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ÉLIASIB — ÉLIE


ainsi le sacerdoce, Néhémie l’exila. II Esdr., ira, 28-29. L’Éliasib père, c’est-à-dire grand - père de Johanan, qui est mentionné I Esdr., x, 6, est selon toute vraisemblance notre personnage. E. Levesque.

    1. ÉLIAS-LEVITA##

ÉLIAS-LEVITA (’Elyahu ben’aier hallevî), célèbre grammairien juif, né en 1471 à Neustadt en Bavière, mort à Venise en 1549. Il porte le surnom d’Achkenazi, >T33nm, à cause de son origine germaine ; mais il passa

la plus grande partie de sa vie en Italie, tour à tour à Venise, à Padoue, à Rome. Il se livra presque entièrement à l’étude et à l’enseignement de la langue hébraïque : de là le surnom d’Élie le Grammairien, et aussi de Bachur, "ima, « maître, » du titre d’une de ses grammaires. Il acquit sous ce rapport une vraie célébrité, reconnue par Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, 1685, 1. i, c. xxxi, p. 177. Sans parler ici de ses œuvres grammaticales proprement dites, il est utile de signaler : 1° Metûrgemân, « Interprète, » dictionnaire des Targums et de la langue talmudique, in-f », Isny, -1541, et avec la préface traduite en latin par Paul Fagius, in-f°, Venise, 1560. Sous la racine ntfD, il avait réuni avec soin tous les passages où les targumistes ont employé le mot rwo, MaUah, « Messie ; » cette partie a été publiée séparément en latin par Génébrard, in - 8°, Paris, 1572. — 2° Sêfér zekarônôt, « Livre des souvenirs, » ou concordance hébraïque composée sur un plan différent de celle que rédigea Mardochée Nathan. Le manuscrit autographe, que l’auteur avait envoyé à Paris pour l’y faire imprimer, ne l’a pas encore été, sauf une première livraison publiée par M. Goldberg, en 1874. L’ouvrage inédit en deux volumes de 514 et 606 feuillets est conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris, ancien fonds hébreu, n° s 479 et 480.

— 3° Tisbî, « le Tischbite, » ainsi appelé parce que ce mot hébreu, >awn, forme numériquement le nombre de 712, et que l’ouvrage donne l’explication de 712 mots hébreux, chaldéens, arabes, etc. Le mot Thischbi rappelle aussi le nom de l’auteur, Élyah ou Elias (III Reg., xvii, 1). L’ouvrage parut en in-4°, à Bâle, en 1527, et avec une traduction latine de Paul Fagius, in-4°, Isny, 1541.

— 4° Semôt debârim, « Noms de choses, » dictionnaire hébreu-allemand, avec une traduction latine de Paul Fagius, in-8°, Isny, 1542 ; avec un dictionnaire grec composé par les deux Drusius, in-8°, Francfort, 1652 et 1653.

— 5° Mdsôrép hammâsorét, « Tradition de la tradition, » pu, en d’autres termes, « Clef de la Massoie, » ouvrage de critique sur le texte hébreu. Le premier il soutient que les points-voyelles ne remontent pas au delà de l’an 500 après J.-C, thèse qui fut depuis l’objet de vifs débats. — Parmi ses travaux qui rentrent davantage dans l’exégèse, on doit citer : 1° Le Targum des Proverbes de Salomon, édition avec notes explicatives, in-4°, Isny, 1541 ; 2° les Psaumes avec le commentaire de Kimchi et des revisions et corrections de l’éditeur, in-f°, Isny, 1542 ; 3° une traduction littérale des Psaumes en allemand, in-8°, Venise, 1545 ; 4° le livre de Job en vers, in-8°, Venise, 1544 ; Cracovie, 1574. D’après Steinschneider, il ne serait que l’éditeur de ce dernier ouvrage, composé par Sarek Barfat. L. Wogue, Histoire de la Bible et de l’exégèse biblique, in-8°, Paris, 1881, p. 118, 198, 299-301 ; J. Fùrst, Bibliotheca judaica, in-8°, Leipzig, 1863, t. ii, p. 239-242 ; M. Steinschneider, Catalogus libr. hebr. in Bibl. Bodleiana, in-4°, Berlin, 1852-1860, col. 934-942 ; C. Œrtel, Vila Elise Levitæ Germani, in-4°, Altdorf, 1776. E. Levesque.

    1. ÉLIAS-MISRACHI##

ÉLIAS-MISRACHI (’Eliahu.ben Abraham, Mizrâhi, i l’Oriental » ), célèbre rabbin du XV 8 siècle, qui vécut à Constantinople, et mourut vers 1522 à 1527. Il composa un commentaire sur le Pentateuque. Ce n’est au fond qu’un supercommentaire de Raschi, édité en in-f°, Venise, 1527, et réédité en 1545, 1574 ; Cracovie, 1595, Amsterdam, 1718, etc.

    1. ÉLIASUB##

ÉLIASUB (hébreu : ’ÉlyaSîb ; Septante : ’Aoct’g ; Codex Alexandrinus : ’EXtatxetë), fils d’Élioénaï, dans la descendance de Zorobabel. I Par., iii, 24.

    1. ÉLIATHA##

ÉLIATHA (hébreu : ’Êli’âtàk et’Êliyyâtâh, « Dieu lui est venu ; » Septante : EXiaOâ), lévite, un des fils de Héman, chanteur et musicien du Temple. Il faisait partie de la vingtième classe de musiciens. I Par., xxv, 4, 27.

    1. ÉLICA##

ÉLICA (hébreu : ’Ëliqâ’; Septante : ’Evaxâ), un des trente braves de David, natif d’Harad (de Harodi). II Reg., xxiil, 25. Il paraît oublié dans la liste parallèle de I Par., xi.

    1. ÉLICIENS##

ÉLICIENS (Vulgate : Elici), peuple dont était roi Érioch. Judith, i, 7. Le mot Elici de la Vulgate doit être altéré. Le texte grec (i, 6) porte’EXunaïot, « les Élyméens » ou Élamites, habitants du pays d’Élam, leçon qui paraît être la véritable. Voir Élamites.

    1. ÉLIDAD##

ÉLIDAD (hébreu : ’Élîddd, « que Dieu aime ; » Septante : ’EXSàS), fils de Chaselon, de la tribu de Benjamin, choisi pour représenter sa tribu dans le partage de la terre de Chanaan. Num., xxxiv, 21.

ÉLIE (hébreu : ’Eliyâh ou’Eliyâkû ; Septante : ’HXiaç ; Vulgate : Elias, « Jéhovah est mon Dieu » ), surnommé « le Thesbite », du lieu de sa naissance, Thisbé, est le plus grand et le plus surprenant des prophètes d’action de l’Ancien Testament. Il apparut soudain dans l’histoire comme un éclair, sortant des nuages, et sa parole était enflammée comme une torche. Eccli., xlviii, 1. Les livres des Rois sont sobres de détails sur son origine et ne rapportent que des traits détachés de sa vie mouvementée. Les légendes juives le disent de race sacerdotale, et la tradition chrétienne prétend qu’il a gardé une virginité perpétuelle. S. Ambroise, De virginib., i, 3, 12, t. xvi, col. 192 ; S. Jérôme, Ad Jovinian., i, 25, t. xxiii, col. 255.

I. Premières actions d’Eue. — Il habitait la province de Galaad, quand il vint annoncer à Achab, sous le sceau d’un serment solennel, la sécheresse pour plusieurs années. III Reg., xvii, 1. Ce premier acte prophétique n’avait pas été préparé ; c’était le début d’une longue lutte contre l’idolâtrie qui avait été introduite par Achab en Israël. Saint Jacques, v, 17-18, attribue à la prière d’Élie le commencement et la fin du fléau. Le message accompli, Dieu ordonna à son prophète, pour le mettre à l’abri de la colère d’Achab, de se cacher sur le bord du torrent de Carith. Voir col. 285-288. Élie buvait l’eau du torrent et mangeait les aliments que des corbeaux lui apportaient. Voir col. 961. — Après six mois, quand le torrent fut desséché complètement, le prophète se rendit par l’ordre de Dieu à Sarepta, chez une veuve étrangère, Luc, iv, 25-26, qui devait pourvoir à son entretien. Elle ramassait du bois mort auprès de la porte de la ville. Élie lui demanda de l’eau et une bouchée de pain. La pauvre femme n’avait plus qu’une poignée de farine et quelques gouttes d’huile, avec lesquelles elle allait préparer son dernier repas. Afin de mettre sa foi à l’épreuve, Élie sollicita pour lui un petit gâteau cuit sous la cendre ; il lui laissait le reste, avec la promesse que la farine ne diminuerait pas dans la jarre ni l’huile dans le vase, tant que la pluie ne tomberait pas. Le miracle de la multiplication des provisions récompensa la confiance de la pieuse veuve, pendant les trois ans et demi que dura la sécheresse. — La présence d’Élie chez cette femme fut bienfaisante dans une autre circonstance, bien douloureuse pour le coeur d’une mère. Le fils unique de la veuve tomba malade et mourut. La mère désolée se plaignit amèrement au prophète de ce malheur, qu’elle regardait comme la punition de ses propres fautes. Afin de lui montrer que Dieu tenait pour agréable l’hospita-