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DANSE — DAN-YAA.N

1290 « Balmarkos maître des danses ». Corpus inscript, grœc, I a 4536 ; Corpus inscript, lat., t. iii, n° 155 ; Ph. Le Bas et W. H. Waddington, Inscriptions grecques et latines recueillies en Grèce et en Asie Mineure, t. iii, Paris, 1870, ii os 1855-1857 ; Clermont-Ganneau, Une nouvelle dédicace A Baal-Marhod, dans le Recueil d’archéologie orientale, Paris, 1888, p. 94-96, 101-114 ; F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit-, t. iii, p. 600-601.

III. Les danses profanes. — Elles ont lieu dans toutes les circonstances où la joie a besoin de se manifester avec plus d’éclat qu’à l’ordinaire. On danse donc : 1° à la suite d’une victoire, comme Marie après le passage de la mer Rouge, Exod., xv, 20 ; la fille de Jephté, après la victoire de son père sur les Ammonites, Jud., xi, 34 ; les femmes d’Israël, après la victoire de David sur Goliath, I Reg., xviii, 6, 7 ; xxi, 12 ; xxix, 5 ; les Amalécites, après leur victoire sur les Philistins. I Reg., xxx, 16. Chez les Égyptiens, on trouve des représentations de danses guerrières avant la bataille (voir 1. 1, fig. 232). Rosellini, Monumenti civili, pi. cxvii, 2 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1897, t. ii, p. 220. La Bible ne fait aucune allusion à des danses de ce genre chez les Hébreux.

— 2° Dans les festins solennels. À la suite d’un festin, les Philistins font venir Samson pour qu’il danse devant eux. Jud., xvi, 25. Le fils de Sirach parle de la musique qui accompagnait les festins, et il recommande aux vieillards de ne pas l’empêcher. Eccli., xxxii, 5, 7 ; XL, 20 ; xlix, 2. À cette musique se joignait habituellement la danse. — Quand le prodigue revient à la maison paternelle, on y fait un festin avec accompagnement de musique et de danse. Luc, xv, 25. — Au jour anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodiade danse devant l’assistance à la suite du festin. Malth., xiv, 6 ; Marc, vi, 21, 22. L’Évangile remarque qu’elle plut à Hérode et à l’assistance. Pour obtenir ce résultat, il fallait sans doute une de ces danses lascives, introduites avec les coutumes grecques à la cour des Hérodes. Une danse simplement gracieuse eût été peu goûtée de convives mis en un tel état par le festin, que le roi promettait inconsidérément à la danseuse tout ce qu’elle demanderait, même la moitié Je son royaume. Marc, vi, 23. — 3° Après les vendanges. A l’époque des Juges, les Sichimites « vont dans leurs champs, vendangent leur vigne, foulent [le raisin] et célèbrent les louanges », c’est-à-dire les chants joyeux accompagnés de danses. Vulgate : « et font des chœurs de chanteurs ; » chaldéen : « font des danses. » Jud., ix, 27. Cf. Is., xvi, 10 ; Jer., xxv, 30. — 4° En général, en signe de joie et de prospérité. Les habitants des villes de Syrie accueillent en dansant les envoyés de Nabuchodonosor. Judith, iii, 10. Ici sans doute la joie n’a rien de spontané. Les danses cessent à Jérusalem pendant les jours de la captivité. Lam., v, 15. Mais les chœurs de danse reprendront dans Sion restaurée. Jer., xxx, 19 ; xxxi, 4, 13.

H. Lesêtre.
    1. DANTINE Maur François##

DANTINE Maur François, bénédictin, né le 1 er avril 1688 à Gouriem, dans le diocèse de Liège, mort à Paris le 3 novembre 1746. Il fit profession dans l’ordre de Saiut-Benoit le 14 août 1712, à l’abbaye de SaintJulien de Beau vais, et enseigna la philosophie à Saint -Nicaise’de Reims. Appelé à Saint-Germain-des-Prés, il travailla à la collection des lettres des papes et à une édition du Glossaire de Ducange. Son attachement aux doctrines du jansénisme le fit envoyer à Saint-Martin de Pontoise, où il s’appliqua avec un soin tout particulier à l’étude de l’Écriture Sainte. Étant revenu à Paris, à l’abbaye des BlancsManteaux, il publia une traduction des Psaumes bous ce titre : Les Psaumes traduits sur l’hébreu avec des notes, par un religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, in-8°, Paris, 1739. La même année, il dut donner une seconde édition de ce travail. Une troisième, corrigée et augmentée des cantiques et de diverses prières, parut l’année suivante, in-12, Paris, 1740.

— Voir dom Tassin, Histoire littéraire de la congréga tion de Saint-Maur (1770), p. 631 ; dom François, Bibliothèque générale de tous les écrivains de l’ordre de Saint-Benoît (1777), 1. 1, p. 235 ; Polain, Notice sur dom Maur Dantine, dans la Revue belge, t. i, p. 265.

B. Heurtebize.
    1. DAN-YAAN##

DAN-YAAN (hébreu : Dânâh (avec hé local) Ya’an ; Septante : AavtSiv xoù OùBiv ; Codex Vaticanus : Aiv EiSàv xaï O08âv ; Codex Alexandrinus : Aàv’Iapâv xa’louSiv ; Vulgate : Dan silveslria), ville de Palestine nommée une seule fois dans l’Écriture, II Reg., xxiv, 6, comme un des points visités par Joab et les chefs de l’armée qui firent le dénombrement du peuple ordonné par David. Est-ce une localité distincte, ou n’est-ce point plutôt la cité de Dan-Laïs, bien connue dans la Bible ? Telle est la question. Le nom lui-même, on le voit d’après les versions, offre quelque confusion. La Vulgate et les Septante, au moins d’après le Codex Alexandrinus, ont lu

ny fïï, Dân ya’ar, « Dan de la forêt, » au lieu de jï » ii,

Ddn Ya’an. Cependant Kennicott et de Rossi ne donnent aucune variante pour le texte original, et la paraphrase chaldaïque maintient la leçon de l’hébreu.

Quoi qu’il en soit du nom, qui ne peut rien trancher pour la question d’emplacement, nous nous trouvons en présence de trois opinions. — 1° Plusieurs auteurs regardent Dan Yaan comme une ville inconnue de la Pérée septentrionale, située au sud-ouest de Damas, identique à celle qui est mentionnée Gen., xiv, 14, à propos de la victoire d’Abraham sur Chodorlahomor et ses alliés. Cf. Keil, Die Bûcher Samuels, Leipzig, 1875, p. 393. Cette opinion s’appuie, d’une part, sur les difficultés que nous avons signalées au sujet de la route et de la fuite des Élamites (voir Dan 3, col. 1244) ; de l’autre, sur ce que Dan est ici, comme Deut., xxxiv, 1, citée avec la terre de Galaad. Cette dernière raison ne nous paraît pas suffisante. L’auteur sacré trace à grandes lignes l’itinéraire des officiers de David. Commençant leur recensement par l’est du Jourdain, ils remontent du sud au nord ; après avoir traversé le pays de Galaad et la « terre inférieure d’Hodsi » (le pays des Héthéens, col. 369), ils viennent à « Dan la Sylvestre » ; puis, « tournant du côté de Sidon, » ils passent près des murailles de Tyr, pour parcourir du nord au sud la région occidentale. Rien n’indique ici qu’il faille chercher notre ville du côté de Damas. Dan-Laïs, située au nord de Galaad, à la frontière septentrionale du royaume, sur la route de Tyr et de Sidon, nous paraît fort bien rentrer dans la route suivie par les gens du roi. Pourquoi d’ailleurs donner comme point de repère dans ce jalonnement une ville mentionnée pour la première ou la seconde et dernière fois, alors que la vieille cité des Danites était proverbiale ? Il serait même étonnant que celle-ci ne fût pas comprise dans la liste, du côté du nord, comme son opposé, Bersabée, l’est du côté du sud. II Reg., xxiv, 7.

— 2° Depuis la découverte par le D r Schultz, consul prussien à Jérusalem, des ruines appelées Khirbet Dâniân, à l’est et non loin du Râs en-Nàqourah, sur la côte méditerranéenne, quelques - uns ont voulu y retrouver Dan Yaan, que le nom moderne semble rappeler. Cf. Van de Velde, Memoir to accompany tke Map ofthe Holy Land, Gotha, 1858, p. 306 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881, t. i, p. 152 ; Name Lists, p. 47 ; G. Armstrong, ’W. Wilson et Conder, Names and places in tke Old and New Testament, Londres, 1889, p. 48. Nous ferons remarquer que la ressemblance onomastique n’est pas tout dans les identifications, il faut de plus l’accord avec les indications du texte sacré. Or c’est ce qui manque ici. Nous voyons bien les envoyés de David tourner de l’est à l’ouest en passant de Galaad à Dan pour parcourir les environs de Sidon et de Tyr, et de là descendre vers le sud ; mais nous ne comprenons pas du tout qu’ils soient venus de l’est directement à Khirbet Dânîân, pour remonter vers Sidon et revenir