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GESENIUS — "GESSEN


magne. Elle futcomplétée l’année suivante par une chrestomathie : Hebrâisches Lesebuch (Hebrâisches Eletnentarbuch, Theile n), 1814. La dernière édition de cette grammaire, publiée par l’auteur en 1842, était la treizième. Depuis, le nombre en a doublé. La 14e fut publiée par E. Rcediger en 1845, ainsi que les huit suivantes (la 21e a paru en 1872), la 27e et les suivantes depuis 1878 par E. Kautzsch. Voici le titre de la dernière : Wilhelm Gesenius’Hebràische Grammatik vollstândig umgearbeitet von E. Kautzsch, 26e édit., Leipzig, 1896.

— La 11e édition de YHebrâisches Lehrbuch a été donnée en 1873, à Leipzig, par Heiligstedt. — Gesenius avait publié en 1818, comme supplément à sa grammaire : Vollstândige Paradigmen des regelmâssigen und unregelmâssigen Verbi der hebrâischen Sprache, in-8°, Halle, 1818 ; nouvelle édition, 1819. — On a reproché avec raison à Gesenius un système grammatical trop artificiel ; les neut déclinaisons qu’il a admises en hébreu, par exemple, etc., sont des subtilités sans fondement. Mais il n’en a pas moins rendu les plus grands services à l’étude de l’hébreu et inauguré une ère nouvelle dans la philologie sémitique au point de vue grammatical comme au point de vue lexicologique. — Les éditeurs de sa Grammaire l’ont d’ailleurs profondément modifiée depuis 1845 dans les diverses éditions qu’ils ej ont données. — À ces travaux lexicographiques et grammaticaux, se rattachent deux autres ouvrages de valeur, dont le premier est l’introduction au second : Geschichte der hebrâischen Sprache und Schrift, in-8°, Leipzig, 1815 ; Ausfûhrliches grammatisch-kritischesLehrgebàude der hebrâischen Sprache, mit Vergleichung der verwandten Dialekt, in-8°, Leipzig, 1817.

3° Gomme exégète, Gesenius a commenté Isaïe : Der prophet Jesaia, ùbersetzt und mit einem vollstândigen philologischkritischen und historischen Commentar begleitet, 3 in-8°, Leipzig, 1820-1821 ; 2e édit., 1829. Le commentateur est un habile philologue et un savant interprète, mais il ne réussit pas aussi bien à faire ressortir la pensée du prophète qu’à expliquer littéralement son langage. Il rejette l’authenticité de plusieurs chapitres d’Isaïe. — On a aussi de Gesenius une édition de la Genèse : n>WNna, Genesis, Hebraice ad optima exenvplaria accuratissime expressa, in-8°, Halte, 1828, ainsi que de Job : 3->n liber, ad optima exemplaria accuratissime expressus, in-8°, Halle, 1829.

4° La langue arabe lui doit aussi quelques contributions. Dès 1810, il publia Versuch ûber die maltesische Sprache, zur Beurtheilung der neulich wiederholten Behauptung, dass sie ein Veberrest der altpunischen sei, und au Beytrag zur arabischen Dialeklologie, in-8°, Leipzig, 1810, où il démontra, contrairement à l’opinion reçue alors, que le maltais n’était ni du punique, ni du phénicien, mais un dialecte arabe corrompu. — Il fit paraître plus tard : De Bar Alio et Bar Bahlulo lexicographis Syro-Arabicis ineditis commentatio, 2 parties in-4°, Leipzig, 1834-1839. — Mais il s’occupa plus particulièrement des deux idiomes sémitiques qui ont le plus d’affinité avec l’hébreu biblique, le samaritain et le phénicien. Il publia parmi ses premiers travaux (ce fut sa thèse de doctorat ) : De Pentateuchi Samaritani origine, indole et auctoritate commentatio philologica critica, in-4°, Halle, 1815 ; et dans la suite : Programma. Commentatio de Samaritanorum theologia, ex fontibus ineditis, in-4°, Halle, 1824 ; Carmina samaritanae codicibus Londinensibus et Gothanis edidit et interpretatione latina cuni commentario illustravit ( fascicule i des Anecdota orientalia), in-4°, Leipzig, 1823 (1825). On a de lui sur le phénicien : Programma. De inscriplione phomicio-grxca in Cyrenaica nuper reperta ad Carpoeratianorum hseresin pertinente commentatio, in-4°, Halle, 1825 ; et, dix ans plus tard, ses Palâographische Studien ûber Phônizische und Punische Schrift, in-4°, Leipzig, 1835 ; Disputatio de inscriptione punico-libyca,

in-4°, Leipzig, 1835. Enfin, en 1837, il fit paraître ses Scripturse UnguSeque Phœnicise monumenta, quotquot supersunt, édita et inedita, additisque de Scriptura et lingua Phcenicum commentar lis, 3 in-4°, Leipzig, 1837.

5° Gesenius traduisit aussi en allemand les voyages en Syrie et en Palestine de Burckhardt en y ajoutant des notes importantes sur la géographie biblique : J. L. Burkhardt, Reisen in Syrien, Palàstina und die Gegend des Berges Sinai. Aus dem Englischen herausgegeben und mit Anmerkungen begleitet von W. Gesenius (t. xxxiv et xxxviii de la Bibliothek der neuesten und wichtigsten Reisébeschreibungen), 2 in-8°, Weimar, 1823-1824. — Nous devons enfin mentionner parmi les travaux de Gesenius plusieurs articles dignes de remarque, publiés dans l’Allgemeine Encyklopâdie d’Ersch et Gruber (en particulier l’article Zabier du prospectus) et dans l’A 11gemeine Literaturzeitung de Halle (spécialement l’article sur la Grammaire égyptienne de Champollion, en 1837). — Voir Gesenius, eine Erinnerung an seine Freunde (œuvre anonyme de R. Haym [R. Gartner]), in-8°, Berlin, 1843 ; Fr. A. Eckstein, dans Ersch et Gruber, Allgemeine Encyklopâdie, sect. i, t. lxiv, p. 3-9 ; H. Gesenius, Wilhelm Gesenius, Ein Erinnerungsblatt an den iOO jâhrigen Geburstag, Halle, 1886.

F. Vigouroux.

    1. GESSEN##

GESSEN (hébreu : Go’éên ; Septante : renéji, Teaiv), territoire égyptien habité par les Hébreux depuis l’arrivée de Jacob jusqu’à l’exode.

I. Données bibliques.

C’est Joseph qui prend l’initiative de désigner, comme futur séjour de sa famille, le pays de Gessen, que les Septante appellent Teoiij.’Apaêi’as. Gen., xlv, 10. Averti de l’arrivée des frères de Joseph, le pharaon s’engage à leur donner « ce qu’il y a de meilleur au pays d’Egypte », de sorte qu’ils puissent « manger la graisse du pays », sans avoir à regretter la contrée qu’ils abandonnent. Gen., xlv, 18, 20. Jacob et les membres de sa famille viennent en Egypte au Dombre de soixante-dix, et Joseph se rend en Gessen au-devant d’eux, d’après les Septante :-xad’'Hptiwv miXiv, eU yîiv’Pajiemri). Gen., xlvi, 27-29. Il leur recommande de déclarer au pharaon qu’ils sont pasteurs, par conséquent d’une condition abominable aux yeux des Égyptiens, afin qu’il les fasse habiter dans le pays de Gessen. Gen., xlvi, 34. Les frères de Joseph parlent en ce sens au pharaon ; celui-ci leur permet de s’établir dans le pays de Gessen. Joseph attribue, en conséquence, des possessions à sa famille « dans le pays d’Egypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, comme le pharaon l’avait ordonné ». Gen., XLVir, 4, 6, 11. Jacob y habita et sa famille s’y multiplia beaucoup. Gen., xlvii, 27. Après 430 ans de séjour dans le pays de Gessen, les Hébreux étaient devenus très nombreux. Leur prospérité porta ombrage au pharaon qui ordonna de les accabler de travaux et de leur faire construire, avec des briques, les villes de Phithom et de Ramsès. Exod., i, 9, 11. Pour se soustraire à la persécution, les Hébreux sortirent d’Egypte au nombre de 600000 hommes de pied, sans compter les enfants. Exod., XII, 37, 38. Partis de Ramsès et de Socoth, ils passèrent par Ètham, puis campèrent à Phihahiroth, en face de Béelséphon, sur le bord de la mer Rouge. Exod., xiii, 20 ; xiv, 2.

II. Le pays de Gessen.

Identification.

Le

pays de Gessen est le pays compris entre la branche la plus orientale du Nil ou branche Pélusiaque et le désert. Voir fig. 45 et cf. la carte d’Egypte, t. ii, col. 1604. Les fouilles pratiquées dans cette région en 1883 et 1885 par M. Ed. Naville, pour le compte de l’Egypt Exploration Fund, ont rendu cette identification indubitable. Les fouilles ont commencé sur l’emplacement de l’ancienne Pisapti, aujourd’hui Saft el-Hennéh, à environ une douzaine de kilomètres à l’est de Bubaste, près de Za-