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CAMPEN — -CANA D’ASER

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llamand et en anglais ; — Paraphrasis in Salomonis Ecclesiasten, Lyon, 1546 ; — Commentarioli in Epistolas Pauli ad Romanos et Galatas, Venise, 1534.

F. Vigouroux.

    1. CAMUËL##

CAMUËL, Hébreu : Qemûél ; Septante : Kx^ovr^l. Nom de trois personnages.

1. CAMUËL, troisième fils de Nachor. Gen., xxii, ’21. Les Septante et la Vulgate l’appellent « père des Syriens », traduisant ainsi’ârâm de l’hébreu. Mais les Syriens doivent leur origine à Aram, fils de Sem. Gen., x, 22.’D’après Keil, The Pentateuch, Edimbourg, 1885, t. i, p. 254, Aram désignerait ici la famille de Ram, d’où était issu Éliu. Job, xxxii, 2. On trouve une semblable abréviation Rammim, II Par., xxii, 5, pour Arammim. IV Reg., viii, 29. Le voisinage des noms de Hus et de Buz, Gen., xxii, 21, comme dans l’histoire de Job, rend celle conjecture assez plausible. Aram n’aurait pas formé de tribu, mais se serait uni à la tribu de Buz, son oncle.

2. CAMUËL, fils de Sephtan, un des chefs de tribus désignés pour faire le partage de la Terre Promise entre les fils d’Israël. Num., xxxiv, 24.

3. CAMUËL, père d’Hasabias, qui fut chef des Lévites -au temps de David. I Par., xxvii, 17.

CANA, nom d’un torrent et de deux villes, dont la première, située dans la tribu d’Aser, est mentionnée seulement dans le livre de Josué ; la seconde, située en Galilée, n’est connue que par le Nouveau Testament.

1. CANA (hébreu : Qânâh ; Septante : XsXxavâ, par amalgame de la dernière syllabe du mot nal.ial, qui en hébreu précède Qânâh pour indiquer que c’est une rivière ou torrent, avec le nom même de ce torrent ; Codex Alexandrinus : -/îi|i.appoi ; Kavot), vallée et rivière qui formait la limite de la tribu d’Éphraïm, au sud, et de Manassé, au nord, et qui décharge ses eaux dans la Méditerranée. Jos., xvi, 8 ; xvii, 9. Qânâh signifie « roseau » ; de là vient que la Vulgate, dans les deux passages, a traduit : Vallis arundineti, « vallée des roseaux ». Dans le premier, Jos., xvi, 8, elle ajoute que la rivière a son embouchure dans la mer « très salée », c’est-à-dire dans la mer Morte. Mais comme le territoire de la tribu de Manassé ne descendait pas jusqu’à la mer Morte, il ne saurait être ici question d’elle ; le texte original en parlant simplement de la mer, yam, sans autre détermination, a voulu désigner la Méditerranée. Quant à l’identification de Nal.ial Qânâh, elle n’est pas certaine. — Le mot nal.ial, comme aujourd’hui ouadi, désigne tout à la fois la vallée et le ruisseau ou le torrent qui y coule. — 1° Ed. Robinson, Biblical Researches, 1856, t. iii, p. 135, croit retrouver Qànâh dans un ouadi qui prend naissance au centre des montagnes d’Éphraïm, près d’Akrâbéh, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Naplouse ; il porte le nom d’ouadi Qanah et s’unit à l’ouadi Zakur, qui est lui-même un affluent du Nahr el-Aoudjéh, dont les eaux se déversent dans la Méditerranée, au nord de Jaffa. Le nom de Qanah est propre à frapper l’attention. Quant au Nahr el-A oudjéh, il pouvait assurément servir de frontière naturelle, mais il est beaucoup trop au sud pour avoir limité la tribu d’Éphraïm. — 2° W. M. Thomson, The Land and the Book, 1876, p. 507, avait émis l’hypothèse que le nal.ial Qânâh est le Nahr Abou Zaboura ou Nahr Iskandérounéh actuel, qui prend sa source près de Dothaïn, se dirige vers l’ouest et se jette dans la mer au sud de Césarée, formant, dans la dernière partie de son cours, une rivière considérable. Nous l’avons traversé deux fois en avril 1894, de même que le Nahr el-Aoudjéh, et les deux rivières avaient alors environ un mètre d’eau. Si le Nahr el-Aoudjéh est trop au sud, le Nahr Abou Zaboura est trop au nord. Thomson a d’ailleurs aban donné depuis lui-même son hypothèse. The Land and the Book, Southern Palestina, 1881, p. 56. — 3° La dénomination de « Vallée des roseaux » peut parfaitement convenir aux rives marécageuses du Nahr el-Faléq, où, comme beaucoup d’autres voyageurs avant nous, nous nous sommes plusieurs fois embourbés, en 1894, au milieu des joncs et des roseaux qui y abondent. Son nom actuel de Nahr el-Faléq signifie « rivière de la fente ou de la coupure », Rochetailie (roche taillée), comme l’appellent les historiens latins des croisades ( Ricardus, Itinerarium peregrinorum et gesta régis Ricardi, 1. iv, c. xvi, dans Chronicles and Memorials of the Reign of Richard I, t. i, Londres, 1864, p. 259) ; mais le biographe arabe de Saladin, Bohæddin, lui donne un nom ayant la même signification que celui qu’il porte dans le livre de Josué, Nahr el-Kassab, « rivière des roseaux » (Bohæddin, Vita et res gestse Saladini, édit. Schultens, in-f°, Leyde, 1732, p. 191). Les roseaux qui le bordent, drus et serrés, sont d’espèces diverses ; on y remarque surtout celui que les Arabes appellent berbir et qui se distingue par l’élégance de sa forme. Ils remplissent, comme de petites forêts, les marécages que forme la rivière dans la plaine de Saron, avant de se jeter dans la mer ; on en traverse plusieurs en cet endroit lorsqu’on suit la grande route qui va de Gaza à la plaine d’Esdrelon et qui a été très fréquentée dans l’antiquité, et assurément aucun de ceux qui ont eu à passer à travers ces arundineta, pour employer le mot expressif de la Vulgate, n’en a jamais perdu le souvenir. Le Nahr èl-Faléq, à peu près à égale distance entre le NaJir el-Aoudjéh et le Nahr Abou Zaboura, convient, par sa position, comme frontière entre Éphraïm et la demi-tribu de Manassé occidental. Il se jette dans la Méditerranée au nord d’Arsouf, au nord-ouest d’Et-Thiréh. Voir la carte de la tribu d’ÉPHHAÏM. M. V. Guérin, Samarie, t. ii, n. 3H6, a déjà identifié cette rivière avec le nal.ial Qânâh. Ce qui empêche cependant de se prononcer avec une entière certitude sur l’identification du nahal biblique, c’est que le site de Taphua, près duquel il coulait, Jos., x’l, 8 ; xvii, 8, n’a pu être encore retrouvé. F. Vigouroux.

2. CANA D’ASER (hébreu : Qânâh, « roseau ; » Septante : Kav6àv ; Codex Alexandrinus : Kavâ), une des villes frontières de la tribu d’Aser. Jos., xix, 28. D’après l’ordre suivi par l’auteur sacré dans l’énuméralion des principales localités, ꝟ. 25-30, et dans le tracé des limites, elle appartenait au nord de la tribu, comme Rohob etHamon, qui la précèdent immédiatement. Voir Aser 3 et la carte, t. i, col. 1084. C’est la dernière mentionnée « jusqu’à Sidon la Grande » ; voilà pourquoi quelques auteurs ont voulu la chercher dans les environs de la cité phénicienne. Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 157. Nous ne croyons pas que les possessions israélites se soient étendues si loin : l’hébreu’ad employé ici, v. 28, 29, signifie « jusqu’au territoire » de Sidon et de Tyr, qui est donné, d’une façon générale, comme désignation de frontières. Il ne faut pas non plus la confondre avec Cana de Galilée, où Notre-Seigneur opéra son premier miracle, en changeant l’eau en viii, Joa., ii, 1-11, et qui se trouvait non loin de Nazareth, dans la tribu de Zabulon plutôt que dans celle d’Aser. C’est pourtant l’erreur qu’a commise Eusèbe, en disant : « Kana, jusqu’à Sidon la Grande, était dans le lot d’Aser. C’est là que NotreSeigneur et Dieu Jésus-Christ changea l’eau en vin ; c’est de là qu’était aussi Nathaiwël. C’était une ville de refuge, ç-jyaSsvT^piov, dans la Galilée. » Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 271. Saint Jérôme, dans sa traduction, fait la même méprise, et remplace la dernière phrase par ces mots : « C’est aujourd’hui un petit bourg dans la Galilée des nations. » Ibid., p. 110, ou Liber de situ et noniinibuslocorumhebraicoruni, t. xxiii, col. 886, avec les notes. Cette assertion est contraire en înêrre temps au texte de Josué et au récit évangélitjue.