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ÉLAM — ÉLATER


tiendraient à la période des anciennes dynasties nationales. .. L’on a signalé, sur d’autres points de la Susiane, des bas-reliefs rupestres qui remontent sans doute à ces temps lointains. Tels sont ceux qui se trouvent sur le plateau de Malamir, non loin de cette ville, dans le site sauvage connu sous le nom de Kalé-Pharan pu forteresse de Pharaon. Il y a là un ensemble de sculptures qu’accompagnent de longues inscriptions. » G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, Paris, 1890, t. v, p. 773-771.

V. Religion. — Le peu que nous savons de la religion nous transporte dans un monde mystérieux, plein de noms étranges. Parmi les dieux que nous font connaître les inscriptions indigènes ou les récits des guerres d’Assurbanipal, nous rencontrons d’abord, au sommet de la hiérarchie divine, Susinak, « le Susien ; » le nom réel du dieu était probablement tenu secret ou ne se prononçait que rarement. On peut se demander s’il n’était pas ce Humba, Umma, Ummàn, qui revient si souvent dans les noms d’hommes ou de localités, et qui ne s’est pas rencontré jusqu’à présent, comme dieu isolé, dans une formule de prière ou de dédicace. Il s’appelait encore Agbag, Asgéa. Sa statue se cachait dans un sanctuaire inaccessible aux profanés, d’où Assurbanipal l’arracha au VIIe siècle. On trouve ensuite la déesse Nahhunte, dont le nom entre également dans la composition de certains noms royaux. Au - dessous de ces deux personnages viennent six dieux, que le monarque assyrien signale comme de premier ordre, et qui paraissent avoir été groupés en deux triades, correspondant peut - être aux deux triades supérieures de la religion chaldéobabylonienne ; ce sont : Sumudu, Lagamar (second élément de Kudur-Lagamar, Chodorlahomor), Partikira, Amman-KasimaS, Uduru et Sapak. Enfin les annales du même roi de Ninive mentionnent douze dieux et déesses de moindre importance, dont les images furent également enlevées dans le sac de Suse. Cf. F. Lenormant, La magie chez les Chaldéens, p. 321, note 1. Ces divinités résidaient dans des bois sacrés où les prêtres seuls et les souverains avaient accès ; leurs statues en sortaient à jour fixe, pour recevoir quelque hommage solennel. Voir fig. 454, t. i, col. 1481-1482. On leur apportait après chaque guerre heureuse la dlme du butin, vases précieux, lingots d’or et d’argent, meubles, étoffes, images des dieux ennemis. Parmi les bas-reliefs de Malamir signalés plus haut, il y en a qui paraissent représenter un dieu recevant les hommages des tidèles. Sur l’un d’eux en particulier, on croit reconnaître tous les détails d’un sacrifice. Cf. Perrot, Histoire de l’art, t. v,

p. 774-778, fig. 463, 461.

A. Legendre.
    1. ÉLAMITES##

ÉLAMITES (hébreu : ’Êlâm, Gen., xiv, 1, 9 ; ’Êlmâyê’, pluriel du chaldéen’Èlmai, I Esdr., IV, 9 ; Septante : ’EXâji, Gen., xiv, 1, 9 ; ’EXunafot, Judith, 1, 6 ; ’EXaiisÏTai, Act., ii, 9 ; Vulgate : Elamitx, Gen., xiv, l, 9 ; jElamitæ, I Esdr., IV, 9 ; Act., ii, 9 ; Elici, Judith, i, 6), habitants du pays d’Élam, Gen., xiv, 1, 9 ; I Esdr., iv, 9 ; Judith, i, 6 ; Act., ii, 9, les Êlamû, Êlamâa des inscriptions assyriennes, les’EXiijiatot de Strabon, xi, p. 524 ; xv, p. 732. Les Septante ont souvent traduit par’EXalit’tii le nom même du pays. Voir Élam 2. Ils ont omis ce mot, I Esdr., IV, 9, probablement comme superflu après celui de Eou<rava-/_aïoi (hébreu : SûSankdyê ; Vulgate : Susanechxi), qui désigne les habitants de Suse, capitale d’Élam. Le grec’EXujkxÏoi de Judith, i, 6, est préférable au latin Elici. Les Élamites, d’après Gen., x, 22 ; I Par., i, 17, étaient de race sémitique. La langue de leurs inscriptions semblerait démentir cette assertion ; mais nous savons, d’un côté, que le langage n’est pas un témoin nécessaire de l’origine ethnique ; de l’autre, qu’un certain nombre de mots élamites se rapprochent des idiomes sémitiques ; enfin que, d’après les monuments euxmêmes, une partie de la population avait bien le

type des enfants de Sem. Voir Élam 8, col. 1633. Nous avons, au même article, fait l’histoire de ce peuple et décrit sa civilisation ; il ne nous reste que peu de chose à ajouter. C’était une nation guerrière, comme le prouvent l’étendue de son empire au temps de Chodorlahomor, Gen., xiv, 1, 9, ses démêlés constants avec Babylone et Ninive, les difficultés qu’éprouvèrent à l’asservir les rois d’Assyrie. Elle était plutôt d’humeur turbulente. Ses soldats étaient d’habiles archers. Cf. Is., xxii, 6 ; Jer., xlix, 35. Assurbanipal nous parle des chefs des archers, capitaines, conducteurs de chars, écuyers, lanciers. Dans la bataille où périt Te-umman, un de ses officiers, Itunl, brisa de désespoir son arc, « la défense de son corps. » Les Élamites cultivaient les arts et avaient d’habiles ouvriers en différents genres. Ils avaient les mêmes instruments de musique que les Assyriens, cymbales, lyres et harpes, comme on le voit sur un des bas-reliefs de Malamir. Ils fournirent leur contingent au peuple transplanté en Samarie, au moment de la captivité. I Esdr., iv, 9. En perdant leur indépendance comme peuple, ils ne perdirent ni leur langage ni leur caractère national ; ils avaient encore les deux au jour de la Pentecôte. Act., H, 9. C’est probablement en cette circonstance solennelle que s’accomplit la prophétie de Jérémie, xlix, 39 : « Dans les derniers jours, dit le Seigneur, je ferai revenir les captifs d’Élam, » en leur donnant les prémices de l’Évangile. Si ce peuple ne tient pas une grande place dans l’Écriture, nous le trouvons cependant des origines de l’histoire sainte aux origines du christianisme.

A. Legendre.

ÉLASA. Hébreu : ’El’didh, « Dieu a fait. » Nom de quatre Israélites.

1. ÉLASA (Septante : ’Eza<ji), fils de Helles et père de Sisamoï, de la tribu de Juda, dans la descendance d’Hesron. I Par., ii, 39, 40.

2. ÉLASA (Septante : ’EXasâ ; Codex Alexandrinus : ’EXea<7<ï), fils de Rapha ou Raphaïa et père d’Asel. Il était de la tribu de Benjamin et de la descendance de Saùl par Jonathas. I Par., viii, 37 ; ix, 43.

8- ÉLASA (Septante : ’IlXa<ri), prêtre, descendant de Pheshur, qui, ayant épousé une femme étrangère pendant la captivité, la renvoya au retour de l’exil, pour se conformer à la loi. I Esdr., x, 22.

4. ÉLASA (Septante : ’EXea<xiv ; Codex Alexandrinus : ’EXsadâç), fils de Saphan, un des deux envoyés du roi Sédécias près de Nabuchodonosor, à Babylone. Jérémie se servit de leur entremise pour faire parvenir une lettre aux captifs. Jer., xxix, 3. Élasa était probablement frère d’Ahicam, l’ami de Jérémie. Jer., xxvi, 24.

    1. ÉLATER##

ÉLATER, insecte coléoptère de la famille des sternoxes, tribu des élatérides, connu vulgairement sous le nom de taupin. Il est facilement reconnaissable avec son corps ovale et elliptique, sa tête enfoncée dans le corselet et son sternum terminé par une pointe qui, pénétrant dans une cavilé antérieure, permet à cet insecte, couché sur le dos, de se contracter et de se heurter avec force contre le sol, de façon à sauter en l’air jusqu’à dix à douze fois la hauteur de sou corps et à retomber sur ses pieds. L’espèce elaler segetis (fig. 542), « taupin des moissons, » de couleur brune, à élytres striées, cause de grands préjudices aux céréales, non pas lorsque l’insecte est parvenu à l’état parfait, mais pendant qu’il n’est encore qu’à l’état de larve. C’est un petit ver filiforme, de vingt à vingt-cinq millimètres de long, au corps blanc jaunâtre, formé de douze segments et muni de six pattes courtes, à la peau luisante, écailleuse, à la tête brune. Il vit aux dépens de la racine ou de la partie souterraine des tiges du blé, du seigle, etc., qui ne tardent pas à