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ÉPHÈSE


acclamations en l’honneur de la Vierge Marie mère de Dieu ou Théolocos.

C’est entre cette rue et le Grand Gymnase qu’ont été mis à jour, en 1896-1897, plusieurs grands monuments de l’époque romaine. Voici ce que nous écrit M. Weber à ce sujet : « On a d’abord trouvé un grand portique en forme de propylées, formé par deux rangs de cinq colonnes en marbre corallin. Devant ces colonnes, des piédestaux portaient des statues de marbre et de bronze, renversées et enlevées ou brisées par les barbares. Ce portique conduisait à une place carrée, entourée d’une colonnade. À cette place se rattache, du côté du midi, une vaste salle longue de trente-deux mètres

une énorme construction en bois dont on voit encore les restes carbonisés et qui n’avait pas de supports intérieurs, puisque le parquet, merveilleusement conservé, n’a pas gardé trace de colonnes. » Rien de précis n’est venu encore indiquer la destination et l’origine de ce superbe édifice. D’une inscription en lettres colossales ornant l’architrave extérieure, il ne reste que trois fragments, EIII nPTTANEQï ; KATTOY TOT APISTIÙ-NOS, indiquant peut-être une restauration de l’édifice à l’époque d’Adrien, mais très probablement ne visant pas la date réelle de sa construction, qu’il faut, vu la magnificence et le goût parfait de l’ornementation intérieure, faire remonter au temps des premiers Césars.

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686. — Ruines du Prytanée ou l’un gymnase. D’après une photographie de M. Henri Cambournac.

et large de seize, d’une richesse incomparable. Fermée sur trois côtés, elle communiquait avec la colonnade, à travers une grille dont on voit la trace, par huit ouvertures, formées de sept pilastres hauts de huit mètres, flanqués de demi - colonnes d’ordre corinthien et reposant sur d’immenses piédestaux. Le parquet de la salle est formé d’un placage de marbre aux dessins et couleurs les plus variés. On y compte jusqu’à treize espèces de marbres différents, parmi lesquels le vert antique a une belle place. Le revêtement des parois, également en marbre, rivalisait d’élégance avec le parquet. Ces parois étaient décorées de deux rangées de colonnes superposées, portant sur un socle continu encore en place et revêtu de plaques de marbre polychrome. Des niches rentrantes, des tabernacles saillants, la décoration variée de statues et statuettes, les tableaux en relief, les frises admirablement traitées, tout rappelle, par les formes et les couleurs, le genre d’architecture particulièrement riche qui a servi de modèle aux peintures murales scénographiques de Pompéi. La salle entière était couverte par

Devant les sept pilastres formant l’entrée de la salle, du côté de la grille, au nord, se dressaient des statues dont il ne reste que les piédestaux et quelques inscriptions insignifiantes, datées d’après la série des gymnasiarques. Trois statues brisées, véritables œuvres d’art, ont été retrouvées sous les restes de la charpente brûlée. L’une, de bronze, représente probablement un jeune athlète qui se frotte d’huile avant la lutte. Le profil très pur rappelle le Dionysos de Praxitèle. Un fragment d’inscripiion, mentionnant L. Claudius Frugianus, porte à croire, d’après la forme des lettres, qu’elle fut érigée à l’époque d’Auguste. L’autre, joli groupe de marbre blanc, représente, plus grand que nature, un jeune garçon assis, pressant du bras gauche un canard contre terre, et lançant le bras droit en l’air comme pour se défendre. Ce sujet, que l’on trouve reproduit en petits modèles aux musées du Vatican et de Florence, est d’une exécution remarquable. Le petit garçon charmant, qui ouvre la bouche et semble crier, rappelle l’Enfant à l’oie deBoétos. Enfin un groupe en basalte noir, soigneusement travaillé,