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ÉLÉAZAR — ÉLECTA


tins. II Reg., xxiii, 9 ; I Par., xi, 12-13. Il tint longtemps tète à l’ennemi et en fit un tel carnage, que sa main se raidit par une contraction nerveuse et resta attachée à son épée. II Reg., xxiii, 10. Dans I Par., xi, 13, l’auteur racontait les mêmes exploits ; mais, par la faute d’un copiste, un verset et demi a été omis. Après le début qui concerne Éléazar, I Par., XI, 13*, et qui correspond au ꝟ. 9 de II Reg., xxiii, le texte des Paralipomènes passe aux exploits de Semma, ꝟ. I3 b, qui correspond à ll b de Il Reg., xxm. On pourrait croire d’après la Vulgate, II Reg., xxiii, 13, qu’Éléazar faisait aussi partie des trois braves qui allèrent puiser de l’eau pour David dans la citerne de Bethléhem, en passant parle camp des Philistins, et c’est aussi l’opinion de Josèphe, Ant. jud., VII, xii, 3 ; mais le texte original donne plutôt à entendre que ces trois braves, t- 13, sont différents des précédents, ꝟ. 8-12, et font partie des trente dont la suite du chapitre donne les noms. ꝟ. 23-39. Éléazar était chef de la garde royale pendant le second mois, comme le suppose I Par., xxvii, 4, restitué d’après xi, 12. Voir DODO 3.

4. ÉLÉAZAR, fils de Moholi et frère de Cis. Il n’eut pas de fils, mais seulement des filles, qui se marièrent selon la loi, Num., xxxvi, 6-9, à leurs cousins-germains, les fils de Cis. I Par., xxiii, 21, 22 ; xxiv, 28.

5. ÉLÉAZAR, fils de Phinées. Il fut un des lévites chargés par Esdras de vérifier le poids de l’or, de l’argent « t des vases apportés de Babylone. I Esdr., viii, 33.

6. ÉLÉAZAR, Israélite, fils de Pharos, qui répudia la femme étrangère qu’il avait prise pendant la captivité contre la loi. La Vulgate le nomme Éliézer. I Esdr., x, 25.

7. ÉLÉAZAR, prêtre qui prit part à la fête de la consécration solennelle des murs de Jérusalem sous Néhémie. II Esdr., xii, 42.

8. ÉLÉAZAR (’EXsâÇap, quelques manuscrits’EXsàîapo ; ), quatrième fils de Mathathias et frère de Judas Machabée. I Mach., ii, 5. La Vulgate lui donne le surnom d’Abaron, qui n’est que la transcription du grec, Aûapàv. I Mach., Il, 5 ; Josèphe, Ant. jud., XII, vi, 1 ; IX, 4, AOpiv. Dans I Mach., VI, 43, il est appelé dans le latin fdius Saura : c’est la traduction de la leçon des Septante, 6 Savatpiv, qu’on a interprété comme s’il y avait 4 tov Savapâv. Cette lecture dés Septante parait provenir d’une leçon’EXs<i£(xpo « Aùapàv, dans laquelle la terminaison o ; a été séparée du premier nom et prise pour l’article 6, avec la lettre ç rattachée au mot suivant. Aussi certains manuscrits ont simplement : ’EXeâÇap Aùapxv. Le sens de ce surnom (Aùapâv, Abaron) n’a pu encore être déterminé avec certitude : on l’a rattaché à la racine hâvar, guidé en cela par la version syriaque, qui porte ffavron ; ce qui donnerait pin, « celui qui

frappe un animal par derrière. » J. D. Michaëlis, Suppléments ad lexica hebraica, t. i, p. 696. C’est une allusion à l’exploit d’Éléazar. Pendant qu’Antiochus Eupator assiégeait Bethsur, dans une sortie, Éléazar, apercevant un éléphant plus grand que les autres et plus richement harnaché, crut qu’il devait être monté par le roi. Alors, dans le dessein de délivrer son peuple et de se faire un nom immortel, il se fit jour à travers les ennemis, se glissa sous l’animal et le frappa de son épée ; . mais l’énorme bête en tombant l’écrasa sous son poids. I Mach., vi, 43-46 : Josèphe, Ant. jud., XII, ix, 4 ; Bell, jud., i, I, 5. Dans ce dernier endroit, l’historien juif, regardant comme erronée l’idée d’Éléazar, s’efforce sans succès de montrer que cet éléphant n’appartenait pas au roi, mais à un simple particulier, et que l’acte de ce héros n’était qu’un acte de bravoure, qui ne pouvait en rien contribuer au salut de la Judée. Dans un combat antirieur, livré près d’Emmaus, contre Nicanor, Eléazar

(Vulgate : Esdras) fut chargé de lire avant le combat un passage des Livres Saints, afin d’enflammer les courages. Cf. Deut., xx, 6, et xxviii, 1. Puis on donna pour mot d’ordre « le secours de Dieu », c’est-à-dire le nom d’Éléazar. II Mach., viii, 23 ; cf. I Mach., iv, 3.

9. ÉLÉAZAR, père de Jason. I Mach., viii, 17. Ce dernier fut un des ambassadeurs que Judas Machabée envoya à Rome pour contracter alliance. On a prétendu, mais sans raison positive, que cet Éléazar était le même que le frère de Judas.

-10. ÉLÉAZAR, célèbre scribe ou docteur de la loi, qui souffrit le martyre dans la persécution d’Anliochus IV Épiphane, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. II Mach., VI, 18-31 ; cf. I Mach., i, 57-63. On voulut le forcer de manger de la chair de porc, aliment impur défendu par la loi, Lev., xi, 7 ; mais le vieillard préféra la mort. Il cracha même le morceau de viande qu’on lui avait mis de force dans la bouche. ^. 20 (grec). On lui fit subir le supplice du tympanum. ꝟ. 19 (grec). Pour le sauver, ses amis lui proposèrent de faire apporter des viandes permises, pour feindre d’avoir mangé les viandes défendues. Mais il s’y refusa, protestant qu’il ne voulait pas par cette lâche simulation déshonorer sa longue vie et donner le mauvais exemple aux jeunes. Du reste, que gagnerait-il à sauver ainsi sa vie, puisqu’il n’échapperait pas au jugement de Dieu ? ꝟ. 21-28. Cette fermeté irrita ses bourreaux ; mais lui supporta tout dans la crainte d’offenser Dieu, laissant au peuple un grand exemple de courage et de vertu, y. 29-31. Josèphe, De Mach., 5-7, dit que ceci eut lieu en présence d’Anliochus lui-même, et il ajoute plusieurs circonstances sur la mort d’Éléazar, comme des détails sur les tourments du tympanum, le déchirement du corps avec des instruments de fer et le supplice du feu. D’après lui aussi. De Mach., 5, et d’après le IVe livre des Machabées, v, 3, Éléazar aurait été prêtre ; mais le texte du IIe livre des Machabées, VI, 18, qui en fait expressément un scribe, sans dire qu’il fût un prêtre, porte à croire que cette indication n’a pas une valeur historique. Encore moins peut-on dire avec Joseph Gorion, Hist. Judœor., iii, 2 et 4, in-4°, 1706, qu’il fut grand prêtre et qu’il fit parlie des soixante-dix interprètes de la version grecque, ce qui ne s’appuie sur aucun témoignage ancien. Lesauteurs sont partagés sur la question de savoir si ce fut à Jérusalem ou à Antioche qu’il souffrit le martyre. Plus généralement on le place au même lieu que les sept frères Machabées, par conséquent dans cette dernière ville.

11. ÉLÉAZAR, fils d’Éliud et père de Mathan, dans la généalogie de saint Joseph donnée par saint Matthieu, i, 15. Il est d’ailleurs inconnu. E. Levesque.

    1. ÉLECTA##

ÉLECTA (grec : ’ExXex-ri)), destinataire de la seconde Épitre de saint Jean. II Joa., 1. Dès l’antiquité on s’est demandé si ce nom désignait une personne ou une Église, et la question a été résolue en des sens très divers. 1° Pour ceux qui ont pensé qu’il s’agissait d’une personne, les uns, comme la Vulgate clémentine, probablement, et comme Nicolas de Lyre, dans Biblia cum g’.ossa ordinaria, in-f°, Anvers, 1634, t. VI, col. 1421 ; Wetstein, Novum Testamentum grxce, in-4°, Amsterdam, 1752, t. ii, p. 729, etc., croient qu’elle s’appelait’ExXsxtt) ; mais il n’est guère vraisemblable qu"ExXsxtT, soit un nom propre, puisque au ꝟ. 13 saint Jean donne le même nom à sa sœur. D’autres auteurs, comme l’auteur de la Synopsis Scripturee Sacræ, Patr. gr., t. xxviii, col. 409, et plusieurs modernes (H. Poggel, Der zweite und dritte Brief des Johannes, in-8°, Paderborn, 1896, p. 127-132), lui donnent le nom de Kupt’a (cf. araméen : wip, Marfà’, Domina). Sans doute on

trouve Kupia employé chez les Grecs comme nom propre,