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HACHE — HACHILA

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ment. Deut., xrx, 5. Elle défendait d’abattre les arbres à coups de hache quand on faisait le siège d’une ville. Deut., XX, 19. Cette pratique était familière aux autres peuples de l’antiquité. Voir t..i, col. 990, fig. 265. Depuis leur entrée en Chanaan jusqu’au temps des rois, les Hébreux s’adressèrent aux Philistins pour forger ou aiguiser leurs haches. I Reg., XIII, 20-21. Plus tard, ils fabriquèrent eux-mêmes ces outils, en mettant le fer au feu et en le battant avec le marteau, Is., xliv, 12. Abimélech et ses soldats se servirent de la hache pour couper les branches d’arbres destinées à incendier la tour de Sichem. Jud., ix, 48. Quand David eut vaincu les Ammonites de Rabbath, il les plaça be-magzerôt hab-barzél, non pas « sous des haches de fer » pour les faire périr, mais « sur des haches de fer » afin qu’ils exerçassent pour son compte, en qualité d’esclaves, le métier de bûcherons. II Reg., xii, 31. Voir Fodh, t. ii, col. 2338. Pour la construction du temple, les pierres

94. — Haches égyptiennes. Musée du Louvre.’furent apportées toutes taillées, de sorte qu’on n’entendit pas le bruit de la gazzén (seeuris) au cours du travail. III Reg., vi, 7. Pendant que des fils de prophètes coupaient du bois sur le bord du Jourdain, le fer d’une hache tomba dans l’eau. Or, c’était une hache d’emprunt. Elisée, témoin de l’accident, voulut tirer d’embarras celui qui avait ainsi perdu l’outil emprunté. Il jeta donc un morceau de bois dans l’eau, à l’endroit où la hache était tombée, et celle-ci vint surnager à la surface, de sorte qu’on put la saisir avec la main. IV Reg., 71, 4-7. Il est clair que l’écrivain sacré entend ici raconter un fait extraordinaire. Si l’on se fût contenté de passer un morceau de bois dans le trou de la hache pour tirer celle-ci hors de l’eau, il n’y eût rien eu là qui méritât d’être relaté entre la guérison de Naaman et le récit d’une campagne militaire.

Chez les étrangers.

C’est à coups de hache qu’on

abattait le* bois dans la forêt pour tailler des idoles. Jer., x, 3. Voir des haches (fig. 94) et des charpentiers égyptiens qui travaillent le bois avec la hache, t. ii, col. 600, Gg. 210. On avait beau mettre ensuite une hache aux mains de l’idole, elle était incapable de se défendre contre les voleurs. Bar., vi, 14. Voir 1. 1, fig. 454 et 474, col. 1481 et 1559, à gauche, une idole babylonienne, Bel ou Ramman, dieu des orages, portant la hache. Le même dieu est représenté avec la hache sur une petite stèle de terre

cuite conservée au British Muséum. Les Assyriens marchèrent contre l’Egypte avec des haches, comme des bûcherons qui s’avancent dans une forêt. Jer., xlvi, 22. L’auteur du Psaume lxxiv (lxxiii), 5, 6, dit en parlant de la destruction du temple par les Chaldéens :

On les a vus, tels que ceux qui brandissent

Les haches (qardummôt) dans l’épaisseur des arbres.

Et maintenant, toutes les sculptures à la fois,

Ds les ont brisées avec la cognée (kassiC) et les kêlapôt.

Ce dernier mot, qu’on ne lit qu’en ce passage, n’est autre que l’assyrien kalapâti ou kalabâti, désignant un outil ou une arme qui pouvait servir à la fois de hache et de marteau.

Au sens métaphorique.

La hache ne s’enorgueillit

pas aux yeux de celui qui la manie. Is., x, 15. De même l’Assyrien n’a pas le droit de s’enorgueillir des choses que lui fait accomplir la justice divine. La hache, qui est déjà à la racine de l’arbre, pour le couper s’il tarde à donner des fruits, figure la justice de Dieu prête à frapper les coupables s’ils ne se convertissent. Matth.,

m, 10 ; Luc, va, 9.

H. Lesêtre.
    1. HACHELAÏ##


HACHELAÏ, nom du père de Néhêmie, dansIIEsdr., x, 1, qui est appelé dans II Esdr., i, 1, Helchias. Voir Helchias.

    1. HACHILA##

HACHILA (hébreu : gib’at ha-R~âkîlâh ; Septante : à poOvôç to0’E/eXS, et <5’E^eXâ ; Vulgate : coJKs Hachila ; Gabaa Hachila), colline boisée de la tribu de Juda, au sud d’Hébron, dans le désert (midbar) qui était dans le voisinage de Ziph, à droite, c’est-à-dire au sud de Jésimon. I Reg., xxiii, 19, 24. Jésimon signifie « désert » et s’entend ici spécialement d’une partie du désert de Juda. Voir Désert, 4°, YeSimôn, t. ii, col. 1390. La Vulgate, a conservé Je mot Jésimon, I Reg., xxiii, 24 ; elle l’a traduit par « désert ». I Reg., zxiii, 19 ; xxvi, 1, 3. — 1° De l’ensemble du récit, on peut conciure que la colline d’Hachila était située entre Ziph et Maon, de sorte qu’on pouvait désigner indifféremment cette région sous le nom de désert de Ziph ou désert de Maon. I Reg., xxiii, 14-25. Cette situation était forte, ꝟ. 14, 18, 19, et la forêt, ꝟ. 16, 19, qui couvrait la colline en faisait un endroit propice pour s’y cacher. (Les Septante, au lieu de « forêt », hôréî, ont lu hôdéi et, en faisant un nom propre de lieu, ont traduit : iv-ri) Kaivfj, « à la [Ville] Neuve, » mais cette lecture et cette traduction sont probablement inexactes.) Les Septante, I Reg., xxiii, 14, dans le passage où il est dit que David habitait « sur la montagne de Ziph », ajoutent au texte : lv tt}-pi T*i aù^fiiiSeï, « dans la terre aride ; s la Vulgate, de son côté, ajoute : in monte opaco, « sur une montagne ombragée. » « La forêt dont il est question ici est probablement l’un de ces fourrés de chênes verts qui couvrent, encore aujourd’hui, plusieurs des montagnes des environs (de Ziph), et qui autrefois pouvaient être plus considérables et plus étendus que mainlenant. » V. Guérin, Judée, t. iii, p. 160. Son véritable emplacement est inconnu. « La colline d’Hachila n’a pas encore été retrouvée d’une manière certaine. Elle devait être située entre Ziph au nord et Maon au sud, puisque David, en abandonnant cette colline, se retira dans le désert de Maon, qui faisait suite vers le midi à celui de Ziph. » V. Guérin, ibid., p. 161. M. Çonder, Palestine Exploration Fund, Memoirs, t. iii, 1883, p. 313, a proposé d’identifier Hachila avec la colline de Dahr el-Kôld, au nord de l’ouadi eU Uar ; et son hypothèse est acceptée par F. Buhl, Geographie des alten Palâstina, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 97, et par quelques autres. — À peu de distance à l’ouest de la ville de Ziph se trouve une colline appelée Tell Zif. Ed. Robinson, Biblical Researches in Palestine, 3 in-8°, 1841, t. ii, p. 190-191. Quelques exégètes, comme P. Holmes, dans Kitto, Cyclopœdia of Biblical