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DISQUE — DIVINATION

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xxxiv, 80. Clarac, Musée de sculpture, édil. S. Reinach, in-8°, Paris, 18° 7, pi. 860, n » 2191 B ; pi, 862, n° « 2194 C, 2195 ; pi. 863, n" 2194 A, 2193, 2196 À ; cf. pi. 579, n » 1251, etc. ; M. Gollignon, Histoire de la sculpture grecque, in-8°, Paris, 1895-1897, t. i, p. 473 ; t. ii, p. 124. Le jeu du disque est également représenté sur un certain nombre de peintures de vases. Monuments de l’Institut archéologique de Rome, t. i, pi. xxii, 16 ; Archâologische Zeitung, 1881, pi. îx ; 1884, pi. xvi, etc. ; Collection Dutuit, in-8°, Paris, 1879, n° 79. Voir Gûhl et Kôner, La vie des Grecs, trad. Trawinski, in-8°, Paris, 1884, p. 314-316. - E. Beurlier.

    1. DIVINATION##

DIVINATION, art réel ou supposé de découvrir l’avenir ou les choses cachées. Cet art était en grand honneur chez les anciens peuples de l’Orient, et les auteurs sacrés ont eu fréquemment l’occasion d’en parler.

I. Les différents procédés de divination mentionnés dans la Bible. — 1° Les terâfim, eïStaXa, idola, sont des idoles domestiques, des espèces de dieux pénates, qu’on interrogeait d’une certaine façon pour en obtenir des oracles. Outre leur rôle protecteur, les terâfim étaient donc censés exercer une action divinatoire. Ils apparaissent pour la première fois au temps d’Abraham, et Laban, qui en possède, les appelle ses dieux. Gen., xxxi, 19, 30. Voir Teraphim. Il n’est pas encore dit, dans ce passage de la Genèse, que les ferâjïm soient consultés comme des oracles, bien que, d’après la conjecture d’Aben-Esra, Rachel les ait soustraits pour empêcher Laban de les interroger et de savoir par eux le chemin que Jacob avait pris pour fuir. Cf. Rosenmûller, Scholia in Genesim, Leipzig, 1795, p. 272. Mais, dès l’époque des Juges, la puissance divinatoire leur est attribuée par la crédulité populaire. L’Éphraïmite Michas se fabrique un éphod et des terâfim, qui excitent l’envie des Danites et que ceux-ci emportent de vive force. Jud., xvii, 5 ; xviii, 18-26. Le rapprochement entre l’éphod et les terâfim indique déjà que ces derniers ne sont pas des idoles muettes. Au temps de Josias, on trouve joints ensemble les’obôf ou nécromanciens, les yîdd’onim ou devins et les (erâfîm. IV Reg., xxiii, 24. Dans Osée, iii, 4, les terâfim sont encore nommés en même temps que l’éphod. Enfin Zacharie, X, 2, dit positivement que « les ferâfim ont proféré de vaines choses », et Ézéchiel, xxi, 26, montre le roi de Babylone « consultant les (erâfîm ». On ignore de quelle manière s’obtenaient ces consultations. Le moyen devait être simple, puisque les (erâfîm paraissent avoir été des idoles domestiques, que chaque particulier interrogeait à son gré. Cette forme de divination était d’origine chaldéenne. Les ferâfim sont aux mains de Laban, qui vient de Chaldée, et, à l’époque d’Ézéchiel, ils servent encore au roi de Babylone.

2° L’art des hartummim, Gen., xli, 8, 15 : lir l’(r i xal, conjectures ; ailleurs : ItcocoiSo ; , çaf|xaxoî, malefici, arioli. Les hartummim sont les devins que le pharaon d’Egypte appelle à lui pour expliquer ses songes. Ils appartiennent vraisemblablement à cette classe sacerdotale que le texte bilingue de Canope désigne sous les noms de refy hetu, iepoYp « |i|xaTEÎç, les sages, les savants, les scribes sacrés. Comme le mot hartummim est également employé par Daniel pour désigner des devins de Babylone, il n’est pas nécessaire d’en chercher l’étymologie dans la langue égyptienne. Il peut très bien venir de hèrét, « stylet à écrire, » d’où hartummim, les écrivains sacrés, les hiérogrammates. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 520 ; de Hummelauer, Comment, in Genesim, Paris, 1895, p, 545. Dans la mythologie égyptienne, c’est le dieu Thot qui a découvert le secret de toutes les incantations et qui en a transcrit les formules. Ces formules doivent être récitées suivant certaines intonations, et l’art du rel} hetu consiste à les connaître à fond, à les transcrire fidèlement et à les appliquer selon les règles. La plupart des livres magiques égyptiens renferment des formules pour envoyer des songes ; il en existait d’autres pour les inter préter. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895, t. i, p. 145, 213. Les interprètes appelés par le pharaon ne peuvent expliquer ses songes à l’aide de leur art, et la supériorité de Joseph consiste à en donner l’interprétation sans le secours d’aucune formule magique. Gen., xli, 8-25. Les hartummim reparaissent à la cour du pharaon au temps de Moïse, non plus pour expliquer les songes, mais pour opposer des prestiges magiques aux miracles opérés par l’envoyé de Dieu. Exod., vii, 11, 22 ; viii, 7, 18, 19 ; ix, 11 ; Sap., xvii, 7. Voir Magie. On trouve dans la Bible plusieurs autres exemples d’oniromancie ou interprétation des songes, tantôt par magie ou tromperie, Eccli., xxxiv, 5, 7 ; Jer., xxiii, 32 ; xxix, 8 ; tantôt avec le concours plus ou moins formel de l’assistance divine. Jud., vii, ’13 ; Esth., xi, 12 ; Job, xxxiii, 14-16 ; Dan., ii, 26-31 ; iv, 16 ; v, 11, 12. Voir Songes. — À la cour de Babylone sont aussi mentionnés des hartummim, Dan., i, 20 ; II, 2, 10, 27 ; iv, 4, 6 ; v, 11, qui sont encore désignés sous le nom de kasdim, « chaldéens. » Dan., ii, 2, 4, 10 ; iii, 8, 48 ; iv, 4 ; v, 7, 11. Ils faisaient partie de ce personnel sacerdotal qui entourait les rois et exerçait pour le compte des princes les divers arts magiques et divinatoires. Leurs formules étaient empruntées à l’astrologie.

3° La fyokmah ou « sagesse » entendue dans le sens particulier d’habileté à pratiquer la divination. Le nom de hâkâmîm, ao ?oi, sapientes, est donné aux devins d’Egypte, Gen., xli, 8 ; Is., xix, 11, 12 ; d’Idumée, Abd., 8 ; de Tyr et de Byblos, Ezech., xxvii, 8, 9 ; de Perse, Esth., i, 13, et de Babylone. Jer., l, 35 ; li, 57. Ces derniers portent en chaldéen le nom de hakkîmîn. Dan., ii, 13 ; iv, 3 ; v, 15, etc.

4° Le qésém ou le miqsâm, le sortilège, l’oracle ou la divination en général, ixavtei’a, divinatio, de qâsam, exercer l’art divinatoire, d’où qôsêm, hocvtîs, ariolus, augur, divinus, incantator, le devin. Le mot qésém n’est pris qu’une seule fois en bonne part dans la Bible. Prov., xvi, 10. Le qésém comprend différentes pratiques divinatoires. Les Philistins s’en servent pour connaître le parti à prendre. I Reg., vi, 2. La pythonisse d’Endor fait du qésém pour évoquer Samuel après sa mort. I Reg., xxviii, 8. Ézéchiel, xxi, 26, 27, dit du roi de Babylone : « Le roi de Babylone se tient au carrefour où se divisent les routes pour faire de la divination, liqesom qésém ; il agite les Uèches, consulte les terâfim, examine le foie ; dans sa droite il tient le qésém : Jérusalem. » Plusieurs procédés de divination sont indiqués dans ce texte. Le premier consiste à agiter ensemble, pour les mêler, des flèches sur lesquelles sont inscrits des noms. Saint Jérôme, In Ezech., vii, 21, t. xxv, col. 206, explique ainsi cette pratique : « Il consulte l’oracle à la façon de son pays, en mettant des Uèches dans son carquois et en les mêlant. Celles-ci portent des noms ou des signes indiquant le nom de chaque ville, et il voit, par la Uèche qui sort la première, la ville qu’il doit attaquer tout d’abord. C’est ce procédé que les Grecs nomment fteXo(iavria (divination par le trait) ou paêSonavtfa (divination par la baguette). » Le premier qésém qui sort est celui qui porte le nom dé Jérusalem ; cette ville sera donc la première attaquée. Le prophète indique par là quelle est l’imminence du danger. — Osée, iv, 12, fait allusion à la rhabdomancie quand il dit : « Mon peuple consulte son bois (c’est-à-dire son idole de bois, les terâfim), et sa baguette lui indique » ce qu’il doit faire. En pareil cas, on prenait deux ou plusieurs baguettes, et, d’après la position qu’elles occupaient en tombant, on jugeait du parti qu’il fallait prendre. Le Coran, iii, 39 ; v, 4, mentionne la manière dont les Arabes pratiquaient la rhabdomancie. On préparait trois Uèches, la première avec l’inscription : « le Seigneur veut, » la seconde avec l’inscription : « le Seigneur ne veut pas, » et la troisième sans inscription ; on les plaçait dans un vase, et celle qui venait la première était censée indiquer la volonté divine. Cf. Gese-