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GOÏM — GOLIATH

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— 4. Dans la Genèse, xïv, 1, 1e peuple ou le pays dont était roi Thadal, l’un des princes qui firent une campagne contre la Palestine avec Chodorlahomor (Septante : EOvtj ; Vulgate : gentes). D’après les uns, les Gôîm de Thadal sont des bandes de nomades ; d’après d’autres, Gôîm est une corruption de Guti, pays dont parlent dès une époque très ancienne les inscriptions cunéiformes. Voir H. Winckler, dans la Zeitschrift fur Assyriologie, t. iv, 1889, p, 406 ; H. V. Hilprecht, The Babylonian Expédition of the Vnivérsity of Pennsylvanie, 2 in-4, Philadelphie, 1893-1896, t. i, p. 12-14 ; A. H. Sayce, The Higher Criticism, in-12, Londres, 1894, p. 167 ; A. Delattre, Esquisse de géographie assyrienne, in-8°, Bruxelles, 1883, p. 32. La situation du pays de Guti est incertaine. Voir F. Vigouroux, La Bible et Us découvertes modernes, 6e édit., t. i, p. 496. M. E. Schrader le place au nord-est de la Babylonie, sur la frontière de Médie. Die Keilinschriften und das dite Testament, 2e édit., 1883, p. 135 ; cf. Fr. Delitzsch, Wo lag das Parodies, in-8°, Leipzig, 1881, p. 233-237. Voir la carte de la Babylonie, t. i, col. 1361. — M. Pinches a retrouvé le nom de Thadal sur une tablette assyrienne malheureusement mutilée. B est écrit Tudghula. Une autre tablette nous apprenant que Chodorlahomor, roi d’Élam, avec qui Tudghula faisait la campagne, avait réuni les Umman Manda ou « nations barbares » pour attaquer Babyione, ou peut supposer que Gôîm, dans son sens sémitique de « nations » diverses, est appliqué à ces Umman Manda. Voir Th. G. Pinches, Certain Inscriptions and Records refering to Babylonia and Elam, dans le Journal of the Transactions of the Victoria Institute, t. xxix, 1897, Sp. 158 + Sp. il 962, ligne 21, p. 61, et lettre de M. Sayce, p. 90. — 2. Dans le livre de Josué, xii, 23, est mentionné un roi de Gôîm (Septante : rse : ’; Codex Alexandrinus, IWi’ii ; Vulgate : gentes), qui habitait près de Galgal. Le mot Gôîm désigne probablement une tribu nomade. Ce qui le fait penser, c’est d’abord le nom vague jde Gôlm et ensuite la manière dont est indiqué le lieu où habitait leur roi : il n’est pas roi d’une ville déterminée, comme les autres qui sont énumérés en grand nombre dans Jos., xii, mais d’un peuple qui « habite près de Galgal », par conséquent sous la tente. F. Vigouroux.

    1. GOLAN##

GOLAN, orthographe, dans la Vulgate, Deut., iv, 43, du nom de pays qui est écrit ailleurs Gaulon. Voir Gaulon, col. 116. i

    1. GOLDHAGEN Herman##


GOLDHAGEN Herman, jésuite allemand, né à Mayence le 14 avril 1718, mort à Munich le 28 avril 1794. Entré au noviciat le 13 juillet 1735, il enseigna la grammaire, les humanités, là rhétorique et la théologie. Après 1773, il fut nommé conseiller ecclésiastique.’H xaivy) Aia8rixr| sive Novum D. N. J. C. Testamentum Grsecum cum variantibus lectionibus, quæ demonstrant Vulgatam Latinam ipsis è Grsecis N. T. Codicibus hodiénum extanlibus Authenticam.Accedit index epistolarum et Evangeliorum spicilegium dpologeticum et Uxidion grseco-latinum, in-8°, Mayence, 1753, Liège, 1839 (le Lexidion a paru à part, à Mayence, 1753, et à Francfort, 1756) ; Exegesis catholica in præcipuas voces Sacrée Scriptwse ab acatholicis aliéna sensu maie explicatas, in-8°, Mayence, 1757 ; Hodegus Biblicus, sive nova methodus Sacra Biblia intra annum, cum fructu Ugendi, horse quadrante quot diebus impenso disposita, ad Romani quod vocant Missalis ordinem, in-8°, Mayence, 1763 ; Introductio in Sacram Scripturam Veteris et Novi Testamenti maxime contra theistas et varii nominis incredulos, in qua quæ ad saci-i codicis vindwias ad criticam sacram rem philblagicam faciunt, apta ad scholas methodo exhibentur, 31n-8°, Mayence, 1765-17661768 ; Vindicise harmonicse et exegeticæ in Sacram Scripturam Veteris ac Novi Testamenti una cum

introductione ad finem legis veteris Jesum Ghristum. in ea agnoscendum Contra recentiores Bibliomachoset varii nominis Incredulos, 2 in-8°, Mayence, 1774-1775. Il traduisit aussi en allemand le Livre des Psaumes, avec les explications du P. Jac. Phil. Lallemant, S. J., en y joignant les siennes. C. Sommervogel.

    1. GOLGOTHA##


GOLGOTHA, nom araméen du lieu où fut crucifié Notre-Seigneur. Matth., xxvii, 33 ; Marc, xv, 22 ; Joa., xix, 17. Voir Calvaire, t. ii, col. 77.

1. GOLIATH (hébreu : Golyât, <n l’exilé » ( ?) ; Septante : ToXiàe, VoUâS), géant fameux, de la ville de Geth, dont la taille était de six coudées et d’un palme, selon l’hébreu et la Vulgate, I Sam. (Reg.), xvii, 4, de quatre coudées seulement et d’un palme, selon les Septante et Josèphe, Ant. jud., VI, ix, 1. On croit qu’il était un survivant de la race gigantesque des Énacites, réfugiés chez les Philistins. Voir Énacites, t. ii, col. 1766. La Vulgate le déclare vir spurius, « bâtard. » Cf. Queest. hebraic. in lib. I Reg., dans S. Hieronymi Opéra, t. xxiii, col. 1403. Mais l’expression hébraïque correspondante, ’îS-habbênayîm, signifie littéralement homme des intervalles, c’est-à-dire champion qui se place entre deux camps ennemis afin de terminer la guerre par un combat singulier. Les Septante, I Reg., xvii, 23, ont traduit exactement : 6 fi£<xaîoc, et Aquila : i fienâîùjv. Gesenius, Thésaurus, p, 204 ; F. de Hummelauer, Comment, in libros Samuelis, Paris, 1886, p. 172. D’après cette interprétation, cette dénomination correspondrait à l’événement historique qui a rendu Goliath célèbre. Ce géant faisait, en effet, partie de l’armée des Philistins, qui sous le règne de Saùl avait envahi le territoire israélite et était campée sur une hauteur entre Socho et Azéca. Les troupes de Sàùl stationnaient en face sur une autre élévation, de telle sorte que les deux camps étaient séparés par une vallée. Or Goliath, armé d’airain de pied en cap, la tête couverte d’un casque (voir t. ii, col. 332), le buste d’une cuirasse d’écaillés du poids de cinq mille sicles (t. ii, col. 1140), les cuisses de jambières (t. ii, col. 11521153), une javeline sur l’épaule et en main une lance dont la hampe ressemblait à l’ensouple des tisserands et dont le fer pesait six cents sicles (t. ii, col. 2209), précédé de son écuyer qui portait son grand bouclier (t. i, col. 1884), Goliath, dans cet appareil de guerre, s’avança du côté des bataillons d’Israël et les provoqua à un combat singulier dont l’issue déciderait du sort des deux peuples : la nation du champion vaincu serait l’esclave de la tribu du vainqueur. Dans la bouche du géant, ce défi provocateur, était une audacieuse bravade. Confiant dans sa force et sachant qu’Israël ne pouvait lui opposer un guerrier d’une vigueur supérieure, Goliath était assuré du succès. De leur côté, Saùl et tous ses hommes, n’osant pas relever le défi, étaient remplis de stupeur et tremblaient de tous leurs membres. I Reg., xvii, 4-11. Le Philistin renouvela sa provocation pendant quarante jours, matin et soir. I Reg., xvii, 16.

Sur ces entrefaites, le jeune David vint au camp d’Israël prendre des nouvelles de ses trois frères, qui faisaient partie de l’armée de Saùl. Il entendit Goliath répéter son arrogant défi et il vit les Israélites fuir de peur devant lui. Pour ranimer les courages vacillants, un soldat rappela la récompense que Saùl avait offerte à quiconque tuerait le géant philistin : le roi le comblerait de richesses, lui donnerait sa fille en mariage et exempterait du tribut la maison de son père. Encouragé par cette belle récompense, désirant surtout enlever l’opprobre d’Israël, en faisant périr un incirconcis qui insultait l’armée du Dieu vivant, David se présenta hardiment pour se mesurer avefr Goliath. L’infériorité apparente de ses forces, les injustes et blessants reproches de son frère Eliab, les prudentes représentations du roi ne diminuèrent pas son courage et ne changèrent pas sa