Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/752

Cette page n’a pas encore été corrigée

1439

DIPLOIS — DISCIPLE

1440

    1. DIPLOÎS##

DIPLOÎS, mot grec, SinXotç, employé deux fois dans la Vulgate, Ps. cviii, 29, et Baruch, v, 25. Dans les deux passages, le traducteur latin a conservé le mot qu’il trouvait dans le texte grec sur lequel il faisait sa version. L’hébreu, Ps. cix, 29, porte le mot me’ii, qui signifie une sorte de tunique. C’est probablement aussi le mot que portait l’original hébreu de Baruch, aujourd’hui perdu. Voir Tunique.

    1. DIPONDIUS##

DIPONDIUS, mot par lequel on désignait en latin, dans le langage courant, le double as. Cicéron, Pro Quintio, xvi, 53. Il est employé dans ce sens par la Vulgate. Luc, xii, 6. Voir As, t. i, col. 1051.

E. Beurlier.

    1. DIPSAS##

DIPSAS (hébreu : èârâf, de èâraf, « brûler » ), serpent venimeux dont la morsure produit une soif inextinguible et mortelle. Les naturalistes appellent aujourd’hui du nom de « dipsade » une couleuvre qui vit sur les arbres, dans l’Inde et en Amérique. Les anciens connaissaient sous le nom de Situas, tiré du substantif Stya, « soif, » un serpent dont la morsure causait une fièvre ardente accompagnée d’une soif inextinguible. Nicandre, Theriac, 334 ; Élien, Nat. animal., vi, 51. Les serpents de cette nature ne manquent pas dans la presqu’île Sinaïtique, et le sârâf hébreu appartient vraisemblablement à la même espèce que le dipsas d’Élien. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 277. — Quand les Hébreux se lassèrent au désert de la manne que leur envoyait le Seigneur, Dieu déchaîna contre eux des nehâSim haèserâfîm, « serpents brûlants, » ô’çstç toÙç 6avatoOzas, ignitos serpentes, qui en firent périr un grand nombre. Num., xxi, 6. Les Hébreux contournaient alors par l’est le pays des Iduméens. La contrée rocheuse qu’ils parcouraient abondait en reptiles venimeux. La vengeance divine permit la multiplication de ces reptiles pour la punition des coupables. On ne sait d’ailleurs à quelle espèce pouvait appartenir le sârâf de la Bible. D’après Aquila, il s’agit d’un l| « upirçaTJ)ç, serpent « qui brûle », et d’après la Veneta, d’un irp^arrip, serpent dont la morsure cause une grande inflammation. Dioscoride, Theriac., 13 ; Élien, Nat. animal., vi, 51. Le sens général de êârâf n’en reste pas moins indiscutable : le sârâf n’est ni une couleuvre inoffensive, ni un serpent couleur de feu, maie un reptile dont la morsure a un double effet : une soif cuisante, puis la mort. Pour guérir ceux qui avaient été atteints, mais n’en étaient pas encore arrivés au dénouement fatal, Moïse reçut l’ordre de fabriquer un êârâf, ô’çiv, serpentent seneum, dont la vue suffisait à faire cesser le mal. Num., xxi, 8. Voir Serpent d’airain. Plus tard, il rappelait aux Hébreux qu’ils avaient rencontré au désert « le serpent sârâf, le scorpion, la région desséchée (simmà’ôn) où il n’y a point d’eau », Deut., viii, 15 ; Septante : « le serpent qui mord ( Sâx/wv), le scorpion et la soif (8(>{/a), sans qu’il y ait d’eau ; » Vulgate : « le serpent au souffle brûlant, le scorpion, le dipsas et absolument point d’eau. » Ce passage de la Vulgate est le seul où se rencontre le mot dipsas, qui devrait régulièrement traduire l’hébreu sârâf, déjà rendu par serpens flatu adurens, tandis qu’il correspond à simmà’ôn, « région de la soif, » nommée simplement 5fy% par les Septante. — Dans sa prophétie contre les Philistins, Isaïe, xiv, 29, dit que « de la race du serpent sortira le sêfa’, et son fruit sera le èârâf volant », ôçe : ç itExdc|j.Evoi, ce que la Vulgate traduit par absorbens volucrem, « qui dévore ce qui vole. » Dans un autre passage, Isaïe, xxx, 6, représente l’Egypte comme une terre d’affliction, « d’où sortent le lion et la lionne, la vipère et le Sârâf volant, s sxyova àanfôuv neTO|iiva>v, <t la race des aspics volants, » regulus volans. Dans ces deux passages, le èârâf apparaît comme un serpent très dangereux, puisqu’il est associé au sêfa’et à la vipère. Voir Serpents. Isaïe parle du èârâf volant. On ne connaît pas de serpents volants. Le seul reptile qui paraisse voler

est un saurien fort inoffensif, appelé dragon volant, et pourvu d’ailes analogues à celles des chauves-souris. Ces ailes sont formées par un repli de la peau que soutiennent les fausses côtes de l’animal : elles font plutôt office de parachute, pour le saut d’une branche à l’autre, que de véritables ailes. Le dragon se rattache ainsi à la série des sauriens paléontologiques appelés ptérodactyles. Isaïe ne saurait avoir en vue cet animal, qui habite les forêts et est aussi inconnu en Palestine qu’en Egypte. On ne peut dire non plus qu’il admette l’existence de serpents volants, bien que des anciens y aient cru, Hérodote, il, 75 ; iii, 108 ; Élien, Nat. animal., ii, 38, sans doute en prenant pour des reptiles des poissons volants. Le prophète parle en figures, et, s’il prête des ailes au sârâf, célèbre par ses ravages au désert, c’est pour montrer que le danger est prêt à fondre sur ceux

qui le méritent.

H. Lesêtre.
    1. DISAN##

DISAN (hébreu : Dîsân ; Septante : ’Pktwv, et dans les Paralipomènes : Akjocv), le dernier des fils de Séir i’Horréen, qui fut chef d’une tribu de même nom. Gen., xxxvi, 21, 30 ; I Par., i, 38. Il eut pour fils Hus et Aram. ou Aran. Gen., xxxvi, 28 ; I Par., i, 42.

    1. DISCIPLE##

DISCIPLE (grec : natty-ri) ; , de iiavOâvw, « celui qui apprend » et reçoit des leçons du 818â<rxa).o ; ou « maître » qui l’enseigne ; Vulgate : discipulus).

I. Ancien Testament. — L’opposition entre maître et disciple n’est pas marquée nettement dans la langue hébraïque. Dans les Septante, on ne lit pas une seule fois le mot iia8YiTÎiç. Les mots hébreux qui se rapprochent du sens de disciple sont : limmûd, « enseigné, » Is., viii, 16 ; l, 4 ; liv, 13, expression qui désigne le prophète de Jéhovah, et (almîd, « élève, » I Par., xxv, 8, appliqué à celui qui a besoin d’apprendre (Vulgate : indoctus). Ces deux termes sont rendus différemment par les traducteurs grecs : dans Is., viii, 16, par une périphrase (Vulgate : discipuli) ; dans Is., L, 4, par TuaiSec’a, « discipline » (Vulgate : erudita) ; dans Is., liv, 13, par 8e8axx 6 ; , « enseigné » (Vulgate : doctus, « enseigné » ), et dans I Par., xxv, 8, par |j.av9âvo>v, « apprenant. » — La Vulgate, qui a employé le mot discipulus une première fois, Is., viii, 16, l’emploie une seconde, Mal., Il, 12, pour traduire l’hébreu’ônéh, « celui qui répond. »

II. Nouveau Testament. — L’expression grecque |xaOï)-Trjç, comme l’expression latine discipulus, n’est employée que dans les quatre Évangiles et dans les Actes. On ne la rencontre jamais dans les Épltres ni dans l’Apocalypse. Elle a cinq acceptions principales. — 1° Elle désigne celui qui apprend de la bouche d’un maître. Matth., x, 24 ; Luc, vi, 40. — 2° Par extension, celui qui adhère à la doctrine d’un docteur ou d’une secte est appelé disciple de ce docteur ou de cette secte : « les disciples de Moïse, » Joa., ix, 28 ; de Jean-Baptiste, Matth., ix, 14 ; Luc, vii, 18 ; Joa., iii, 25 ; des pharisiens, Matth., xxii, 16 ; Marc, ii, 18 ; Luc, v, 33 ; de Jésus, Joa., vi, 66 ; vii, 3 ; xix, 30 ; Luc, VI, 17 ; vii, 11 ; xix, 37. — 3’Dans un sens plus restreint, le nom de « disciples » est réservé spécialement pour les Apôtres dans plusieurs passages des Évangiles. Matth. T x, 1 ; xi, 1 ; xii, 1 ; xiii, 10 ; xiv, 19 ; Marc, viii, 27 ; x, 24 ; Luc, viii, 9 ; ix, 16 ; Joa., ii, 2 ; iii, 32 ; vi, 11, etc.

— 4° Dans les Actes, le mot de « disciple » tout court (l’expression « disciple du Seigneur » ne se lit qu’une fois dans les Actes, IX, 1) est devenu synonyme de « fidèle, chrétien ». Act., vi, 1, 2, 7 ; ix, 1, 10, 19, 25, 26, 38 ; xi, 26, 29 ; xiii, 52 ; xiv, 19, etc. — 5° Dans le langage chrétien, on appelle en particulier « disciples » les soixante-douze personnes qui s’étaient attachées de bonne heure à Jésus-Christ et qu’il envoya deux par deux prêcher au-devant de lui, en leur faisant diverses recommandations, comme le raconte saint Luc, x, 1-17. Le texlus receptus grec porte soixante et dix au lieu de soixante et douze, mais plusieurs manuscrits grecs et