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DÉSERT


4. Sinaï (hébreu : midbâr Sînâî ; Septante : ïpvjiioç toO Sivâ ou SivS), Exod., xix, ’1, 2 ; Lev., vii, 38 ; Num, , I, 1 ; xxxiii, 15, etc. C’est la plaine A’Er-Rahah, qui, avec une aire d’environ trois cent douze hectares, s’étend au pied et au nord-ouest du Ras-Soufsaféh, dans le massif des monts sinaïtiques : elle formait un excellent théâtre pour la scène mémorable de la promulgation de la Loi.

5. Pharan (hébreu : midbâr-Pâ’rân ; Septante : ëpïi|io ; 4>Bpiv), Gen., xxi, 21 ; Num., x, 12 ; xiii, 1, 4, 27. Il est situé au cœur même de* l’Arabie Pétrée, et porte encore aujourd’hui le nom de Bàdiet et - Tîh ou « désert de l’Égarement », en souvenir du long séjour qu’y firent les Israélites, qui le parcoururent dans toutes les directions. Il s’étend entre le massif du Sinaï au sud et les limites méridionales de la Palestine au nord, se rattachant à l’ôuadi Arabah à l’est.

6. Cadès (hébreu : midbârQâdcs ; Septante : ’Épr)(io ; KiSr, ; ), Ps. xxviil (hébreu : xxix), 8. Il s’agit ici des solitudes qui avoisinent Cadès ou Cadèsbarné (’Aïn Qadis), à l’extrémité sud de là Terre Promise. Elles forment une partie du désert suivant, si elles ne se confondent avec lui.

7. Sin (hébreu : midbâr-Sin ; Septante : ’Épr É (io ; Sîv), Num., xiii, 22 ; xx, 1 ; xxvii, 14 ; xxxiii, 36, etc. Le nom hébreu est complètement distinct de celui du désert de Sin, représenté par la plaine à’El-Markha. Ce dernier s’écrit par un samech, tandis que le premier commence par uii tsadé. La position n’est pas la même non plus. Celui dont nous parlons, associé à Cadès, Num., xx, 1 ; xxxm, 36, se trouvait au nord du désertde Pharan.

8. Bersabée (hébreu : midbâr Be’êr Sâba’; Septante : xaïà tt]v 6p7)|iov, xarà tô çpéap toû Spxou ; Vulgate : solitude Bersabée), Gen., xxi, 14. Bir es-Séba’se trouve à dix ou onze lieUes au sud-ouest d’Hébron, sur la route de l’Egypte. Les terrains incultes de ces parages marquent la limite des déserts : plus haut, vers le nord, commencent Jes pays habités et cultivés.

Il* groupe. ^- Déserts de Juda et de Benjamin.

1. Désert de Juda (hébreu : midbâr Yehûdâh), Jos., xv, 61 ; Jud., i, 16 ; Ps. lxii (hébreu, lxiii), 1 (la Vulgate et les Septante mettent faussement ici « désert d’Idumée » ).’C’est, dans son ensemble, le distrioi ; sauvage et inhabité qui comprend le versant oriental des montagnes de Juda, à l’ouest de l’Arabah, de la mer Morte et du Jourdain, jusque vers Jéricho. Il est appelé « désert de Judée » dans l’Evangile. Matth., iii, 1. Il se subdivise en plusieurs parties, qui sont les déserts de :

2. Maon (hébreu : midbâr -Ma’on ; Septante : e’py)|ioç M « (iv), I Reg., xxiii, 24, 25, à l’est de Khirbet Ma’in, qui se trouve au sud d’Hébron.

3. Ziph (hébreu : midbâr -Zîf ; Septante : lv ttj ëp^û èv tu opet Zî ?), entre Tell ez-Zif, également au sud d’Hébron, et la mer Morte.

4. Engaddi ( hébreu : midbâr’En Gédî ; Septante : epr)(ioi ; ’EvfaBJt), I Reg., xxlv, 2, dans les environs de’Aïn Djidi, sur la rive occidentale de la mer Morte.

5. Thécué (hébreu : midbâr Teqô’a ; Septante : ’épinioç ©exwé), II Par., xx, 20, à l’est de Khirbet Teqou’a, localité située au sud de Bethléhem.

6. Jéruel (hébreu : midbâr Yerû’él ; Septante : É’prijioç’Ispt^X), II Par., xx, 16, entre le désert de Thécué et la mér Morte.

7. Jéricho (hébreu : ’arbôp Yerêhô ; Septante : àpaëo>6’Ispt/ii ; Vulgate : campus solitudinis Jerichontinx), Jer., XXXIX, 5 ; la partie de l’Arabah qui a voisine cette ville ; C’est la partie septentrionale du désert de Juda.

Dans Benjamin, nous trouvons mentionnés deux déserts seulement :

8. Béthaven ( hébreu : midbâr Bêt’Avén ; Septante : MaëSoipïTtî Baifltiv ; Vulgate : solitudo Béthaven), Jos, , xviii, 12, l’aride contrée qui s’étend au sud-est de Béthel (Beitin), aux environs et au-dessus de Machmas (Moukhmas). C’est comme le prolongement du désert de Juda, « la solitude qui monte de Jéricho à la montagne de Béthel. » Jos., xvi, 1.

9. Gabaon (hébreu : midbâr Gib’ôn ; Septante : spr p [ioç raëa<ov), II Reg., ii, 24, steppes qui s’étendent à l’est d’El-Djib.

IL déserts de vest. — À l’est, les déserts ne sont mentionnés qu’incidemment et sont loin d’avoir la même importance historique ; plusieurs même sont inconnus.

1. Désert d’Idumée (hébreu : midbâr’Edôm ; Septante : epiruio ; *E6ti(i), IV Reg., iii, 8, au sud-est de la mer Morte.

2. Désert de Moab (hébreu : midbâr Mô’âb ; Septante : £p71(io ; Moio), Deut., ii, 8, un peu plus haut que le précédent ; probablement les contrées peu habitées qui s’étendent au-dessous de l’ouadi Aïn el-Frandji et confinent au désert arabique.

3. Désert d’Arabie. Il n’est pas expressément nommé dans le texte sacré ; cependant il semble bien indiqué dans le passage où Jérémie, xxv, 23, 24, après avoir parlé de Dédan, de Théma, de Buz et d’autres peuples arabes, mentionne « les rois d’Arabie » ( selon la Vulgate) et « les rois du mélange (selon l’hébreu, hâ-’éréb) qui habitent dans le désert ». Il s’agit des peuples mélangés et nomades qui occupaient les déserts syriens situés à l’est de la Palestine, et dont Palmyre était une oasis. III Reg., ix, 18 ; II Par., viii, 4.

Quelques déserts particuliers rentrent dans cette zone orientale. Ce sont ceux de :

4. Cadémoth (hébreu : midbâr Qedêmôt ; Septante : £pr)(ioç KeSatuiS), Deut., ii, 26, peut-être à l’est d’un des bras supérieurs de l’Arnon (ouadi Modjib), confinant au désert syroarabe.

5. Déblatha (hébreu : midbâr Diblâfàh ; Septante : ’ipry.t>( £ëX « 6à), Ezech., v, 14. La position est incertaine, par suite de l’obscurité du texte.

6. Bosor (s’; tïjv è’p7)[j.ove ! ç Bouop ; Vulgate : desertum Bosor), I Mach., v, 28, probablement aux environs de Bosra dans le Hauran. Voir Bosor 3, t. i, col. 1858. Une autre Bosor, de la tribu de Ruben, était également située « dans le désert ». Deut., iv, 43 ; Jos., xx, 8 ; xxi, 36 ; I Par., vi, 78. Voir Bosor 1, t. i, col. 1856.

ni. autres déserts. — En dehors des frontières de la Palestine, le seul désert mentionné est celui « de la Haute Egypte », c’est-à-dire de la Thébaïde, t>ù l’ange Raphaël lia le démon. Tob., viii, 3.

Il en est d’autres qui ne sont pas cités par leurs noms, mais sont suffisamment indiqués par telle ou telle circonstance : ainsi Callirrhoé, à l’est de la mer Morte, la source « d’eaux chaudes » trouvée par Ana, appartenait à un midbâr. Gen., xxxvi, 24. De même la citerne dans laquelle fut jeté Joseph, Gen., xxxvii, 22, était « dans la solitude » de Dothaïn, où les fils de Jacob faisaient paître leurs troupeaux. Le « désert de la Tentation », dont parlent les évangélistes, Matth., iv, 1 ; Marc, I, 12 ; Luc, IV, 1, est celui que domine le mont de la Quarantaine, tout près de Jéricho. Si, comme le pensent plusieurs auteurs, la ville d’Éphrem, où se retira Notre - Seigneur, Joa., xi, 54, ne différait pas d’Ophéra ou Éphron de l’Ancien Testament, aujourd’hui Et - Taiyibéh, au nord-est de Béthel, le désert voisin est celui de Béthaven. La région déserte où eut lieu la seconde multiplication des pains, Matth., xv, 23, se trouvait à l’est du lac de Tibériade.

III. RÔLE ET SYMBOLISME DU DÉSERT DANS LA BlBLE.

— 1° Si certains pays, comme l’Egypte et l’Assyrie en particulier, ont eu leur rôle providentiel dans l’histoire des Israélites, le désert, lui aussi, a eu sa part dans le plan divin. Il a été pour les enfants de Jacob un berceau et une école : ils y sont nés à la vie sociale, y ont reçu les enseignements de Dieu, leur maître et leur législateur, s’y sont formés aux qualités et aux vertus qu’engendrent l’épreuve et les leçons aussi frappantes que multipliées de la Providence. Sortis de la terre des pharaons sans autres liens que ceux du sang, de la souffrance