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CANON DES ÉCRITURES

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DATES

ÉCRIVAINS

TOBIE

JUDITH

ESTHER

X, 4 -XVI

SAGESSE

ECCLÉSIASTIQUE

BARDCH

DAMEL

MACHABÉES

Vers347-407

S.Jean-Chrysostome.

—.

In Ps. cix, 7.

De Laz., ii, 4.

In Ps.

XLIX, 3.

-.

Vers 3 3 1-420

S. Jérôme.

In Eccle., vhi, 2.

Ejnst., lxv, adPrinc, 1.

Epist.,

cxxx, 4,

ad Démet.,

etc.

? Dial. cum Pelag., 1, 3*.

? Dial. cum Péiag., i, il.

In Nah., v, 13, etc.

In Is., xxin, i, etc.

351-430

S. Augustin.

De Doctr. chr., ii, 8, 13.

De Doctr. chr., ii, 8, 1- : .

In Ps.

LVII, 1.

In Ps.

    1. LXVII##

LXVII, 8.

De Civ. Dè. XVIII, 34.

Serm.,

CCCXLIII.

Cont. Oaud., il, 38, etc.

ꝟ. 444

S. Cyrille d’Alexandrie.

De ador. in

Spir., x,

p. 704, etc.

De ador. in

Spir., i, p. 107, etc.

De ador. in Spir., i, fin,

p. 209. In Baruch,

t. LXX,

p. 1457, etc.

Thésaurus. assert. 15, p. 285, etc.

11° Partie. Histoire du CAA r oy du Nouveau Testament. — Cette histoire est enveloppée d’obscurités dans ses commencements, parce que non seulement les Apôtres, mais même leurs premiers successeurs, ne fixèrent point d’une manière expresse le canon du Nouveau Testament. La règle que suivit l’Église pour déclarer un écrit canonique et par conséquent inspiré, ce fut de s’assurer qu’il émanait immédiatement des Apôtres ou du moins était approuvé par eux, comme l’Évangile de saint Marc et celui de saint Luc. Tertuïlien, Adv. Marcion. , iv, 2, t. ii, col. 363, 367 ; S. Irénée, Adv. Huer., iii, 4, 1, t. vii, col. 855. Mais cette constatation ne fut pas toujours aisée, surtout en certains lieux, d’où il résulta que quelques écrits furent, pendant un temps plus ou moins long, douteux et contestés, et qu’il existe aussi dans le Nouveau Testament une classe de livres deutérocanoniques, comme on l’a vu plus haut, col. 137. Le Nouveau Testament lui-même ne nous parle que d’une collection des Épitres de saint Paul, qu’il met sur le même rang que « le reste des Écritures ». II Petr., iii, 16.

§ 1. Canon du Nouveau Testament dans les Pères apostoliques. — On ne tarda pas cependant à faire des collections des écrits des Apôtres. Le pape saint Clément, vers l’an 95, connaît déjà les quatre Évangiles, la plupart des Épîtros et l’Apocalypse. Les autres Pères apostoliques, saint Ignace, saint Polycarpe, ont aussi des allusions fréquentes aux écrits du Nouveau Testament. La lettre qui porte le nom de saint Barnabe cite le passage : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus, » Matth., xx, 16 ; xxii, 14, avec les mots consacrés : u ; yiypim-zii, « comme il est écrit » dans les Écritures inspirées. Tous ces écrivains, quoique contemporains ou voisins de l’époque apostolique, établissent d’ailleurs une ligne de démarcation très tranchée entre leurs écrits et ceux des Apôtres inspirés de Dieu. Saint Clément, lorsqu’il écrit aux Corinthiens, 1 Cor., i, 47, édit. Funk, p. 120, ne prétend pas être inspiré comme l’était saint Paul, lorsqu’il écrivait aux mêmes Corinthiens ; saint Polycarpe, Phil., iii, ibid., p. "270, déclare aux Philippiens qu’  « il ne peut avoir la sagesse du bienheureux et glorieux Paul qui… leur a écrit son Épitre » ; saint Ignace, Rom., IV, p. 217, suppliant les Romains de ne pas lui dérober la couronne du martyre, ajoute : « Je ne vous donne pas d’ordre, comme Pierre et Paul ; ils étaient Apôtres, je ne suis qu’un condamné. »

La Doctrine des Apôtres, retrouvée en 1883, et qui se rattache étroitement à l’âge apostolique, fait des emprunts à saint Matthieu et probablement aussi à saint Luc, à saint Jean, à I Corinthiens, à I Pierre, à saint Jude, et peut-être aussi aux Éphésiens, à II Pierre et à l’Apocalypse. Sa manière de parler semble indiquer aussi que les Évangiles étaient déjà réunis ensemble : w ; èxéAsvæv 6 Kiiptoç èv tû E-JayyeXc’w, dit-il en rapportant le Pater, viii, 2 ; cf. xi, 3 ; XV, 3, 4. Lehre dér zwôlf Apostolen, édit. Harnack, Leipzig, 1884, p. 26, 38, 59, 60 ; cf. p. 65, 69, 83. Cf. Zahn, Geschichte des Neutestamenllichen Kanons, t. ï, p. 363 ; Salmon, Introduction to the New Testament, p. 601-618.

§ 2. Canon du Nouveau Testament dans les Pères apologistes et leurs contemporains (120-170). — 1° Les apologistes du IIe siècle eurent plus souvent occasion que les Pères apostoliques de parler de la vie et des paroles de Notre-Seigneur ; mais ils procédèrent surtout par voie d’allusion, sans citer ordinairement mot à mot les écrits du Nouveau Testament. — Saint Justin (f vers 167), dans son Dialogue avec Tryphon, 103, t. vi, col. 717, parle « des mémoires (àito[j.vrinove’j[i.oc(îtv) écrits par les Apôtres et par leurs disciples », allusion frappante aux quatre Évangiles écrits par les deux Apôtres saint Matthieu et saint Jean, et par les deux disciples des Apôtres, saint Marc et saint Luc. Dans sa première Apologie, 66, t. vi, col. 429, il nous explique en termes exprès quels sont ces à7to ; i’; r’|[j.ovsy[j.ocTa des Apôtres, il nous dit qu’on les appelle « Évangiles », S -/.oXtXTai E-ja-néXia (cf. Zahn, Geschichte des Neutestamentlichen Kanons, t. ï, p. 417). Il fait des emprunts à saint Matthieu, xvii, 3 (Dial., 49) ; à saint Marc, iii, 16, 17 (Dial., 106) ; à saint Luc, xxiii, 46 (Dial., 105) ; à saint Jean, Apol., i, 61 ; Dial., 88, etc., t. vi, col. 420, 688. On a contesté ses emprunts à saint Jean, mais ce qu’il dit du Verbe divin est si frappant, que Volkmar, Vrsprung unserer Evangelien, Zurich, 1866, p. 100, ne voulant pas admettre l’authenticité du quatrième Évangile, a prétendu que son auteur avait puisé dans saint Justin sa doctrine sur le Verbe. — Saint Justin n’a pas eu occasion de mentionner en termes exprès les autres écrits du Nouveau Testament, excepté l’Apocalypse, qu’il cite sous ce nom, en l’attribuant expressément à l’Apôtre saint Jean et en l’appelant une prophétie. Dial., 81, t. vi, col. 669. Mais on peut constater qu’il connaissait les Actes, Apol-, i, 50, 67, t. vi, col. 404,