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DUPIN — DYSENTERIE


une nouvelle explication de ce livre avec des dissertations sur les millénaires, in-12, Paris, 1714. — Voir abbé Qoujetj Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du xvin’siècle, pour servir de continuation à celle de M. du Pin (1736), t. i, p. 1 ; Hurler, Nomenclator litterarius

(2° éd.), t. ii, p. 814.

B. Heurtebize.
    1. DUPUY François##

DUPUY François, né à Saint-Bonnet, dans le Forez, vers 1450, mort le 17 septembre 1521. Il fut d’abord officiai des évêchés de Valence et de Grenoble. Il avait cinquante ans lorsqu’il entra chez les Chartreux ; il se distingua tellement par ses vertus, que ses confrères n’hésitèrent pas à l’élire général de l’ordre (1503), malgré le court espace de temps qu’il avait passé en religion. On a de lui : Catena aurea super Psalmos, in-f° ou in-4°, Paris, 1510, 1520, 1529, 1530, 1533 et 1534.

M. AUTORE.

DURA (chaldéen : Dura" ; Septante : Asetpi), nom d’une plaine ou d’une vallée des environs de Babylone, où Nabuchodonosor fit élever la statue plaquée d’or que Daniel et ses compagnons refusèrent d’adorer. Dan., in. Ce nom est assez commun en Babylonie et en Assyrie : Ammien Marcellin, xxiii, 5, et xxv, 6, édit. Didot, 1855, p. 197 et 239, et Polybe, v, 48 et 52, édit. Didot, 1852, p. 294 et 296, mentionnent deux localités ainsi nommées, l’une en Assyrie, l’autre en Mésopotamie. — Les textes cunéiformes en mentionnent également plusieurs, spécialement trois en Babylonie. The Cuneiform Inscriptions of the Western Asia, t. iv, pi. 38, obv. c. ii, 1. 9-11 ; Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies, p. 216 ; Schrader-Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament, 1888, t. ii, p. 128 et 315. Ce nom, sous sa forme babylonienne de duru, signifie « forteresse ». — La localité mentionnée par Daniel doit être évidemment cherchée dans le voisinage de Babylone. On la retrouve, sous son nom ancien de Doura, à huit kilomètres sudest de cette ville, où l’on voit les restes d’un ancien canal nommé Nahr-Doura, « fleuve de Doura, » et des collines ou amas de ruines nommées les tells de Doura. L’une d’elles, en briques séchées au soleil, est de forme si régulière, que les indigènes la nomment el-mohattat, « l’alignée, » haute de six mètres sur une base carrée de quatorze mètres de côté. M. J. Oppert, Expédition en Mésopotamie, 1. 1, p. 238-240, a supposé que c’était le piédestal même de la statue de Nabuchodonosor. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iv, p. 303-304 ; J. Menant, Babylone et la Chaldée,

1875, p. 244, et la carte, p. 261.

E. Pannier.
    1. DUTRIPON François Pascal##

DUTRIPON François Pascal, correcteur à l’imprimerie Adrien Le Clère, à Paris, né à Nogent-sur-Seine (Aube), en 1793, mort à Paris le 13 décembre 1867. On doit à cet homme laborieux une bonne édition des concordances verbales latines de la Bible : Concordantix Bibliorum Sacrorum Vulgatse editionis, notis historicis, geographicis, chronicis locuplelatse, in-4°, Paris, 1838 ; 2e édit., Bar-le-Duc, 1868, etc. (Voir Concordances, col. 899) ; Verba Christi gallice et latine ex sacris Evangeliis aliisque Novi Teslamenti libris collecta, in-12, Paris, 1845. 0. Rey.

    1. DYSENTERIE##

DYSENTERIE (grec : Wêvrep/a, de S-jç, particule inséparable impliquant l’idée de mal, de douleur, de peine, et d’sVrepoc, « entrailles » ), inflammation et ulcération des intestins, accompagnée de tranchées, tormina, comme les appelle Celse, et souvent aussi d’hémorragies intestinales. C’est une des maladies les plus dangereuses et les plus meurtrières des pays chauds, où elle est presque toujours épidémique. Il en est déjà parlé dans le très ancien Papyrus Ebers, ûberseizt von Joachim, in-8°, Berlin, 1890, p. 9-11. Hérodote, yni, 115, raconte que la dysenterie ravagea l’armée perse en Thcssalie. Pendant la cam pagne d’Egypte (1798-1801), elle fit périr plus de soldats français que la peste qui sévissait alors dans le pays. En 1887, au Caire, sur 16545 morts, 1328 décès ont été dus à la dysenterie, et en 1888, 1321 sur 17754. Kartulis, Dysenterie, p. 8.

1° Cette maladie est celle dont il est question dans la lettre que le prophète Elisée envoya à Joram, roi de Juda : « Voici que Dieu frappera d’une grande plaie ton peuple, tes enfants, tes femmes et tout ce que tu possèdes. Et tu seras [toi-même en proie] à la maladie, tu souffriras d’un mal d’entrailles jusqu’à ce que tu rejettes tes entrailles jour par jour. » Joram perdit, en effet, sa famille et ses biens. « Et après tout cela, continue le texte sacré, Jéhovah le frappa dans ses entrailles d’une maladie incurable. Et les jours passèrent les uns après les autres, et au bout de deux ans ses entrailles sortirent par l’effet de sa maladie, et il mourut de cette maladie mauvaise. » Il Par., xxi, 14-19. Ces paroles expriment très bien les effets de la dysenterie. « Il semble au malade, dit Sydenham, que toutes ses entrailles vont sortir du corps. » Colin, Dysenterie, dans A. Dechambre, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, i" série, t. xxxi, 1885, p. 27. Plusieurs médecins ont cru que les lambeaux de chair, appelés vulgairement « raclures de boyaux », rendus par les personnes atteintes de la dysenterie, n’étaient que « des productions exhalées à la surface de la muqueuse intestinale sans aucune altération de cette muqueuse, des pseudo - membranes, en un mot, absolument comme il s’en forme et comme il en est rejeté dans les affections diphtériques… Les autres, au contraire, n’ont vu en ces débris que le résultat de l’exfoliation, plus ou moins large, plus ou moins profonde, de la muqueuse intestinale, et parfois des tuniques sous-jacentes ; telle est l’opinion qui a justement prévalu et qui a été, en fin de compte, établie par les médecins français, spécialement par ceux d’Algérie, et par les médecins anglais de l’armée des Indes. Le microscope a nettement démontré la nature organisée de ces lambeaux et prouve que leur structure était identique à celle des organes dont ils sont éliminés ». Colin, Dictionnaire, p. 28-29. La dysenterie peut devenir chronique ; c’est la forme qu’elle prit dans le cas du roi Joram, et elle finit par amener sa mort. Colin, ibid., p. 50, 61-66 ; R. J. Wunderbar, Biblischestalmudische Medicin, in-8°, Riga, 1850-1860, Abth. iii, p. 16-17.

2° Saint Paul, dans l’île de Malte, guérit de la dysenterie ( SuffevTepfot) le père du « Premier », c’est-à-dire du gouverneur de l’Ile, Publius. Act, xxviii, 8. Saint Luc dit que cette dysenterie était accompagnée de fièvres, itupetoî, ce qui, en effet, arrive dans ce cas (aussi Hippocrate, Judicat., 55, 56, etc., joint-il souvent 8u<jEvï£pt’a avec luipetic), et c’est là un des passages qu’on peut apporter en preuve des connaissances médicales de l’auteur des Actes. K. Hobart, The médical Language of St. Luke, in-8°, Dublin, 1882, p. 52-53. « Saint Luc emploie le pluriel (nupeToï ; ) en décrivant cette fièvre, dit R. Bennett, The Diseases of the Bible, in-12, Londres, 1887, p. 71-72, et il le fait indubitablement avec son exactitude ordinaire. On ne voit pas cependant avec une entière clarté ce que signifie ici l’emploi du pluriel. C’est un fait bien connu que la dysenterie est fréquemment accompagnée de fièvres intermittentes paludéennes. Il est donc possible que le pluriel indique ici simplement cette intermittence. Mais il peut marquer aussi que, par addition aux signes fébriles de la maladie produite par la malaria, la gravité de la dysenterie entretenait cet état de fièvre qui accompagne toutes les formes de désordres inflammatoires, et que le patient avait ainsi une double forme de fièvre, symptomalique et essentielle, comme on les appellerait aujourd’hui. » — Voir Kartulis (médecin à Alexandrie d’Egypte), Dysenterie (Ruhr) mit 13 Abbildungen, in-8°, Berlin, 1896. F. Vigouroux.