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DUGONG - DUMA


sures élégantes. Aussi quelques auteurs pensent-ils que le mot tahaê pourrait s’appliquer d’une manière générale à quelques autres mammifères marins, dont plusieurs peuvent fournir une peau plus line. Mais il n’est pas nécessaire de recourir à cette supposition pour expliquer le texte d’Ézéchiel. Il est fort concevable qu’à l’époque du prophète la peau de lahas ait été considérée comme d’une certaine valeur à Jérusalem, soit à cause de son caractère exotique, soit à raison de la perfection avec laquelle elle était ouvrée par les Égyptiens ou par les Phéniciens. — Voir F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 4e édit., t. IV, p. 397-399.

H. Lesêtre.
    1. DUGUET##

DUGUET, DU GUET André Jacques Joseph, théologien janséniste français, né à Montbrison le 9 décembre 1649, mort à Paris le 25 octobre 1733. Entré dans la congrégation de l’Oratoire, il fut ordonné prêtre au mois de septembre 1677, et enseigna à Troyes et à Paris Il se montra toujours fort attaché aux doctrines jansénistes et refusa de se soumettre à la bulle Vnigenitus. En conséquence, il abandonna les Oratoriens au mois de février 1685, et se retira à Bruxelles, près d’Antoine Arnaud. Il resta fort peu de temps en Belgique et revint à Paris. Très ; lié avec le fameux P. Quesnel, il revit le manuscrit des Réflexions morales sur le Nouveau Testament. Parmi ses nombreux écrits, qui forment plus de cent volumes, nous citerons : Règles pour l’intelligence des Saintes Écritures (avec une préface de M. l’abbé d’Asfeld), in-12, Paris, 1716 ; La Genèse en latin et en français, avec une explication du sens littéral et du sens spirituel, tirée de l’Écriture Sainte et de la tradition (en collaboration avec l’abbé d’Asfeld), 2 in-12, Paris, 1732 ; Explication du livre de la Genèse où, selon la méthode des saints Pères, l’on s’attache à découvrir les mystères de Jésus-Christ et les règles des mœurs renfermées dans la lettre même de l’Écriture (en collaboration avec l’abbé d’Asfeld), 6 in-12, Paris, 1732 ; le premier volume de cet ouvrage avait été publié l’année précédente : Commentaire sur l’ouvrage des six jours, in-12, Paris, 1731. Une autre édition en fut donnée sous le titre : Explication de l’ouvrage des six jours, où l’on a joint les explications des chapitres xxxviii et xxxix de Job et des Pseaumes xviii et ciii, qui traitent de la même matière, in-12, Paris, 1736 ; Explication du livre de Job où, selon la méthode des saints Pères, l’on s’attache à découvrir les mystères de Jésus-Christ et les règles des mœurs renfermées dans la lettre même de l’Écriture, 4 in-12, Paris, 1732 ; Explication du livre de Saul, 4 in-12, Paris, 1732 ; Explication du livre des Pseaumes, 7 in-12, Paris, 1733 ; Explication du livre de Job, 4 in-12, Paris, 1732 ; Explication de la prophétie d’Isaïe, 6 in-12, Paris, 1734 ; Explication de cinq chapitres du Deuléronome et des prophéties d’Habacuc et de Jonas, in-12, Paris, 1734 ; Préface sur le livre de Job, in-12, Amsterdam, 1734 ; Explication des livres des Rois et des Paralipomènes, 3 in-12, Paris, 1738 ; Le livre des JPseaumes avec des sommaires, in-12, Paris, 1740 ; Explication du Cantique des cantiques, de la prophétie de Joël, avec l’analyse du livre de Job, in-12, Paris, 1754 ; Explication du livre de la Sagesse, in-12, Paris, 1755 ; Explication de l’Épitre de saint Paid aux Romains, in-12, Avignon, 1756. — Voir André, L’esprit de M. Duguet, ou Précis de la morale chrétienne tirée de ses -écrits, in-12, Paris, 1764 ; Dictionnaire des livres jansénistes, t. III, p. 133 ; Quérard, La France littéraire, t. ii,

p. 652.

B. Heurtebize.
    1. DUHAMEL##

DUHAMEL, DU HAMEL Jean-Baptiste, astronome et littérateur, né à Vire en 1624, mort à Paris le 6 août 1706. II fit ses études à Cæn et à Paris, et, âgé de dix-neuf ans, il entra dans la congrégation de l’Oratoire. II en sortit pour devenir curé de Neuilly-sur-Marne, où il resta jusqu’en 1663. Trois ans plus tard, il était nommé secrétaire

perpétuel de l’Académie des sciences, qui venait d’être fondée par Colbert. Il accompagna le ministre plénipotentiaire Colbert de Croissy pour la signature de la paix d’Aix-la-Chapelle, et le suivit ensuite en Angleterre. Latiniste distingué, il a écrit un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels : Institutiones biblicse, seu Scripturse Sacrse prolegomena cum selectis annotationibus in Pentateuchum, in libros historicos Veteris Testamenti et in librum Job, 2 in-12, Paris, 1698. Le second volume de cet ouvrage porte le titre : Annotationes selectx in difficiliora loca Sanctse Scriptural tomus il qui continet annotationes in libros historicos et in librum Job, in-12, Paris, 1699 ; Liber Psalmorum, cum selectis annotationibus in loca difficiliora, in-12, Reims, 1701 ; Salomonis libri très Proverbia, Ecclesiastes et Canticum canticorum, item liber Sapientise et Ecclesiasticus cum selectis annotationibus, in-12, Reims, 1703 ; Biblia sacra Vulgatse editionis, Sixti V et Clementis VIII Pont. Max. recognita, versiculis distincta, una cum selectis annotationibus ex optimis quibusque interpretibus excerplis, prolegomenis, novis tabulis chronologicis, historicis et geographicis illustrata, indiceque epistolarum et evangeliorum aucta, in-f », Paris, 1706. Les divers travaux de Duhamel se trouvent reproduits dans ce dernier ouvrage. — Voir Mémoires de Trévoux, 1706, t. ii, p. 618 ; Journal des savants du 22 mars 1706 ; Ingold, Essai de

bibliographie oratorienne, p. 41.

B. Heurtebize.

DUMA (hébreu : Dûmâh), nom d’un fils d’Ismaël et d’une ville de la tribu de Juda.

1. DUMA (hébreu : Dûmâh ; Septante : Aou(iâ, Gen., xxv, 14 ; ’160u[iâ, I Par., i, 30 ; -J)’180u(jiaïa, Is., xxi, 11), fils d’Ismaël, cité dans les listes généalogiques, Gen., xxv, 14 ; I Par., i, 30, entre Masma et Massa. Ce nom désigne en réalité une tribu ou un district de l’Arabie septentrionale, dont il est possible, malgré l’assertion de Reuss, Les Prophètes, Paris, 1876, t. i, p. 293, note 1, de déterminer la position géographique. On s’accorde, en elîet, généralement aujourd’hui à identifier -D’, i, Dûmâh,

avec l’oasis appelée J J^J-l ^o>), Doumat el-Djendel,

à sept journées de Damas, à treize de Médine et à quatre au nord de Téima. Cf. C. Niebuhr, Beschreibung von Arabien, in-4°, Copenhague, 1772, p. 344. C’est dans ces contrées qu’habitaient d’autres peuplades ismaélites, les Nabatéens (Nabaioth), Cédar, Massa et Théma. Voir Arabie, t. i, col. 856-866, et la carte, col. 857. Nous préférons cette opinion à celle de J. G. Wetzstein, Reisebericht ùber Hauran und die Trachonen, Berlin, 1860, p. 93, qui place cette tribu à l’est du Hauran. — Doumat el-Djendel, c’est - à - dire « Doumat la rocheuse », ou encore Doumat esch - Schâmiyéh, « Doumat de Syrie, » pour la distinguer de Doumat el-’Irâq, est la Aoù(ji ; 9a, Ao-J(ia16a, de Ptolémée, V, xix, 7 ; la Aoii[i « 6a d’Etienne de Byzance ; la Domata de Pline, vi, 157 (cf. A. Dillmann, Die Genesis, 6e édit., Leipzig, 1892, p. 314). Cette oasis porte de nos jours le nom d’el-Djôf, et forme la ligne de démarcation entre le Schâm ou « la Syrie » et Y Iraq, « la Babylonie ».

Le Djôf, qui peut avoir en longueur, de l’ouest à l’est, envirç>n cent kilomètres, sur quinze à vingt de large, est situé entre le désert septentrional, qui le sépare de l’Euphrate et de la Syrie, et le Néfoud méridional. Cependant par sa situation, son climat, les produits de son sol, il appartient beaucoup moins à la région du nord qu’aux provinces du centre de l’Arabie, dont il est en quelque sorte le vestibule. Si l’on traçait un triangle équilatéral touchant par sa base d’un côté à Damas et de l’autre à Bagdad, le Djôf en occuperait le sommet ; en prolongeant les lignes dans une direction opposée, on rencontrerait Médine au sud-ouest, et Zulpha, vaste entrepôt commercial du Nédjed, au sud-est. Cette position cen-