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ELTHËCÉ — ÉLUS


chargé de chaînes leur roi Padi, vassal de l’Assyrie, et l’avaient traîtreusement livré à Ézéchias. Avant d’attaquer le royaume de Juda, Sennachérib marcha d’abord contre les rebelles d’Accaron. Les Égyptiens étaient sortis de leurs frontières pour les défendre. Alors, dit le texte assyrien,

Col. ii, 1. 73., ..Les rois d’Egypte

74. rassemblèrent les archers, les chars et les

chevaux des rois de Miluhhi (Ethiopie),

75. troupes innombrables, et ils vinrent

76. à leur secours. Devant Altaqu

77. ils se rangèrent en bataille contre moi et

excitèrent leurs troupes [au combat]…

82. … La ville d’AJtaqu

83. j’attaquai et la ville de Timnath je les pris,

et j’en emmenai le butin.

Col. III, 1. 1. Contre la ville d’Amqaruna (Accaron) je marchai, etc.

Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1893, t. iv, p. 26, 27. Ce passage, on le voit, fixe très approximativement la position d’Elthécé dans les environs d’Accaron et de Thamnatha, ce qui correspond parfaitement au texte de Josué, xix, 43-44. Malheureusement, parmi les noms actuels, on n’en a retrouvé aucun qui rappelle l’antique cité. — Elthécé ne doit pas être confondue avec Elthécon, Jos., xv, 59. Voir

Elthécon.

A. Legendre.
    1. ELTHÉCON##

ELTHÉCON (hébreu : ’Élfeqôn ; Septante : Oéxou^ ; Codex Alexandrinus, ’EXÔsxév ; la Vulgate porte ordinairement Eltecon), ville de la tribu de Juda, mentionnée une seule fois dans l’Écriture. Jos., xv, 59. Elle fait partie du quatrième groupe des villes de « la montagne ». Jos., xv, 58, 59. Sur les six noms qui le composent, quatre sont bien identifiés : Halhul = Halhûl, à une heure et demie au nord d’Hébron ; Bessur (hébreu : Bêt-Sûr) = Beit Sour, à côté de la précédente, vers le nord-ouest ; Gédor = Khirbet Djédour, plus au nord ; Béthanoth == Beit’Ainoun, au nord-est d’Hébron. Voir Juda, tribu et carte. C’est donc dans cette région montagneuse que se trouvait Elthécon ; mais elle n’a pu encore être retrouvée. Saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 119, signale « Elthécé dans là tribu de Juda » et l’assimile à Thécua ou Thécué, la patrie d’Amos, aujourd’hui Khirbet Téqû’a, au sud de Bethléhem. Il ne s’agit pas évidemment d’Elthécé de Jos., xix, 44, puisque celle-ci se trouvait dans la tribu de Dan. Il faut donc plutôt voir ici Elthécon, dont la position pourrait répondre à celle de Thécué ; mais le nom de cette dernière, en hébreu : Teqô’a, a un’aïn qui le distingue complètement de celui dont nous parlons. Puis les Septante, au moins d’après le Codex Vaticanus, ont reconnu deux villes différentes, appelant la première 0sxoO|a et la seconde Qex. — Tous les détails qui concernent Elthécon empêchent de la confondre avec Elthécé, Jos., xix, 44 : l’une est de Juda, l’autre de Dan ; la dernière est dans la plaine, l’autre dans la montagne, où ne pouvaient se rencontrer les deux armées assyrienne et égyptienne. Voir Elthécé.

A. Legendre.
    1. ELTHOLAD##

ELTHOLAD (hébreu : ’Éltôlad, Jos., xv, 30 ; xix, 4 ; fôlad, I Par., iv, 29 ; Septante : ’EXêm-iSiS ; Codex Alexandrinus, ’E).8<j>ôà8, Jos., xv, 30 ; ’EX60uXâ ; Çod. Alex., ’EXÔouSâS, Jos., xix, 4 ; Codex Vaticanus, ©o-j-X « n ; Cod. Alex., BiaXiS, 1 Par., iv, 29 ; Vulgate : Eltholad, Jos., xv, 30 ; xix, 4 ; Tholad, I Par., iv, 29), ville de 1. » tribu de Juda, appartenant à l’extrémité méridionale de la Palestine, Jos., xv, 30, et assignée plus tard à la tribu de Siméon. Jos., XIX, 4 ; I Par. iv, 29. Elle fait partie d’un groupe qui ne renferme guère que des inconnues, à part Bersabée et quelques autres ; aussi a-t-elle été jusqu’ici rebelle à toute identification. Pour l’étymologie et la signification du mot, on peut voir : J. Simonis,

Onomasticum Vet. Testam., Halle, 1741, p. 302, 493 ; Gesenius, Thésaurus, p. 102 ; F. C. Rosenmûller, Scholiain Vet. Testant., Josua, Leipzig, 1833, p. 304.

A. Legendre.

ÉLUL (hébreu : ’ëlûl ; assyrien : ulûlu), nom, dont la signification est ignorée, du sixième mois de l’année civile des Juifs. Ce mois était de vingt-neuf jours et comprenait la fin d’août et le commencement de septembre. Il n’est mentionné que deux fois dans la Bible. C’est au vingtcinquième jour d’élul que les murs de Jérusalem furent achevés par les Juifs revenus de la captivité de Babylone. II Esdr., vi, 15. Le 18 de ce mois, en l’an 172 de l’ère des Séleucides (140 avant J.-C), Simon Machabée renouvela le traité d’alliance que son frère Judas avait conclu avec les Romains. I Mach., xiv, 27. Les rabbins rapportent au sixième mois la fondation du second Temple. Talmud de Jérusalem, Rosch ha-schana, trad. Schwab, Paris, 1883, t. vi, p. 54. E. Mangenot.

ÉLUS (hébreu : behîrîm ; grec : ÈxXex-ro :  ; Vulgate : electi), ceux qui sont choisis de Dieu pour être l’objet de ses faveurs surnaturelles, soit en cette vie, soit en l’autre. Il est à noter que, dans les trois langues, le mot qui désigne les élus vient d’un verbe qui signifie « choisir », bâhar, âxXÉYw, eligo, et qu’il implique le double sens de « choisi » et de « digne d’être choisi », par conséquent remarquable par ses qualités, beau, précieux, etc. Les participes bâhûr, êxXexToç, electus, ont ces deux significations, et l’adjectif verbal bâhîr s’applique à celui qui est choisi, élu de Dieu. II Reg., xxi, 6 ; Ps. cvi, 23 ; ls., xui, 1 ; xliii, 20 ; xlv, 4.

I. Dans l’Ancien Testament. — Le nom d’  « élus », behirîm, est donné aux descendants de Jacob, particulièrement aux Hébreux tirés d’Egypte, et à tout Israël en général, en tant que constituant une société que Dieu comble de biens temporels et spirituels. Ps. cv ( cvi), 6, 43 ; cvi (cv), 5. Isaïe, lxv, 9, 15, 23, donne le même nom aux Israélites qui se convertiront au Seigneur et formeront un peuple régénéré. Compares à la totalité de la nation, ils ne seront qu’une minorité, <> un grain dans une grappe, » dit le prophète. Is. lxv, 8. Tobie, xiii, 10, appelle « élus » la portion fidèle d’Israël durant la captivité. Dans la Sagesse, iii, 9 ; lv, 15, les élus sont identiques aux justes qui vivent dans la fidélité à Dieu. Enfin, dans l’Ecclésiastique, xxiv, 4, 13 ; xlvi, 2, les élus sont ceux de ces mêmes justes qui appartiennent au peuple d’Israël. En somme, dans l’Ancien Testament, on ne connaît sous le nom d’élus que les Israélites, en tant que choisis pour être le peuple de Jéhovah, ou surtout en tant que fidèles à cette destination religieuse.

II. Dans le Nouveau Testament. — Les élus sont : 1° Ceux qui font partie delà société spirituelle fondée par Notre -Seigneur. — Ainsi saint Pierre écrit « aux élus de la dispersion », c’est-à-dire à ceux, des Juifs dispersés par le monde qui ont embrassé la foi de Jésus-Christ. I Petr., i, 1. Voir col. 1441. Il leur dit qu’ils sont la « race élue », ce qu’il explique en les appelant encore la « nation sainte », le « peuple acquis » par le Rédempteur, qui les a « appelés des ténèbres à son admirable lumière ». I Petr., i, 9.

— Saint Paul se sert du mot « élus » dans le même sens. Il appelle « élus de Dieu », Rom., viii, 33, ceux qui sont sanctifiés par la grâce de Jésus-Christ et qui passent par ces cinq stades de la sanctification : la prescience de Dieu qui les connaît à l’avance, la prédestination de Dieu qui veut les faire ressembler à son divin Fils, la vocation qui leur notifie intérieurement le décret divin porté en leur faveur, la justification qui accomplit en eux l’œuvre du salut, la glorification qui couronnera l’effort combiné de la grâce et de la volonté humaine. Rom., viii, 29, 30. L’Apôtre ne considère cependant ici les « élus » qu’au troisième et au quatrième stade de leur transformation surnaturelle. Il écrit aux Thessaloniciens, II, ii, 13, que « . Dieu les a élus comme des prémices pour le salut ii,