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DAVID (VILLE DE) — DÉ


3. DAVID (VILLE DE), nom fréquemment donné à Jérusalem ou à une partie de cette ville. 1 Mach., i, 35, etc. Voir Jérusalem.

    1. DAZA Diego##

DAZA Diego, jésuite espagnol, né à Colmenar de Oreja, province de Madrid, en 1579, mort le 16 octobre 1623. Il entra au noviciat des Jésuites le 21 mai 1598. En 1612, il fut chargé, avec le P. J. de Pineda, par l’archevêque de Tolède, de rédiger l’Index librorum prohibitorum pour l’Espagne. Il enseigna ensuite la philosophie à Alcala, la théologie morale à Plasencia. François de Borgia, prince de Squillace, ayant été nommé gouverneur du Pérou, l’emmena à Lima. De retour en Espagne, le P. Daza enseigna la théologie à Tolède, en 1620. Deux ans plus tard, il suivit don Diego Hurtado de Mendoza, ambassadeur d’Espagne, sur la flotte qui ramenait en Angleterre le prince de Galles, et mourut en mer. Le P. Diego Alarcon, S. J., publia à Alcala, en 1626, l’ouvrage suivant du P. Daza, Exegeticajuxta, ac parametica commentatio in Epistolam B. Jacobi apostoli, in-f ».

C. SOMMERVOGEL.

DÉ. Petit objet de forme ordinairement cubique, portant marqué sur chacune de ses six faces un nombre différent de points, depuis un jusqu’à six. Dès une très haute antiquité ils servent à divers jeux de hasard ; on les employait aussi à consulter le sort.

1° L’Egypte a connu les dés : un certain nombre de spécimens ont été trouvés dans les tombeaux et figurent dans les divers musées. Celui du Louvre en possède un en ivoire, où les nombres sont représentés par des points

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483. — Dés égyptiens. Musée du Louvre.

noirs (fig. 483). Sur un autre des trous remplacent les points, et la forme rappelle celle de deux pyramides réunies par la base. Plusieurs de ces dés n’ont pas toutes les faces planes ; quatre d’entre elles sont bombées. La question est de savoir si ces spécimens sont vraiment antérieurs à l’époque grecque : cependant il paraît difficile de nier l’existence de dés semblables à l’époque pharaonique. P. Pierret, Dictionnaire d’archéologie égyptienne, in-12, Paris, 1875, p. 183 ; Wilkinson, The Manners of ancien t Egyptians, t. ii, p. 62. — On sait que les Perses étaient passionnés pour les jeux de hasard. Hérodote, iii, 128. Rien d’étonnant, donc qu’on ait trouvé un dé dans les

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484. — Dé snslen. Musée du Louvre.

ruines de l’acropole de Suse. « Au nombre des objets découverts dans les fouilles profondes du Memnonium, dit SI. Dieulafoy, L’acropole de Suse, in-4°, 1892, p. 362, se trouve un prisme quadrangulaire ayant un centimètre de côté et quatre et demi de haut. Sur les faces rectangulaires, on a gravé au moyen de points des nombres

différents : un, — deux, — cinq, — six » (fig. 484). Il est conservé aujourd’hui au Musée du Louvre. — Les Phéniciens ont très probablement connu les dés. Dans une de leurs colonies, à Carthage, il en a été trouvé un dans une tombe punique, remontant au vie siècle avant notre ère (fig. 485). C’est un cube d’ivoire verdâtre, lisse et doux au toucher, ne mesurant que six millimètres de côté.

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485. — Dés puniques. Musée Saint -Louis, à Carthage.

Les arêtes et les angles sont fortement émoussés par l’usage qui en a été fait. Les nombres sont figurés par des points très petits, régulièrement pratiqués à l’aide d’un instrument très aigu. Le nombre deux est opposé à l’as, le nombre quatre au nombre trois, et enfin le nombre six au nombre cinq. — D’autres dés à jouer, mais beaucoup moins anciens que le précédent, ont été trouvés à Carthage, dans une unie funéraire romaine, datant du I er ou IIe siècle de notre ère. Ils sont en ivoire, deux et trois fois plus grands que le dé de l’époque punique. Leur dimension varie entre onze et seize millimètres de côté. Les nombres sont marqués par des cercles ou des doubles cercles concentriques avec point central, tracés en creux (fig. 486). Les dés romains diffèrent encore du dé punique en ce que le nombre six est toujours opposé à l’as, et le nombre cinq au nombre deux. On trouve aussi dans ces sépultures des dés en os, en corne et même en marbre. Ces derniers spécimens, trouvés à Carthage, nous montrent

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486. — Dés romains. Musée Saint-Louis, & Carthage.

la forme des dés romains, de ces dés fréquemment nommés dans les anciens auteurs. Pline, H. N., xvi, 77 ; xxxvii, 6 ; Cicéron, Divinat., ii, 41 ; Martial, xiv, 17 ; Ovide, Trist., ii, 473. Cf. Al. Adam, Roman Antiquities, 5e édit., in-8°, Londres, 1804, p. 457. — On ne s’aventurerait donc pas en avançant que les dés étaient connus en Israël comme en Phénicie, et en général dans le monde oriental aussi bien que dans le monde grec et romain.

2° Il est assez souvent question des sorts dans les Livres Sacrés ; mais nulle part, sauf dans un texte d’Ézéchiel, xxi, 21, où l’on parle de flèches, on ne donne d’indication précise sur la manière dont on consultait le sort. On est réduit à des conjectures, assez vraisemblables en plusieurs cas. Ainsi dans Esther, iii, 7, il est dit qu’Aman consulta le sort (mot à mot : « fit tomber le fur, » c’est-à-dire le sort) lorsqu’il voulut déterminer le jour où, par vengeance contre Mardochée, il ferait massacrer tous les Juifs répandus dans le vaste empire perse. M. Dieulafoy, L’acropole de Suse, in-4°, Paris, p. 362-363, a émis l’hypothèse que cette consultation du sort se fit au moyen d’un dé. Le texte, ne précisant rien à ce sujet, laisse le champ libre à toutes les conjectures ; celle de l’explorateur de Suse, s’appuyaut sur la trouvaille d’un dé dans les ruines de l’acropole, est loin d’être certaine, mais a néanmoins en sa faveur quelque vraisemblance.

— Lorsque les soldats qui avaient crucifié Notre -Seigneur se partagèrent ses dépouilles, afin de ne pas déchirer sa tunique sans couture, ils la tirèrent au sort.