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ÉPÉE


Aod tue Êglon, roi de Moab, avec un glaive à deux tranchants, long d’une coudée. Jud., iii, 16. Un des signes de la servitude imposée aux Juifs par les Philistins fut la défense de fabriquer des épées. I Reg. (Sam.), xiii, 19. Les Israélites furent obligés de faire aiguiser leurs instruments de labour chez les Philistins, si bien qu’au moment où ils essayèrent de secouer le joug, Saül et Jonathas étaient les seuls qui possédassent une épée. I Reg. (Sam.), xiii, 20-22. Saül veut donner son arme à David pour combattre Goliath. Mais celui-ci se contenta d’une fronde, et c’est à l’aide de l’épée même de son ennemi qu’il lui trancha la tête après l’avoir terrassé. I Reg. (Sam.), xvii, 51. Depuis lors l’épée figure parmi les armes habituelles des Israélites. II Reg. (Sam.), xxi, 16 ; 1Il Reg., x, 14, 17 ; IV Reg., iii, 20 ; I Par., v, 18 ; xxi, 5 ; Il Esdr., iv, 13, 17, etc. L’épée servait à la fois à la guerre comme arme tranchante, III Reg., iii, 24, et comme arme de pointe. I Reg. (Sam.), xxxi, 4 ; II Reg. (Sam.), ii, 16 ;

I Par., x, 4 ; Is., xiv, 19, etc. La Bible mentionne souvent l’épée à deux tranchants. Jud., iii, 16 ; Ps. cxlix, 6 ; Prov., v, 4. C’est le glaive qui est la plupart du temps indiqué comme l’instrument de la mort ou du massacre. Deut., xiii, 15 ; xx, 13, 26 ; Jos., x, 11, 28, 30 ; Jud., i, 25 ;

II Reg. (Sam.), ii, 16 ; III Reg., i, 51 ; xix, 1 ; IV Reg., xi, 20 ; Is., i, 20 ; xxii, 2 ; Jer., v, 17 ; xi, 22 ; Ezech., v, 12, etc. L’épée était renfermée dans un fourreau. Jos., v, 13 ; Jud., x, 54 ; I Par., x, 4 ; xxi, 16. Les Israélites la portaient au côté droit, Jud., iii, 16 ; Cant., iii, 8, passée à travers la ceinture et non suspendue à un baudrier. Ps. xviii, 40 ; xliv (hébreu, xlv), 4 ; IV Reg., iii, 21, Ezech., xxiii, 15 ; II Esdr., iv, 18. Voir Baudrier, t. i, col. 1514-1515. On ignore la forme de l’épée des Hébreux. Elle n’est décrite nulle part dans la Bible et n’est représentée sur aucun monument. Cette arme devait ressembler à celle dont faisaient usage les peuples avec lesquels les Israélites furent en relations aux diverses époques de leur histoire. Dans Il Mach., xv, 15 et 16, le prophète Jérémie apparaît à Judas et lui donne un glaive doré en lui disant : « c Reçois ce glaive saint, à l’aide duquel tu extermineras les ennemis d’Israël. » Les Juifs portaient souvent une épée même sans être à l’armée. On le voit en particulier dans le récit de la passion de Notre -Seigneur. Saint Pierre était armé d’un glaive, comme l’étaient les gens du grand prêtre qui vinrent pour arrêter le Sauveur. Malth., xxvi, 47-55 ; Marc, xiv, 43-48 ; Luc, xxii, 36-38 ; Joa., xviii, 10, 11.

2° L’épée chez les Égyptiens. — Il est question plusieurs fois dans le Pentateuque de l’épée des pharaons. Exod., v, 21 ; xv, 9 ; xviii, 4. L’épée des Égyptiens avait un peu moins d’un mètre ; elle était droite, à double tranchant et terminée par une pointe. On s’en servait à la fois comme d’une arme tranchante et comme d’une arme de pointe. Parfois on frappait de haut en bas, comme avec un poignard, pour égorger les prisonniers. Cf. t. i, col. 993, fig. 269. La poignée était pleine, de moindre épaisseur au milieu et grossissant vers chaque extrémité. Des pierres et des métaux précieux ornaient cette poignée. Le pommeau de l’épée du roi était souvent surmonté de deux têtes d’épervier, symbole de Ra ou du Soleil, dont les pharaons étaient les incarnations successives. Il y avait aussi des épées plus courtes, qu’on peut considérer comme de véritables poignards. On en a trouvé dans les ruines de Thèbes. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. ii, 1897, p. 97 et 204. Leur poignée est également incrustée ; la lame de bronze, d’un métal très bien travaillé, flexible et élastique comme l’acier. Plusieurs de ces courtes épées sont actuellement conservées au British. Muséum et au musée de Berlin. Sur la poignée de quelques-unes on voit des clous d’or, comme sur les épées dont parle Homère, lliad., xi, 29. Les épées égyptiennes étaient enfermées dans un fourreau et passées à la ceinture. Cf. t. i, fig. 465, col. 1514. Les étrangers de la garde du roi portaient les épées

longues dont nous avons parlé plus haut. Cf. t. r, fig. 592, col. 1896. Voir aussi t. ibid., fig. 269, 583 ; col. 993, 1883 ; t. ii, fig. 55, col. 130. Cf. G. Wilkinson, Manners and customs of the ancient Egyptians, 2e édit., 1. 1, p. 211-212 et 267, fig. 45, 92, 7 et 8. On rencontre aussi en Egypte des sabres recourbés, G. Maspero, Histoire ancienne, l. ri, p. 76, et un sabre de forme particulière, appelé khopesck, qu’on trouve encore chez les peuplades de l’Afrique. Celte arme se voit entre les mains des rois (fig. 580) et même

580. Roi d’Egypte armé du sabre recourbé appelé khopésch. D’après Lepaius, Denkmàler, Abth. iii, Bl. 209.

des soldats (voir t. i, fig. 267, col. 991). Cf. G. Wilkinson, Manners, t. i, p. 358 ; F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., 1882, t. ii, p. 170, 240, 342 ; G. Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 217 ; G. Perrot, Histoire de l’art, in-8°, 1882, t. i, p. 23, fig. 13 ; p. 127, fig. 85 ; p. 395, fig. 225 ; p. 442, fig. 254.

3° Épée des Philistins. — La Bible signale l’épée parmi les armes des Philistins. I Reg. (Sam.), xiii, 9 ; xxii, 10 ; mais nous ignorons quelle en était la forme.

4° Épées assyriennes et babyloniennes. — Il est question des épées des Assyriens dans Judith, vi, 3 ; ix, 11, 12, et de celles des Babyloniens dans Éïéchiel, xxi, 19, 20 (hébreu, 24). Le livre de Judith, xiii, 8, mentionne aussi le poignard d’Holopherne, qui devait être une épée courte, puisque la libératrice d’Israël peut s’en servir pour trancher la tête du général assyrien. Les épées assyriennes et babyloniennes étaient de deux sortes. Les unes, plus courtes, figurent parmi les armes ordinaires des soldats (fig. 581). Elles se portaient suspendues au côté gauche par un baudrier passé par-dessus l’épaule droite. Voir t. i, col. 303, fig. 37 ; col. 898, fig. 215 ; col. 905, fig. 230 ; col. 898, fig. 262 ; col. 1566, fig. 479, etc. ; t. ii, col. 569, fig. 195 ; col. 571, fig. 196 ; col. 1142, fig. 421, etc. Cf. F. Lenormant et £. Babelon, Histoire ancienne des

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