Écriture. La ville se trouvait « à l’orient de Béthel », aujourd’hui Beitin, Gen., xii, 8 ; Jos., vii, 2 ; xii, 9 ; « c près de Béthaven, » Jos., vii, 2 ; apparemment plus prés de Béthel que de Machmas, Mukhmas, I Esdr., II, 28 ; Il Esdr., vu, 32 ; au nord de cette dernière. Is., x, 28. Elle avait au nord une vallée, Jos., viii, 11, et à l’ouest un terrain propice aux embûches, où 5000 hommes pouvaient se cacher. Jos., viii, 12. C’est donc entre Béthel, Machmas et le désert de Béthaven qu’il la faut chercher. Voir la carte de Benjamin, t. i, col. 1588. Malheureusement, elle est insaisissable comme le feu-follet, dit un auteur anglais. Voici les quatre hypothèses principales. — 1° V. Guérin, Judée, t. iii, p. 59, l’identifie avec Khirbet el-Kudéiréh, au sud-est de Beitin. « Près de Béthel, dit-il, dans la direction de l’est, aucune autre ruine n’égale en importance le Khirbet el-Kudéiréh. Si le village actuel de Deir Diudn, situé plus au nord et à l’est-sud-est „ de Beitin, répond mieux à la position que la Bible assigne à’Aï ; d’un autre côté, d’après les traditions conservées dans le pays, Deir Diudn a été construit avec les débris à’El-Kudéiréh, et c’est un village relative ment moderne, tandis que El-Kudéiréh présente tous les caractères d’une cité antique rasée, mais dont la nécropole, les citernes et les birket prouvent la primitive grandeur. » Robinson, Biblical Reseàrches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 575, semble indiquer le même emplacement. — 2° D’autres ont cru le retrouver un peu plus au nord, sur une colline escarpée appelée Tell el-Hadjâr, « la colline des pierres, » à cause d’un amas dç pierres informes de petites dimensions, qui en couronnent le plateau supérieur et sont les restes d’habitations détruites de fond en comble. Suivant certains voyageurs, le vrai nom serait plutôt simplement Et-Tell, qui représenterait ainsi exactement le mot dont se sert l’Écriture, lorsqu’elle dit que « Josué brûla la ville et en fit un Tumulus » (hébreu : fêl) ou « monceau » éternel. Jos., viii, 28. Par ailleurs, le site correspondrait parfaitement à toutes les données topographiques de la Bible : la proximité de Béthel, une vallée au nord, et, à l’ouest, une pointe rocheuse, appelée Burdjmus, coupant la vue de ce côté, et pouvant cacher une troupe. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1874, p. 62. Telle est l’opinion de Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 282 ; Reise durch Synen und Palâstina, Leipzig, 1855, t. ii, p. 251 ; de Ch. Wilson, dans le Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 18811883, t. ii, p. 372. V. Guérin, Judée, t. iii, p. 56, objecte que Tell el-Hadjar n’offre pas les ruines d’une ville véritable : ce sont les restes d’un simple village, composé d’un petit nombre de maisons, et qui n’a jamais dû renfermer même la dixième partie de la population que la Bible attribue à Haï. La proximité de Béthel semble à d’autres un inconvénient. Ils se demandent comment les 5000 hommes purent se cacher à si peu de distance de la ville, sans que les habitants s’en aperçussent. Il est probable, en effet, que, s’ils avaient vu ce mouvement, ils ne se seraient pas tous lancés à la poursuite des Israélites, en laissant leur propre cité à la merci d’un coup de main. Jos., viii, 17. Cf. Palestine Explor. Fund, Quart. St., 1878, p. 75. — 3° Il existe au sud-est d’Et-Tell, entre Deir Diudn et Khirbet el-Kudéiréh, un endroit dont le nom, suivant certains auteurs, répondrait suffisamment à l’antique dénomination, Hd-’Ai. C’est Khirbet Haiydn. Ce nom rappelle 1’'Aiva de Josèphe, Ant. jud., V, i, 12, et le site offre, d’après eux, mieux encore qu’Et-Tell, toutes les conditions topographiques exigées par le récit biblique. C’est l’hypothèse admise par Conder, Tent Work in Palestine, Londres, 1889, p. 253 ; Palestine Explor. Fund, Quart. St., 1881, p. 254. — 4° On a voulu aussi chercher Haï à Khirbet el-Haiyéh, au sud-est de Mukhmas. Tel est le sentiment de Krafït, Die Topographie Jerusalems, Bonn, 1846, p. 9, et de H. Kitchener, Palestine Explor. Fund, Quart. St., 1878, p. 10, 75, 132 ; Survey of West. Pal., Memoirs, t. iii, p. 33. Il a été justement, croyons-nous, combattu par V. Guérin, Judée, t. iii, p. 66, et Robinson, Biblical Reseàrches in Palestine, t. iii, p. 288, note 3. Cet endroit est trop loin de Béthel, et d’après Is., x, 28, Haï ou Aiath était plutôt au nord de Machmas. Il suffi ! enfin de mentionner l’hypothèse de H. Guest, identifiant HaTavec Rummon, à l’est de Béthel. Cf. Pal. Expl. Fund, Quart. St., 1878, p. 194 ; Survey of Wëst. Pal., Mem., t. iii, p. 34. — En somme, s’il est difficile de se prononcer entre les trois premiers points, c’est-à-dire Et-Tell, Khirbet Haiydn et Khirbet el-Kudéireh, ils nous semblent circonscrire le terrain des recherches.

II. Histoire.

Haï est mentionnée pour la première fois dans l’histoire d’Abraham, qui dressa sa tente et un autel sur une colline située entre Béthel à l’ouest et Haï à l’est, Gen., xii, 8, où il revint à son retour d’Egypte. Gen., xiii, 3. Elle est célèbre surtout par la conquête qu’en firent les Israélites dès leur entrée dans la Terre Promise. Maîtres de Jéricho, il leur fallait maintenant