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DOR


tance de cette anse, délimité par deux promontoires, qui jadis s’avançaient plus loin dans la mer, au moyen de deux môles artificiels, aujourd’hui en partie détruits. Le promontoire auquel s’adaptait le môle septentrional était’adis fortifié. Vers son extrémité et à son point culminant, on aperçoit les restes d’une haute tour, qui ne paraît pas remonter au delà des croisades ; cependant les substructions qui recouvrent les flancs du rocher sont beaucoup plus anciennes, et prouvent que dès l’antiquité cette pointe a dû être protégée. À l’est de ces débris, sur la plate-forme supérieure du cap, plusieurs fûts mutilés

actuellement en grande partie couvert de broussailles. Non seulement son ancienne configuration intérieure est méconnaissable, mais encore tous ses édifices publics et privés ont été complètement détruits ; néanmoins çà et là encore sont épars quelques beaux blocs, ainsi qu’un certain nombre de fûts brisés, rongés par le temps. À un kilomètre tout au plus de ces ruines, vers l’est, s’étendent de vastes carrières, dans la chaîne de collines qui couvre, du sud au nord, l’espace de trois kilomètres. C’est de là qu’ont été tirés tous les matériaux qui ont servi à bâtir la ville. Là aussi était la nécropole de cette cité. Un très

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501. — Vue de Tantourah (l’antique Dor). D’après une photographie.

de colonnes sont encore enfoncés dans le sol, et plus loin on distingue les vestiges d’un fossé aux trois quarts comblé. Au pied de la tour, vers le nord, une assez puissante construction semble avoir servi de magasin maritime ; c’est une enceinte rectangulaire, encore en partie debout, bâtie avec de superbes blocs parfaitement équarris. Une autre construction de moindre dimension, mais bâtie de - la même manière, était attenante à celle-ci ; elle est aux trois quarts renversée. Plus au nord, un petit cap fait saillie dans la mer ; quelques gros blocs bien taillés y sont encore en place. En continuant à marcher le long de la plage, dans la direction du nord, on arrive à un long mur aboutissant à la mer, comme une sorte de digue, et à un quai pavé de larges dalles. Puis autour d’une anse arrondie en demi-cercle, abritée par un Ilot contre les vents d’ouest, une quinzaine de colonnes portant avec elles leur base carrée gisent dans le sable.

La ville de Dor s’étendait sur une longueur de douze cents mètres, et sa largeur, dans l’intérieur des terres, était d’environ six cent soixante-dix mètres. Le mur d’enceinte qui l’environnait a été presque partout rasé de fond en comble, et l’emplacement qu’elle occupait est

grand nombre de tombeaux sont encore bien conservés, mais tous ont été violés. Les uns sont simples, les autres contiennent plusieurs chambres sépulcrales. L’entrée, étroite et rectangulaire, est ordinairement précédée d’une sorte de petit vestibule en forme d’auvent et s’arrondissant en plein cintre. Intérieurement ils renferment soit des fours à cercueils, soit des auges funéraires, surmontées chacune d’un arceau cintré. On trouve dans les environs deux puits d’apparence antique. L’un porte le nom de Bit’Driméh. Ce nom, dit M. V. Guérin, à qui nous empruntons cette description, est selon toute apparence un souvenir de celui de Ap-j|jLÔ ; (lieu planté de chênes), donné par les Grecs à une région de la Palestine attenante au mont Carmel, et à laquelle sans doute appartenait la plaine de Dor. Cf. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 306-309 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t. ii, p. 7-11 ; Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1874, p. 12 ; 1887, p. 84.

III. Histoire. — S’il faut en croire Etienne de Byzance, citant lui-même Claudius Iolaûs, Dor aurait été fondée par des Phéniciens, qui s’étaient réunis en cet endroit parce que le rivage est bordé de rochers abondant eu