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ÉNAIM — ENCENS


Thamna. — Toutefois, malgré les indications générales fournies par le livre de Josué, le. site d’Énaïm n’a pu être encore identifié. Eusèbe et saint Jérôme, Onomaslica, édit. Larsow et Parthey, p. 204, 205, disent qu’Énaîm existait encore de leur temps et s’appelait Bethénim, près du Térébinlhe, c’est-à-dire probablement dé Mambré, à côté d’Hébron ; mais Énaïm ne devait pas être près d’Hébron. Et rien n’a été trouvé dans la partie de la Séphélah dont parle Josué, xv, 33-36, qui rappelle le nom de la ville aux deux sources. _ F. Vigouroux.

ENAN. Nom de deux Israélites et d’une localité de Palestine.

1. ÉNAN (hébreu : ’Ênân ; Septante : Aïviv), père de Ahira, qui était chef de la tribu de Nephthali au temps de Moïse. Num., i, 15 ; ii, 29 ; vii, 78, 83 ; x, 27.

2. ÉNAN, ancêtre de Judith, viii, 1. Dans la Vulgate, il est dit fils de Nathanias et père de Melchias. Dans les Septante, il est appelé’EXetcfê (Codex Alexandrinus : ’Ekiàë ; Codex Sinaiticus : ’Evo6) et dit fils de Nathaniel et père de Chelchias. E. Levesque.

3. ÉNAN (hébreu : Hâiar -’Ênân, Septante : ’Apacvssîja). point qui devait marquer la limite nord-est de la Terre Promise, entre Zéphrona et Séphama. Num., xxxrv, 9-10. Il n’est nommé qu’à cette occasion dans le Pentateuque. Ézéchiel, xlvii, 17 ; xlviii, 1, est le seul écrivain sacré qui en fasse mention en dehors de Moïse, et c’est aussi pour marquer les frontières de la Terre Promise restaurée. — Le premier élément du nom hébreu d’Enan, Ifâsar, désigne ici un village ou campement de nomades entouré d’une clôture ou défense. Voir Aser-GADDA, t. i, col. 1090. Saint Jérôme a rendu ce mot par villa, dans Num., xxxiv, 9 et 10, et par atrium, « vestibule, cour, » dans Ezech., xlvii, 17 ; xlviii, 1. Nos éditions de la Vulgate portent Enan, Num., xxxiv, 9, 10 et Ezech., xlviii, 1 ; elles ont Enon, Ezech., xlvii, 17, conformément au texte massorétique qui porte ici’Ênôn.

— Ézéchiel, dans les deux passages où il nomme Ifâsar’Ênân, le détermine en disant que c’est gebûl Damméséq, « la frontière de Damas ; » mais ce renseignement est insuffisant pour en fixer la position avec certitude. Le second élément du nom, ’ê » d », indique qu’il y avait là des sources remarquables. À cause de cette circonstance, Knobel, Die Bûcher Numeri, Deuteronomium, 1861, p. 193, et à sa suite Kneucker, dans le Bibel-Lexicon de Schenkel, t. ii, p. 610, pensent que Ifàiar’Ênân pourrait être la station désignée par la Table de Peutinger, x, e, sur la route d’Apamée à Palmyre, sous le nom de Centum Pulea, « Cent Puits » (MoviTEa de Ptolémée, v, 15, 24), à vingt-sept milles ou environ onze heures de marche au nord-ouest de Palmyre. Cette opinion est généralement abandonnée. — J. L. Porter identifie Énan avec Kuryetein, gros village à près de cent kilomètres à l’est-nord-est de Damas. « Ses sources abondantes, les seules qui existent dans cette vaste région, amènent, dit-il, à supposer que là pouvait être Ifâsar’Ênân, le Village des Fontaines. » Handbook for travellers in Syria and Palestine, 1868, p. 511. Voir aussi Id., Five years in Damascus, 2 in-12, Londres, 1855, t. i, p. 253 ; t. ii, p. 358. L’inconvénient de cette opinion est de placer Énan trop loin de Damas. — D’après Keil, Leviticus, Numeri, 1870, p. 389 ; Ezéchiel, 1868, p. 484, il faut chercher Ifâsar’Ênân au nord de Baalbek, à Lebonéh, où les sources abondent, dans la Cœlésyrie (El-Bekâa), à la ligne de faite qui sépare le bassin de l’Oronte ( Nahr-el-Asi), au nord, du bassin du Léontès (Nahr-el-Leïtani), au sud. — Le P. Van Kasteren rejette cette opinion (voir col. 536) et place Enan à El-lfadr, au nord-est de, Banias, sur la route qui conduit de cette dernière ville à Damas. Voir Chakaak,

col. 535, et Revue biblique, 1895, p. 32. — M. F. Buhl, Géographie des alten Palâstina, 1896, p. 67, 110, 240, propose d’identifier Jfâiar’Ênân avec la Banias actuelle, la Césarée de Philippe des Evangiles. Là se trouve une des principales sources du Jourdain, qui pouvait mériter le nom de’Ênân, mais la frontière septentrionale de la Palestine devait remonter plus haut que Banias.

F. Vigouroux.

    1. ENCAUSTIQUE##

ENCAUSTIQUE (PEINTURE À L’), II Mach., ii, 30. Voir Peinture.

    1. ENOÉNIES##

ENOÉNIES, mot grec, ’Eyxaïvia, par lequel la fête de la Dédicace du Temple de Jérusalem est désignée en saint Jean, x, 22 (Vulgate : Encxiiia). Voir Dédicace, col. 1339.

    1. ENCENS##

ENCENS (hébreu : lebônâh ; Septante : Xtêavo ; , X16avetvroç ; Vulgate : thus), sorte’de résine aromatique.

I. Description. — L’encens est une gomme-résine obtenue du tronc de divers arbres de la région subtropicale par incision ou même s’en écoulant spontanément. Il prend la forme de larmes jaunâtres, faiblement translucides, fragiles, d’une saveur amère et répandant, quand

559.

Boswellia sacra.

on les brûle, une odeur balsamique. — L’encens asiatique, qui vient surtout de l’Arabie, est fourni par le Boswellia sacra (fig. 559), de la famille des Térébinthacées-Burséracées. Celui d’Afrique est dû à plusieurs espèces congénères, telles que le Boswellia papyriferâ (fig. 560) d’Abyssinie. Ces arbres, dont l’écorce s’exfolie en lames minces comme des feuilles de papier, sont riches en canaux résineux. Leurs feuilles, rapprochées en bouquets vers l’extrémité des rameaux et caduques au moment de la floraison, sont alternes et imparipennées, avec folioles dentées et opposées le long du rachis. Leurs fleurs ont un calice persistant à cinq dents, une corolle blanche à cinq pétales pourvus d’onglet, dix étamines sur deux rangs et alternativement inégales. L’ovaire, sessile à deux ou trois loges, devient une drupe dont l’enveloppe charnue se rompt en autant de valves en se séparant des noyaux, qui restent quelque temps attachés à un axe central trigone. — On a longtemps attribué le véritable encens au Boswellia serrata, qui croit sur les montagnes de l’Inde, mais les produits de cet arbre sont de qualité très infe-