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ÉCHANSON — ÉCHO


égyptienne où fut enfermé Joseph, arrivèrent un jour deux prisonniers de marque qui avaient encouru la colère du roi, le grand panetier et le grand échanson. Ce dernier était le chef des échansons de la cour. Il décrit lui-même ses fonctions dans le récit qu’il fait à Joseph du songe qu’il a eu : « Je voyais devant moi une treille ; elle avait trois branches ; il y croissait des bourgeons, puis des fleurs et des raisins qui mûrissaient. J’avais en main la coupe du pharaon ; je pris les raisins, j’en exprimai le jus dans la coupe et je la tendis au pharaon. » Les échansons sont souvent représentés sur les monuments égyptiens (fig. 513). Il y avait alors des vignes en Egypte, et l’on y importait du vin de Syrie et d’ailleurs. Les riches n’avaient pas seuls le privilège d’en boire : le vin était d’un usage général, et, à en croire les monuments, il arrivait assez souvent qu’on en abusait. Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. ii, p. 39-40, 73-82. Dans des entrepôts ou « maisons du vin » se conservaient les provisions destinées à la table royale, et à la tête de ces magasins étaient des préposés de haut rang dont l’office se combinait avec celui des échansons. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, t. i, 1895, p. 284-286. Quand Joseph eut expliqué à l’échanson le sens du songe qu’il avait eu, cet officier sortit bientôt de prison et fut rétabli dans son emploi. C’est seulement par la suite qu’il se souvint de l’interprète et le fit venir à la cour pour expliquer les songes du pharaon. Gen., xi, i, 12-14. — Le texte sacré, III Reg., x, 5 ; II Par., IX, 4, énumére des échansons parmi les officiers dé la cour de Salomon. — D’après le texte grec du livre de Tobie, i, 22, un neveu de ce saint personnage, Achiacharus (voir t. i, col. 131), était échanson du roi d’Assyrie Sacherdon ou Asarhaddon. On voit sur plusieurs monuments assyriens des échansons remplissant des coupes et les apportant aux convives (voir fig. 389, col. 1077). — Il y avait aussi des échansons à Suse, à la cour du roi de Perse Assuérus (Xerxès I er). Quand celui-ci donna ses grands festins pendant cent quatre-vingts jours (voir t. i, col. 1142), des officiers royaux étaient préposés à chaque table, et parmi eux des échansons, « sans qu’aucun obligeât à boire ceux qui ne voulaient pas. s.Esth., i, 8. — Néhémie était échanson du roi Artaxerxès dans la même ville de Suse. II Esdr., i, 11. — Sur l’architriclinus, le maître d’hôtel des noces de Cana,

voir t. i, col. 936.

H. Lesêtre.
    1. ÉCHELLE##

ÉCHELLE (hébreu : sullàm ; Septante : yllu.il ; Vulgate : scala), instrument portatif, composé de deux montants en bois, qui réunissent et supportent des bâtons disposés l’un au-dessus de l’autre en forme d’escalier. Elle sert à monter et à descendre. L’échelle, employée aux usages ordinaires, n’est pas mentionnée dans la Bible. Nous ne pouvons douter cependant qu’elle n’ait été connue de bonne heure, puisque Jacob vit en songe à Béfhel une échelle, sullàm, qui s’élevait de terre et touchait le ciel, et sur laquelle les auges de Dieu montaient et descendaient. Gen., xxviir, 12 et 13. Cette échelle gigantesque était un symbole de la providence par laquelle Dieu veille constamment sur les hommes et dont les anges sont les ministres. Voir t. i, col. 1672-1673. Elle est aussi un indice certain de l’emploi habituel de l’échelle à cette époque reculée de l’histoire. Les songes divins, en effet, aussi bien que les songes humains, présentent à l’imagination de l’homme endormi des images d’objets qui l’entourent et dont il peut saisir facilement la signification. Les rabbins distinguaient l’échelle de Tyr, qui était courte, de l’échelle égyptienne, qui était longue. Talmud de Jérusalem, Eroubin, ix, 1, trad. Schwab, Paris, 1881, p. 288. — L’échelle peut devenir machine de guerre et servir à tenter l’assaut d’une ville assiégée. L’application des échelles aux remparts pour forcer l’entrée d’une forteresse est le procédé ! e plus anciennement employé, et on le voit souvent représenté sur

les bas-reliefs égyptiens (voir t. i, fig. 286, col. 1CC2) et assyriens (t. i, fig. 261, col. 983), comme chez les Romains (fig. 514). Il est indiqué une fois seulement dans la Bible. Lorsque Judas Machabée alla au secours de la forteresse de Dathéma pour la délivrer, les Syriens, qui en faisaient le siège, s’armèrent d’échelles et de machines de guerre pour l’emporter d’assaut, mais sans succès.

SU. — Soldat romain portant une échelle do s ; <ge. D’après FrOhner, Xa colonne Trajane, pi. 115.

IMach., v, 30. L’échelle dut servir aussi à d’autres sièges, dans les guerres racontées dans les Livres Saints, quoique ce soit le seul passage où elle soit nommée.

E. Makgenot.

ÉCHI (hébreu : ’Êhî ; Septante : ’Ay^iç), un des fils de Benjamin. Gen., xlvi, 21. Les Septante font Échi fils de Bala, et par conséquent petitfils seulement de Benjamin. Échi semble être le même que Ahiram de Num., xxvi, 38. Voir Ahara, t. i, col. 290. Dans la généalopie donnée dans la Genèse, il faut unir à Échi une partie du mot suivant, Ros : n>sn wNni iro », et l’on retrouve la généalogie des Nombres : Dnsur DnmN. Le ii, mem, ; ï été pris pour un N, aleph ; et après avoir fait deux mois on a ajouté naturellement la conjonction i, vav, « et. » De plus, le vi, schin, doit s’unir au mot suivant. Tous ces noms des enfants de Benjamin ont été maltraités par les copistes. Voir t. i, col. 1589. E. Levesque.

ÉCHO (v^<i), son réfléchi ou renvoyé par un corps solide de telle sorte que l’oreille l’entend de nouveau