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GETHSEMANI


une faible dislance, Matth., xxyi, 39 ; Marc, xiv, 35, à la distance d’un jet de pierre, Luc, xxii, 41, à une trentaine de mètres par conséquent. C’est là que le Sauveur entra en agonie et que, justifiant le nom de ce lieu, il permit à l’angoisse de l’écraser comme dans un pressoir, au point que le sang s’échappa de son corps comme l’huile de l’olive. Cf. Is., lxiii, 2, 3. Son agonie terminée, il rejoignit les trois apôtres qui, au lieu de prier avec lui, s’étaient endormis, et il leur ordonna de se lever et de marcher avec lui. Matth., xxvi, 45, 46 ; Marc, xrv, 41, 42 ; Luc., xxii, 45, 46. Tout aussitôt apparut Judas, à la tête de ceux qui venaient s’emparer du divin Maître. II. État actuel des lieux.

Gethsémani s’appelle

année une petite récolte. Ils sont ou des contemporains de Notre-Seigneur, ou des rejetons immédiats de ceux qui ont été témoins de l’agonie du divin Maître. En tous cas, ils sont antérieurs à la conquête musulmane, puisqu’ils n’ont jamais été soumis à l’impôt. Voir Olivier-La grotte située au nord du jardin est de forme irrégulière (fig. 48). Elle mesure dix mètres de long et sept ou huit de large. La voûte en est soutenue par plusieurs piliers naturels et percée d’une ouverture qui donne à penser que cette grotte a servi primitivement de citerne. Il faut descendre un escalier de six marches pour y accéder. Trois autels ont été dressés dans cette grotte et la voûte garde encore la trace d’étoiles qui y ont été

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47. — Le Jardin de Gethsémani. D’après une photographie.

aujourd’hui en arabe Bostân-ès-zritun, « jardin des oliviers, » ou encore El-Djesmaniyéh, corruption du nom primitif. Si l’on sort de Jérusalem par la porte de Saint-Étienne et qu’on traverse le Cédroh, on rencontre d’abord le monument appelé tombeau de la sainte Vierge ; derrière ce monument, un peu plus à l’est par conséquent, une grotte dite grotte de l’Agonie, et au sud de cette grotte un jardin connu sous le nom de jardin de Gethsémani. Comme Notre-Seigneur, le soir du jeudi saint, dut sortir de Jérusalem par une des portes du sud et ensuite remonter la vallée du Cédron, il entra à Gethsémani par le jardin, à l’extrémité septentrionale duquel se trouve la grotte, à moins toutefois que l’entrée de la propriété ne se soit trouvée au contraire du côté de la grotte. Le jardin (fig. 47) est en forme de trapèze et a une cinquantaine de mètres de côté. Il appartient aux franciscains, qui l’ont entouré d’un mur en 1848 et ont érigé à l’intérieur, en 1873, les quatorze stations du. chemin de la croix. Ce jardin renferme encore sept oliviers dont le plus gros (fig. 46) a huit mètres de circonférence et qui, malgré leur vétusté, fournissent chaque

peintes à une époque reculée. Le rocher apparaît de toutes parts dans son état naturel ; c’est un des rares sanctuaires de Palestine dont l’état primitif n’ait pas. été altéré par des embellissements subséquents. À quinze mètres de la porte actuelle du jardin de Gethsémani, une colonne marque l’endroit où Judas aurait consommé sa trahison. À quatre ou cinq mètres de là, mais encore à soixante-dix mètres de la grotte, se voit un rocher près duquel les trois Apôtres, Pierre, Jacques et Jean, auraient été laissés par Notre-Seigneur. Un oratoire rappelant le sommeil des Apôtres couvrait ce rocher au. xii ? siècle. Les ruines mêmes en ont disparu.

III. Données traditionnelles.

La grotte porte aujourd’hui le nom de grotte de l’Agonie. Une inscription y rappelle même le mystère. Cependant les identifications actuelles n’ont pas toujours eu cours dans les anciens temps. L’Évangile ne parle pas de la grotte et ne dit rien qui autorise à assurer que Notre-Seigneur ait fait sa prière en ce lieu précis. Son silence, il est vrai, n’est pas une preuve péremptoire en faveur d’une opinion contraire. Saint Jérôme, De situ et nom. loc. hebr.,