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GESSEN — GESSURI


liéh, qui suit l’ouadi Toumilat, a, tout d’abord, paru rendre à la vallée son ancienne fertilité. Mais on s’est bientôt aperçu que ses eaux se chargeaient du sel dont est imprégné le sable du désert et ne tardaient pas à arrêter toute végétation. Jullien, L’Éypte, p. 110. Il n’en était pas ainsi autrefois, quand les canaux bien entretenus développaient la culture, et que celle-ci opposait une digue à l’envahissement du sable. La terre de Gessen était alors cultivable sur une grande partie de sa superficie, et au moyen de l’antiquevschadouf, voir t. ii, col. 1607, 1609, on faisait arriver l’eau et, par conséquent, la fertilité, même dans les terres situées au-dessus du niveau des canaux d’irrigation. — Les premiers Hébreux qui arrivèrent dans le pays de Gessen, au nombre de soixante-dix seulement, trouvèrent aisément dans les vallées la nourriture nécessaire à leurs troupeaux. A mesure qu’ils se multiplièrent, ils étendirent leurs cultures et il n’y a pas à s’étonner si, au bout de quatre siècles, plus d’un million d’Hébreux trouvèrent à vivre de pêche, de culture, d’élevage et aussi de commerce et d’industrie dans le pays attribué à leurs pères et considéré par le pharaon contemporain de Joseph comme « ce qu’il y a de meilleur au pays d’Egypte ». Gen., xlv, 18. Il est vrai que le souverain fit en même temps une bonne opération politique. La terre de Gessen était infestée par les incursions périodiques des Bédouins pillards. C’est probablement une des raisons pour lesquelles les Égyptiens ne l’habitaient pas. Les Hébreux devinrent, les gardiens naturels de la frontière de ce côté. « Les Bnè-Israël prospérèrent dans ces parages si bien adaptés à leurs goûts traditionnels… Ils n’y subirent pas le sort de tant de tribus étrangères qui, transplantées en Egypte, s’y étiolent et s’éteignent, ou se fondent dans la masse des indigènes au bout de deux ou trois générations. Us continuèrent leur métier de bergers, presque en vue des riches cités du Nil, et ils n’abandonnèrent point le Dieu de leurs pères pour se prosterner devant les triades ou les ennéades des Égyptiens. » Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1897, t. ii, p. 72. — Voir Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. ii, p. 215-234 ; Ebers, Durch Gosen zum Sinai, Leipzig, 1881 ; E. Naville, The shrine of Saft et Henneh and the land of Goshen, Londres, 1887 ; The store-city of Pithotn, Londres, 1885 ; Egypt Exploration Fund, Report of first gênerai meeting, Londres, 1883 ; Bædeker. Unter-Aegypten, Leipzig, 1877, t. i, p. 37, 41 ; Jullien, L’Egypte, Lille, 1891, p. 105128 ; Le Camus, Notre voyage aux pays bibliques, Paris,

1894, p. 131-150.

H. Lesêtre.
    1. GESSNER Salomon##


GESSNER Salomon, théologien luthérien, né à Bunzlau en Silésie, le 8 novembre 1559, mort le 7 février 1605 à Wittenberg, où il était professeur de théologie à l’Université. Voici quelques-uns de ses ouvrages : Daniel propheta disputationibus xii et prsefatione chronologica breviter explicatus, in-4°, Wittenberg, 1601 ; Hoseas illustrants, in-8°, Wittenberg, 1601 ; Disputationes xxxviii in Genesim, in-4°, Wittenberg, 1604 ; Paraphrasis et expositio in Nahum, in-8°, Wittenberg, 1604 ; Commentationes in Psalmos Davidis, in academia Wittenbergensi publiée prxlectse, in-f., Wittenberg, 1605 ; Conwentarius in Joe’lem, in-8°, Wittenberg, 1614 ; Commentarius in Obadiam, in-8°, Hambourg, 1618. Ces deux derniers ouvrages furent publiés après la mort de leur auteur par les soins de Paul Gesner. — Voir Walch, Biblioth. theolagica, t. iv, p. 453, 494, 555, 568, etc.

B. Heurtebize.
    1. GESSUR##

GESSUR (hébreu : GeSûr ; Septante : Tsantp, reSoo’jp, reuffoûp), petit royaume araméen, qui formait, avec celui de Maacha, la frontière nord-ouest de Basan, et dont le roi, Tholmaï, donna sa fille en mariage à David. II Reg., iii, 3 ; I Par., iii, 2. De cette union naquit

Absalom, qui, après le meurtre d’Amnon, alla se réfugier près de son grand-père, et y resta trois ans. II Reg., xili, 37, 38. C’est là que Joab alla le chercher. II Reg., xiv, 23, 32 ; xv, 8. Le nom ethnique est, en hébreu, hag-Gesâri, avec l’article et toujours au singulier, Deut., iii, 14 ; Jos., xii, 5 ; xiii, 11, 13 ; hâ-’Asûrî, II Reg., ii, 9 (probablement une faute de copiste, que la Vulgate et la version syriaque ont corrigée) ; Septante : Codex Vaticanus, rap^aa-eî, Deut., iii, 14 ; Tepyecrsf, Jos., xii, 5 ; Tsusipsi, Jos., xiii, 11, 13 ; Oacretpet, II Reg., ii, 9 ; Codex Alexandrinus, Tap-fao-ei, Deut., iii, 14 ; reo-oupî, Jos., xii, 5 ; xiii, 11, 13 ; @a<roùp, II Reg., n, 9 ; Vulgate : Gessuri, partout. D’après ces derniers passages, nous savons que Gessur se trouvait sur la frontière d’Argob, Deut., iii, 14 ; sur la limite de Basan, royaume d’Og, Jos., xii, 5 ; près de Galaad, II Reg., ii, 9 ; entre Galaad et l’Hermon. Jos., xiii, ll. Ce district confinait ou appartenait à la Syrie, II Reg., xv, 8 ; l’expression : Gesûr ba-’Arâm (Vulgate : Gessur Syrise), a pour but sans doute de le distinguer du territoire de même nom situé au sud de la Palestine. Jos., xiii, 2 ; I Reg., xxvii, 8. Voir Gessuri 2. Il semble que cet État fut indépendant du royaume d’Og. Jos., xii, 5. Les Israélites épargnèrent les habitants, Jos., xiii, 13, qui, à une certaine époque, s’emparèrent des villes de Jaïr et d’autres cités. I Par., ii, 23. Au temps de David, nous voyons un roi à la tête du pays. II Reg., iii, 3. Abner cependant avait réussi à y implanter l’autorité éphémère d’Isboseth. Il Reg., ii, 9. — Quelques auteurs identifient Gessur avec le Ledjah, contrée singulière, sauvage et volcanique, qui s’étend au nord-ouest du Djebel Hauran, et qui correspond à l’ancienne Trachonitide. Voir Argob, t. i, col. 950. Rapprochant l’hébreu Gesûr de l’arabe djisr, « pont, » ils voient dans le district araméen dont nous parlons un « pays de ponts », dénomination qui, d’après eux, conviendrait au Ledjah, où les coulées de lave ont formé comme des ponts naturels au-dessus de nombreux et étroits défilés, et au milieu duquel une ville porte encore le nom de Djisréh. Cf. K. Furrer, Zur ostjordanischen Topographie, dans la Zeitschrift des Deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. xiii, 1890, p. 198. J. L. Porter, dans Kitto, Cyclopsedia of Biblical Literature, Edimbourg, 1869, t. ii, p. 118, assimile également Gessur à la partie septentrionale de la même région et de la plaine voisine jusqu’au [Pharphar. Nous croyons que la raison étymologique n’a aucune valeur, et que le royaume de Tholmaï était à l’ouest de Basan plutôt qu’à l’est. D’autres prétendent que c’est le pays appelé maintenant le Djéidûr, l’ancienne Iturée, ou la plaine qui s’étend au sud de l’Hermon. Cf. C.’R. Conder, dans Smith, Dictionary of the Bible, 2e édit., Londres, 1893, t. ii, p. 1169. Pour d’autres enfin, c’est le Djoldn actuel, l’ancienne Gaulanitide. Cf. H. Guthe, Dr. A. Stûbel’s Reise nach der Diret et-Tulul und Hauran, 1882, dans la Zeitschrift des Deutschen Palàstina-Vereins, t. xii, 1889, p. 233 ; Zur Loge von Gessur, dans la même revue, t. xiii, 1890, p. 285. Nous nous rallions volontiers au sentiment de J. G. Wetzstein, Reisebericht ûber Hauran und die Trachonen, Berlin, 1860, p. 82, qui place Gessur dans la région septentrionale du Djolàn depuis ElrQonéitrah jusqu’au pied de l’Hermon. Cette hypothèse ressort des passages de l’Écriture où Gessur est mentionné avec Galaad comme une des contrées transjordaniennes, II Reg., ii, 9, et principalement cité entre Galaad et le mont Hermon. Jos., xiii, 11.

A. Legendre.
    1. GESSURI##

GESSURI (hébreu : hag-Gesûrî, avec l’article), nom de deux peuplades situées, l’une à l’est du Jourdain, l’autre au sud de la Palestine.

    1. GESSURI##


1. GESSURI, nom des habitants du Gessur, district araméen situé à l’est du Jourdain, entre Galaad et le grand Hermon. Deut., iii, 14 ; Jos., xii, 5 ; xiii, 11, 13 ;