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ELIPHALU — ÉLISA


du second ordre, qui accompagnèrent le transport de l’arche de la maison d’Obédédom à la cité de David. Il jouait du kinnor. I Par., xv, 18, 21.

ÉLIPHAZ. Hébreu : Êlifaz ; Septante : ’EX-.ipic. Nom de deux personnages, étrangers au peuple d’Israël.

1. ÉLIPHAZ, fils aîné d’Ésaû par Ada. Il eut cinq fils : Théman, Omar, Sépho, Gatham et Gênez ; et d’une concubine nommée Thamna il eut encore Amalech. Gen., xxxvi, 10, 11, 12, 15, 16 ; I Par., i, 35, 36.

2. ÉLIPHAZ, un des trois amis qui vinrent consoler Job dans son malheur et discutèrent avec lui sur les causes de la souffrance dans cette vie. Job, ii, 11. Le texte sacré l’appelle le Thémanite. Le nom de Théman, qui était peut-être également le nom d’une ville, désignait une région de l’Arabie Pétrée continant à l’Idumée méridionale. Jer., xlix, 20 ; Hab., iii, 3 (hébreu). Elle devait son nom à Théman, petit-fils d’Ésaii par son père Éliphaz. Gen., xxxvi, 4 ; I Par., i, 35-36. C’est ce qui a fait penser que l’ami de Job était un descendant de cet autre Éliphaz et de Théman, et par conséquent d’Ésaû. Les hommes de son pays jouissaient d’une grande renommée de sagesse dans l’antique Orient. Jer., xlix, 7, Cf. Bar., iii, 22-23 ; Abd., 8 (hébreu). Éliphaz justifie en sa personne cette bonne réputation, comme on peut en juger par la gravité et la calme dignité de ses discours. Il semble même avoir eu trop conscience de cette valeur personnelle, qui lui donnait, peut-être conjointement avec son âge, la prééminence sur ses deux compagnons, Baldad et Sophar. Job, xv, 9-10. — C’est lui qui dirige, peut-on dire, la discussion. II ouvre chacune des trois séries de discours échangés entre Job et ses « importuns consolateurs », Job, xvi, 2 ; Baldad et Sophar ne font guère que reproduire sous d’autres formes et sur un autre ton ses arguments ou plutôt son argument. Car il n’a guère qu’une idée, présentée sous différents aspects et délayée dans de longs développements : l’homme droit et innocent ne saurait périr, c’est le méchant seul qu’atteint la douleur, et l’on ne souffre en cette vie que ce que l’on a mérité. Job, IV, 7-9, etc. D’ailleurs nul n’est innocent devant Dieu, de qui la sainteté et la majesté sont incomparables. Job, IV, 17-19 ; xv, 12-16.— Éliphaz parle d’abord à Job comme un ami plein de compassion pour son malheur, et, quoique bien convaincu que ce malheur est mérité, il le lui insinue plutôt qu’il ne le lui reproche ; il ne le met en cause que d’une manière indirecte en discourant sur le châtiment inévitable du méchant, sur la sainteté et la justice de Dieu et aussi sur sa bonté ; car Dieu lui rendra sa prospérité passée, s’il sait profiter de la correction présente. Mais lorsque Job s’est justifié et a réfuté son raisonnement et celui de Baldad et de Sophar, Éliphaz change de ton ; son langage devient aigre et violent, et Job peut aisément se reconnaître dans le portrait de l’impie qui attaque Dieu et finit par être écrasé par cette toute - puissance qu’il a bravée. Job, XV. Enfin après que Job a clairement démontré qu’il n’est nullement coupable des fautes qu’on lui impute, Éliphaz, à bout de raisons, perd toute mesure et se répand contre son ami en reproches et en accusations aussi gratuites qu’injurieuses. Il termine cependant en l’exhortant à se convertir et en lui promettant de nouveau le retour de la prospérité en récompense de sa conversion. Job, XXII. — Dieu réservait à Éliphaz une leçon qui devait humilier sa sagesse trop présomptueuse. Le vieillard de Théman, déjà réduit au silence par Job, dut s’incliner sous la sévère réprimande de Dieu même l’interpellant par son nom pour lui manifester son courroux contre lui et ses deux amis. Pour comble d’humiliation, Dieu l’obligea de lui offrir, avec Baldad et Sophar, un sacrifice de sept taureaux et de sept béliers par les mains de ce Job, tout à l’heure objet de leur injuste dédain, et

maintenant leur intercesseur nécessaire pour apaiser la colère divine. Job, xlii, 7. E. Palis.

ÉLIPHÉLETH. Hébreu : ’Èlifélét (même nom que’Elifâlef, avec la seule différence de la voyelle â, demandée par la pause). Nom de quatre Israélites.

1. ÉLIPHÉLETH (Septante : ’AXi-tpiXeO ; Codex Alexandrinus : ’EXifàXEr), fils d’Aaasbaï, un des vaillants guerriers de David. II Reg., xxiii, 34. Dans le passage parallèle I Par., xi, 35, il est appelé Éliphal, fils de Ur. bs’bM, ’Elifal, est le même nom que obsÔN, ’Elîfélét, moins la dernière lettre, omise probablement par distraction. Et Aasbaï, >3cnN, le nom de son père d’après le récit des Rois, vient peut-être de l’union du nom de Ur avec le mot suivant du texte, isn tin, ’Ur héfér, mal lu. Voir Machati 2, t. iv, col. 505.

2. ÉLIPHÉLETH, nom du dernier fils de David, I Par., m, 8, appelé Éliphaleth II Reg., v, 16. Voir Éuphaleth 1.

3. ÉLIPHÉLETH (Septante : ’AX=t ?âr), un des chefs de famille, de la descendance d’Adonicam, qui revint avec Esdras. I Esdr., viii, 13.

4. ÉLIPHÉLETH (Septante : ’E^Eiçàveô ; Codex SinaiticHs : ’EXet$â>E9 ; AJexandrinus : ’EXtcpâXEx), Israélite, un des fils de Hasom, qui répudia la femme qu’il avait prise contre la loi. I Esdr., x, 33. E. Levesque.

    1. ÉLISA##

ÉLISA (hébreu : ’Ëlîsâh ; Septante : ’EXtirâ, Gen., X, 4 ; I Par., i, 7 ; ’EXeio-kî, Ezech., xxvil, 7) ; le premier des fils de Javan, descendant de Japheth. Gen., x, 4 ; I Par., i, 7. Javan, dans la Bible, représente les Ioniens ou les Grecs. À quelle peuplade correspond Élisa ? La question né manque pas d’une certaine difficulté, et a donné lieu à différentes opinions. — Consultons d’abord l’Écriture, les versions et la tradition. Outre les listes généalogiques de la Genèse et des Paralipomènes, Ézéchiel, xxvil, 7, parle des « îles d’Élisa » (hébreu : ’iyyë’EUsâfi ; Septante : v ?|<toi’EXEi<ra()> qui fournissaient à Tyr « l’hyacinthe et la pourpre » pour « ses tentures », c’est-à-dire probablement les tentes dressées sur le pont de ses navires. Le mot’iyyxm, état construit : ’iyyê, indique en général des côtes maritimes ou des îles. Le samaritain, Gen., x, 4, porte’Elis ; le syriaque, Gen., x, 4 ; I Par., i, 7, ’Elisa, et, Ezech., xxvii, 7, ’Eles. On lit dans le Targum du Pseudo -Jonathan, Gen., x, 4, ’Allas, et, dans le Targum de Jérusalem, la paraphrase suivante : « Et les fils de Javan, ’Éli$â% et le nom de leurs provinces, ’Alastàràsûm. » Enfin le Targum de Jonathan sur Ezech., xxvil, 7, explique’Elisà/i par medinat’Ilahjâ’. D’après Josèphe, Ant. jud., i, vi, 1, ’EXktôc ; (lèv’EXtaocsov ; È*à).E(75v ùv *ipx ev > A’toXeïî 81 vCv elo-i, « Élisa donna son nom aux Éliséens, dont il fut le chef, et qui sont maintenant les Éoliens. » Les Talmuds rendent ce [mot par Elias, suivant les uns ; par Elis ou Molis, suivant les autres. Cf. A. Neubauer, La géographie du Taimud, in-8°, Paris, 1868, p. 424. Saint Jérôme, Lib. heb. guœst. in Genesim, t. xxiii, col. 951, dit, comme Josèphe : a Des Ioniens, c’est-à-dire des Grecs, naissent les Éliséens, qui sont appelés Éoliens, Solides ; d’où la cinquième langue de la Grèce est nommée éolienne. »

C’est sur ces différentes interprétations que s’appuient plus ou moins les opinions suivantes. — 1° A. Dillmann, Die Genesis, Leipzig, 6e édit., 1892, p. 176, préfère l’explication targumique, medinat’Italyâ’, et la glose empruntée à Eusèbe par le Syncelle : ’EXurerà IÇ oy Eixe-Xoi, « Élissa, de qui viennent les Siciliens. » Le premier fils de Javan réprésenterait donc la Sicile et la Basse-Italie, bien connues des Phéniciens, et qu’il serait étonnant de ne pas voir mentionnées entre lTIellade (Javan) et l’Espagne (IViams). U est permis de regarder comme