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ÉBAL — ÉBEN-ËZER


On a retrouvé mentionnée dans les inscriptions sabéennes une « tribu de Gaban ». Cf. J. Halévy, Inscriptions sabéennes, dans le Journal asiatique, juin 1872, p. 497.

A. Legendre.

2. ÉBAL (hébreu : ’Êbâl ; Septante : ra16V)>, TutS^X), troisième fils de Sobal, un des descendants de Séir l’Horréen. Gen., xxvi, 23 ; I Par., i, 40.

3. ÉBAL, montagne de Palestine, dont le nom est toujours écrit Hébal dans la Vulgate. Voir Hébal.

ËBED (hébreu : ’Ébéd, « serviteur, » sous-entendu : de Dieu), nom de deux Israélites. La Vulgate écrit leur nom Obed et Abed. Voir ces mots. — Le mot’ébéd entre aussi comme élément composant dans’Ebéd-mélek, eunuque du roi Sédécias. Il est appelé Abdémélech dais la Vulgate. Voir Abdémélech, t. i, col. 20.

ÉBEN. Le mot hébreu’Êbén, « pierre, » sert à désigner plusieurs noms de lieux où l’on avait élevé un monument pour perpétuer la mémoire de certains événements : ’Ébén-Bôhan (Vulgate : Aben-Bohen) ; hâ’-Ébénhâ-’Ézél (Vulgate : lapis cui nomen est Ezel) ; ’Ebénhâ-Ézér (Vulgate : Lapis adjutorii) ; ’Ébén-haz-Zôhélét (Vulgate : Lapis Zoheleth). Voir Aben-Bohen, 1. 1, col. 34 ; Ében-Ézer, col. 1526 ; Ezel ; Zoiiéleth.

ÉBÈNE. Hébreu : hôbnîm (ketib) ; hobnim (keri) ; Septante : toc ; etaafofiivoi ;  ; Vulgate : hebeninos.

I. Description. — Ce nom désigne plusieurs sortes de bois usités dans les arts et remarquables autant par leurs teintes foncées que par leur extrême dureté. Cette dernière qualité permet de leur donner un poli parfait, qui ne laisse apercevoir aucune trace des fibres et rivalise avec celui d’un miroir (fig. 507). Les arbres qui produisent l’ébène habitent les régions tropicales du monde entier ; cependant les plus estimés, et les seuls anciennement connus des Orientaux, viennent de l’Inde ou des îles africaines de l’océan Indien. Presque tous appartiennent au genre Diospyros, de la famille des Ebénacées, gamopétales dioïques, à fruit charnu et pluriloculaire. La chair conserve ordinairement jusqu’à la maturité la plus avancée une saveur âpre, qui la rend médiocre comme comestible ; aussi l’intérêt réside-t-il spécialement dans le bois parfait, qui, une fois dépouillé des couches de l’aubier, épaisses et blanchâtres, se montre d’une densité et d’une finesse incomparables, avec des nuances atteignant le plus beau noir. L’espèce principale est le Diospyros Ebenum, arbre de dix à quinze mètres, qui croit à Ceylan, en Malaisie et aux îles Mascareignes.

F. Hy.

II. Exégèse. — Dans son oracle contre Tyr, Ézéchiel, xxvii, 15, mentionne les habitants de Dedan (voir Dadan 1, col. 1202) comme venant apporter sur les marchés de cette ville des dents d’ivoire et des hobnim. Ce nom d’origine étrangère désigne l’ébène ; il s’est conservé dans l’i'ësvoc grec et Vebenus, hebenum latin. En égyptien,

on l’appelait aussi [j I *, habni. Saint Jérôme, dans

sa traduction de la Vulgate, Ezech., xxvii, 15, a bien vu qu’il s’agissait d’ébène, mais il a rapporté faussement hebeninos à dentés, qui précède. Symmaque a rendu exactement, ëëevou ; , en conservant la forme plurielle du texte hébreu, qui paraît désigner des morceaux de bois d’ébène. L’arabe, le persan, abnus, nom emprunté à l’Inde. Si les Septante ont traduit par toÎc ; cïtToefopiévoi ; , c’est qu’ils ont lu probablement : cisa’D « à ceux qui

sont introduits » ou 3>ns’t « à ceux qui entrent ». L’ivoire

et l’ébène sont souvent réunis, comme ici, dans les descriptions que font les anciens du commerce de l’Inde ou de l’Ethiopie. Bochart, Hierozoicon, part. 2, lib. i, c. 20, Opéra, 1692, t. iii, p. 141. Ce bois a toujours été fort

estimé. Théophraste, Hist. plant., iv, 5 ; Pline, H. N. ? xii, 8. Dès le temps des pyramides, on l’employait en Egypte pour faire des statuettes, des coffres, des palettes de scribes, des objets de toilette, etc., comme on peut le voir dans les divers musées d’antiquités égyptiennes. Sous l’ancien empire, l’ébénier paraît avoir été cultiver autour de Memphis. Mais dés la XVIIIe dynastie on était

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507. — Hameau, fleurs et fruit de l’ébénier.

obligé d’aller chercher l’ébène au loin, par exemple au. pays des Somalis. *Du temps de Virgile, Georg., ii, 115, les Romains le tiraient de l’Inde :

Sola India nigrum

Fert ebenum.

Cependant Pline, H. N., xii, 8, parle aussi de l’ébèned’Ethiopie, tout en constatant que l’ébénier y était raredepuis Syène, limite de l’empire, jusqu’à Méroé ». Lucain, Phars., x, 304, et Diodore de Sicile, i, 19, ledisent abondant dans l’Ile de Méroé. E. Levesque.

    1. ÉBEN-ÉZER##

ÉBEN-ÉZER (hébreu : hâ-’Ébén hâ-’Ézér, avec l’article devant les deux mots, « la Pierre du Secours, » I Reg., iv, 1 : ’Ébén hâ-’Ézér, I Reg., v, 1 ; à la pause, ’Ébén hâ-’Azër, I Reg., vil, 12 ; Septante : ’AêevéÇep, Codex Alexandrinus : ’AëevvéÇî ?, I Reg., IV, 1 ; Codex Valicanus, ’AëEwVjp ; Cad. Alex., ’AêsvvlÇïp, I Reg., v, 1 ; Vulgate : Lapis Adjutorii, dans les trois passages), nom de l’endroit où Samuel éleva une pierre commémorative, pour rappeler la victoire que Dieu lui fit remporter sur les Philistins. I Reg., vii, 12. Vingt ans auparavant, les Israélites y avaient campé, au moment de soutenir contre les mêmes ennemis un combat dans lequel ils furent vaincus. I Reg., iv, 1. L’arche d’alliance, qui y avait été apportée de Silo, fut prise par les vainqueurs et transportée à Azôt. I Reg., v, 1. Dans ces deux derniers passages, le nom est mis par anticipation ; c’est ainsi que plusieurs localités sont mentionnées dans la.