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ELISÉE — ELISÉE (FONTAINE D’)

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fidèlement rempli, et le disciple du prophète indiqua à l’élu que Dieu le chargeait de détruire la maison d’Achat et de venger dans le sang de Jézabel le sang des prophètes. IV Reg., ix, i-iO. Après l’avènement de Jéhu, Elisée disparut de la scène ; il se retira sans doute dans la solitude et ne joua aucun rôle politique sous la nouvelle dynastie. Il reparut seulement du temps de Joas, petit-fils de Jéhu. Il était atteint de la maladie dont il mourut, quand ce roi vint le voir. Tout impie qu’ait été Joas, il comprenait que le prophète moribond était encore un dos plus fermes soutiens du trône, et il était

de Samarie. V. Guérin, Samarie, 1875, t. ii, p. 203-204. L’année de la mort d’Elisée, des pillards moabites firent une incursion dans le royaume d’Israël. Des hommes qui étaient occupés à ensevelir un défunt furent effrayés par leur approche, et déposèrent précipitamment le cadavre dans le sépulcre d’Elisée. Dès que son corps eut touché les ossements du prophète, le défunt revint à la vie et se dressa sur ses pieds. IV Reg., xiv, 20-21. Dieu voulait honorer par ce miracle la mémoire du héraut de son culte et du grand thaumaturge. L’auteur de l’Ecclésiastique, xlvjii, 13-15, en faisant l’éloge d’Elisée, rap Fontalne d’Elisée. D’après une photographie.

désolé de le perdre. Répétant à dessein les paroles qu’Elisée avait prononcées à l’enlèvement d’Elie, il s’écriait en pleurant : « Mon père, mon père, char d’Israël et sa cavalerie ! » Pour consoler le roi, Elisée lui prédit par un acte symbolique ses succès futurs. Il lui dit de bander un arc et de tirer une flèche ; mais lui-même plaça ses mains sur celles du royal tireur, pour montrer que le fait symbolisé par le trait lancé serait l’œuvre de Dieu. La flèche, dirigée par la fenêtre vers l’est, était envoyée par Jéhovah contre la Syrie, pour sauver Israël. Joas devait être victorieux à Aphec. Elisée lui ordonna ensuite de frapper le sol de traits. Joas se borna à décocher trois flèches. Le prophète, tout affligé, lui reprocha son manque de persévérance, disant : « Si vous aviez frappé cinq, six ou sept coups, vous auriez exterminé la Syrie ; mais vous ne la battrez que trois fois. » IV Reg., xiii, 14-19. Elisée mourut bientôt après dans un âge avancé. Josèphe, Ant. jud., IX, viii, 6, dit qu’on lui fit de magnifiques funérailles. Son tombeau se voyait encore du temps de saint Jérôme, In Abdiam, t. xxv, col. 1099, auprès

pelle deux fois la résurrection opérée par le contact de ses ossements.

La fête d’Elisée est inscrite au martyrologe romain à la date du 14 juin. Les ossements du prophète furent arrachés à son tombeau sous Julien l’Apostat. Quelquesuns, que l’on conserva, furent donnés à saint Athanase et transportés, en 463, à Alexandrie et plus tard à Constantïnople. Sur le culte d’Elisée, voir Acta sanctorum, 14 junii, Paris, 1867, t. xxiii, p. 273-275. Cf. Gassel, Der Prophet Elisa, Berlin, 1860 ; Clair, Les livres des Rois, Paris, 1884, t. i, p. 177-187 ; Ma r Meignan, Les prophètes d’Israël. Quatre siècles de lutte contre l’idolâtrie, Paris, 1892, p. 249-323. E. Mangenot.

2. ELISÉE (FONTAINE D’). Nom donné à la fontaine de Jéricho dont l’eau, de mauvaise qualité, fut rendue potable par ce prophète, en y mettant du sel au nom du Seigneur. IV Reg., ii, 19-22 (fig. 550). Elle porte aujourd’hui le nom d’Aïn es-Soultân, « fontaine du Sultan. » Elle jaillit en abondance du pied d’un monticule qui se