Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/876

Cette page n’a pas encore été corrigée
1681
1682
ÊLIM


les oiseaux. M. S. Bartlett, From Egypt to Palestine, in-8°, NewYork, 1879, p. 204-205, décrit ainsi Élim, qu’il visita le 10 février 1874 : « Notre camp était au milieu de tamaris, que dominaient cinq petits palmiers… Le ruisseau était à quelque distance. Dans le lit occidental de l’ouadi, l’eau jaillissait de terre à deux endroits peu éloignés l’un de l’autre ; un peu plus bas, elle sourdait aussi au bord du ruisseau ou dans son lit ; elle se divise en deux ou trois petits bras, où elle coule en murmurant. Les calculs que nous fîmes sur place nous firent tomber d’accord que la fontaine donnait au moins deux tonnes d’eau par minute, à cent quarante mètres de la source. Il est probable qu’un examen sérieux nous aurait

2° Cependant M. L. de Laborde, Commentaire géographique sur l’Exode et les Nombres, in-f°, Pa.ïs, 1841, p. 85, et J. Wilsori, The Lands of the Bible, 3 in-8°, Edimbourg, 1847, t. i, p. 174, placent Élim dans l’ouadi Ouseit ou Ossaita. Le premier en donne les raisons suivantes : 1. À partir de Haouarah, la route naturelle des Israélites traverse l’ouadi Gharandel dans sa partie supérieure ; mais elle ne descend pas vers la mer, à l’endroit où se trouvent les sources et les palmiers, ce serait donc un détour. 2. La distance de Haouarah à l’ouadi Gharandel n’est que de deux lieues, ce qui est trop peu pour une journée de marche. 3. Des sources de Gharandel à la station, près de la mer, il y a une journée de quatorze

M9. — Vue de l’ouadi Gharandel. D’après ira » photographie.

fait découvrir plus bas d’autres sources… A^ant traversé le ruisseau, pour me diriger au nord-ouest vers un autre bouquet d’arbres, j’y comptai environ trente jeunes palmiers et dix vieux troncs dont quelques-uns portaient encore des traces de feu. Bonar, en 1855, avait compté en cet endroit quatre-vingts palmiers et s’était arrêté après avoir atteint ce chiffre. Tout autour de ce large espace, l’eau se trouvait à une petite profondeur. Deux endroits ressemblaient à des puits qui auraient été comblés. Quelques petits oiseaux gazouillaient tout autour ; je cueillis deux espèces de fleurs à cette époque si peu avancée de l’année… Nous trouvâmes l’eau excellente, aussi bonne que celle du Nil. Nulle part, dans la péninsule, excepté à l’ouadi Feiran, elle n’est aussi abondante. s Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. ii, p. 456 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, Cambridge, 1871, t. i, p. 273 ; E. Hull, Mount Seir, in-8°, Londres, 1889, p. 36 ; G. Ebers, Durch Gosem zum Sinai, in-8°, Leipzig, 1881, p. 128 ; Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres. 1856, t. i, p. 68, 69.

lieues, beaucoup trop forte pour les Israélites, et qu’une caravane de chameaux chargés pourrait difficilement parcourir. Ces trois objections, ajoute-t-il, ne se trouvent point dans la position d’Ossaita, et pendant le séjour des Israélites dans cette vallée, qui serait alors Elim, rien n’empêchait les bergers de pousser leurs troupeaux jusque dans les pâturages de l’ouadi Gharandel. — Ces arguments sont loin d’être péremptoires. On peut répondre, d’une manière générale, que les étapes des Hébreux n’étaient pas réglées comme celles d’une troupe régulière, et qu’elles étaient moins déterminées par la distance que par l’abondance des eaux et de la végétation, si nécessaires pour une immense multitude et assez rares dans le désert. Or l’ouadi Gharandel, de l’aveu de tous les voyageurs, est une des plus belles oasis de la péninsule, l’emportant sur l’ouadi Ouseit par sa largeur, le nombre de ses sources et de ses palmiers, la qualité de ses eaux. Si M. de Laborde admet que les bergers israélites pouvaient, pendant leur campement dans cette dernière vallée, mener leurs troupeaux dans la première, en rebroussant chemin, il est plus naturel de supposer