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DRAGON — DRUSIUS

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ntihâS bàriak de Job s’identifiait plutôt avec le Rirît égyptien qu"avec le Dragon, tel qu’on le délimitait en Occident, et qu’il comprenait certaines étoiles plus éclatantes de son voisinage. Ainsi s’explique la mention que fait l’auteur de Job de cette constellation, comme spécialement capable de donner une idée de la puissance divine. — Quelques auteurs traduisent le vers de Job de cette autre manière :

Sa main transperce le Serpent bâriah.

Le mot hollâh ne viendrait pas alors de hûl, « former » au pilel ; mais de hâlal, « transpercer » au poel. Le vers ferait allusion à une croyance générale chez les anciens peuples, actuellement encore admise par les Chinois. D’après eux, le soleil et la lune sont attaqués dans leur course par des monstres vivants, qui ne sont autres que les animaux qui peuplent le firmament et dont on a fait des constellations. Les éclipses des deux astres sont dues aux victoires momentanées de ces adversaires. Cf. Ozanam, Études germaniques, Paris, 1894, 6e édit., t. i, p. 79. Chez les anciens Égyptiens, c’était un serpent gigantesque, Apôpi, qui s’élançait du Nil pour attaquer Râ, le soleil. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 90-93. Certains commentateurs estiment que l’auteur de Job, m, 8, se réfère à ces croyances quand il parle de « ceux qui maudissent le jour et savent faire lever Léviathan », le monstre qui combat le soleil et produit les éclipses. Cf. Dillmann, Hiob, Leipzig, 1869, p. 27. Dans cette interprétation, Dieu, qui crée la splendeur et la sérénité des cieux, serait considéré comme le tout - puissant Maître qui réduit le Dragon à l’impuissance en le transperçant. Il convient de dire toutefois que, si l’auteur sacré fait vraiment allusion à cette croyance de son époque, c’est à titre purement poétique, et sans autoriser pour le fond une théorie qui serait en contradiction avec tout le reste

de son livre.

H. Lesêtre.

DRAPEAU. Voir Étendard.

    1. DRECHSLER Christoph Moritz Bernhard Julius##

DRECHSLER Christoph Moritz Bernhard Julius, théologien protestant conservateur, né à Nuremberg le Il août 1804, mort à Munich le 19 février 1850. En 1825, il expliqua l’Ancien Testament à Erlangen, en qualité de privâtdocent. Il devint, en 1833, professeur extraordinaire de langues orientales dans cette même ville, et professeur ordinaire, en 1841. En 1848, il fut obligé de donner sa démission et se retira à Munich, où il demeura jusqu’à sa mort. On a de lui : Die Unwissenschaftlichkeit im Gebiete der aîtestamentlichen Kritik betegt aus den Schriften neuerer Kritiker besonders der Herren von Bohlen und Vatke, in-8°, Leipzig, 1837 ; Die Einheit und Aechtheit der Genesis oder Erklârung derjenigen Erscheinungen in der Genesis, welche wider den mosaischen Ursprung derselben gélten gemacht werden, in-8°, Hambourg, 1838 ; Der Prophet Jesaja, ùbersetzt und erklârt, travail inachevé dont il publia lui-même la première partie (ch. i-xii), in-8°, Stuttgart, 1844-1845, et la première moitié de la seconde partie (ch. xiil-xxvii), in-8°, Stuttgart, 1849. Les chapitres xxviii-xxxix, trouvés dans ses papiers après sa mort, furent publiés in-8°, à Berlin, 1854, par Frz. Delitzsch et Aug. Hahn. Pour la seconde partie d’Isaïe, Drechsler n’avait laissé que quelques notes, qui furent utilisées pour l’achèvement du commentaire par les mêmes éditeurs, qui le publièrent à Berlin, en deux fascicules in-8°, 1856 et 1857. — Voir H. Ewald, Jahrbûcher der biblischen Wissenschaft, t. ii, 1849, p. 60-63 ; AUgenieine deutsche Biographie, t. v, 1877, p. 387.

    1. DROITE##

DROITE (MAIN). Voir Main.

DROMADAIRE. Voir Chameau, col. 520.

    1. DRUSILLE##

DRUSILLE (Apovio(XXa), fille dllérode Agrippa I"

et femme de Félix, gouverneur de Judée. — Les Actes des Apôtres, xxiv, 24, mentionnent Drusille dans le récit de la comparution de saint Paul devant son mari Félix, après son arrestation à Jérusalem par le tribun Lysias. Saint Luc dit seulement qu’elle était Juive. Elle naquit en l’an 38 après Jésus-Christ, et, en 43, elle fut fiancée à Antiochus Épiphane, fils d’Antiochus IV Épiphane, roi de Commagène ; mais le mariage n’eut pas lieu, parce qu’Épiphane refusa de se faire circoncire. Joséphe, Ant. jud., XX, vii, 1. Elle fut mariée à Azizus, roi d’Émèse, à l’âge de quatorze ans. Josèphe, Ant. jud., XIX, IX, 1 ; XX, vii, 1. Peu après son mariage, Félix, qui venait d’être nommé gouverneur de Judée, devint épris d’elle et résolut de l’épouser. Il réussit, à l’aide d’un magicien de Cypre, nommé Simon, à lui faire abandonner son mari, et la prit pour femme, malgré la loi qui défendait à une Juive d’épouser un païen. Josèphe, Ant. jud., XX, vii, 2. Drusille eut de Félix un fils nommé Agrippa, qui périt dans une éruption du Vésuve. Josèphe, Ant. jud., XX, vu, 2. On ignore l’époque de la mort de Drusille. — Tacite, Hist., v, 9, dit que la Drusille femme de Félix était petite-fille de Cléopâtre et d’Antoine ; mais les indications données par Josèphe concordent mieux avec le passage des Actes, qui dit que Drusille était Juive. Il n’y a du reste dans l’histoire ancienne aucune trace de l’existence d’une Drusille petite-fille d’Antoine. Il n’y a non plus aucune raison d’admettre l’existence de deux Drusille, successivement femmes de Félix. E. Beurlier.

    1. DRUSIUS Jean##

DRUSIUS Jean, théologien protestant, dont le vrai nom est Van der Driesche, né à Oudenarde le 28 juin 1550, mort à Franeker le 12 février 1616. Après avoir étudié à Gand et à Louvain, il se rendit, en 1567, en Angleterre, où son père, convaincu d’erreurs calvinistes, avait trouvé un refuge. En 1571, à l’âge de vingt-deux ans, il fut nommé professeur de langues orientales à Oxford. Il retourna ensuite dans les Pays-Bas. Le 30 juin 1577, il fut nommé professeur de langues orientales à l’université de Leyde, qu’il quitta en 1585, pour aller enseigner à Franeker. Toute sa vie fut consacrée à l’étude de la Bible, et il fut un des premiers qui prit soin de rechercher les fragments des versions grecques autres que les Septante qui se rencontrent dans les Pères. Ses coreligionnaires l’accusèrent tantôt de tendances arminiennes, tantôt de trop favoriser le catholicisme. Nous mentionnerons parmi ses ouvrages : In psalmos Davidis veterum interpretum ques exstant fragmenta, in-4°, Anvers, 1581 ; Ad voces ebraicas Novi Testamenti commentarius, in quo prœter explicationem vocum varias nec levés censures, in-4°, Anvers, 1582 ; Queestionum ac responsionum liber, in quo varia Scriptures loca explicantur aut emendantur, in-8°, Leyde, 1583 ; Ebraicarum queestionum, sive qusestionum ac responsionum libri duo, videlicet secundus ac tertius, in-8°, Leyde, 1583 ; Animadversionum libri duo : in quibus prestér dictionem ebraicam plurima loca Scripturse interpretumque veterum explicantur, emendantur, in-8°, Leyde, 1585 ; Esthera ex interpretatione S. Pagnini et Joh. Drusii in eam annotationes. Additiones apocryphes ab eodem in latinum sermonem conversas et scholiis illustrâtes, in-8°, Leyde, 1586 ; Historia Ruth ex ebreso latine conversa et commentario explicata. Ejusdem historiés translata grssca ad exemplar complutense et notes in eamdem. Additus est tractalus : an Reuben mandragoras invenerit » in-8°, Franeker, 1586 ; Miscellanea locutionum sacrarum, tributa in centurias duas : in quibus prseter Scripturas varia iheologorum loca, Augustini preecipue illustrantur aut emendantur, in-8°, Franeker, 1586 ; Parallela sacra, id est locorum Veteris Testamenti cum iis quse in Novo citantur conjuncta commémoration ebraice et gresce, in-4°, Franeker, 1588 ; Proverbiorum classes dues in quibus explicantur proverbia sacra et ex sacris orta ; item sententies Salomonis et allegorisc,

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