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CROCODILE — CROIX


le crocodile, symbolisant l’Egypte et son pharaon. Enfin, au Psaume lxxiii (lxxiv), 13, 14, les fanninîm et le levyâfân dont Dieu a brisé la tête sont encore les Égyptiens terrassés au passage de la mer Rouge. — Le crocodile figurait parmi les constellations, telles que les représentaient les Égyptiens. Voir Constellations.

H. Lesêtre.
    1. CROCQUET André##

CROCQUET André, théologien de l’ordre de SaintBenoit, né à Douai et mort de la peste à Valenciennes en 1580. Il avait été prieur de Saint-Pierre d’Hasnon. Ses principaux ouvrages sont : Commentarius in Epistolam Pauli ad Romanos, in-8°, Douai, 1577 ; Enarratio Epistolee ad Hebreos B. Pauli Apostoli a syro sermone in latinum conversse ex M. Galeni Vescappellii prxlectionibus concinnata, in-8°, Douai, 1578 ; Paraphrasis sive conciones in septem psalmos Pœnitentiales, in-8°, Douai, 1579. — Voir Valère André, Bibliotheca belgica (1643), p. 47 ; Ziegelbauer, Historia rei litterariœ ordinis sancti Benedicti, t. iv, p. 50, 153, 159.

B. Heurtebize.
    1. CROISSANTS##

CROISSANTS (èahârônim ; Septante : (u]vi<rxoi ; Vulgate : lunulse, bullm), parures d’or ou d’argent, composées d’une série de croissants imitant celui de la lune. Les Madianites en formaient des colliers dont ils ornaient le cou de leurs chameaux. Gédéon s’empara de ces colliers. Jud., viii, 21, 26. Stace, Thebaid., IX, 687, parle d’un cheval portant au cou niveo lunata nionilia dente, « des ornements en forme de lunes aux dents de neige », c’est-à-dire aux pointes d’argent brillant. À l'époque d’Isaïe, iii, 18, les croissants faisaient partie de la parure

403. — Vase représentant un spbinx avec des ornements en forme de croissants. Musée Saint-Louis à Cartûage.

des femmes. La mode n’en passa pas vite. Plus tard, les Juifs attachaient des croissants d’or aux voiles des mariées. Talmud de Jérusalem, Gittin, ꝟ. 49. Plaute, Epid., V, i, 34, énumère les « lunules » parmi les objets de toilette des femmes, Tertullien. De cultu fœmin., ii, 10, t. i, col. 1329, y fait encore allusion. Le croissant est représenté comme ornement au cou d’un sphinx du Musée Saint-Louis de Carthage (fig. 409). Cf. N. G. Schrœder, Commentarius de vestitu mulierum hebrœarum, in-8°,

1776, p. 33-44.

H. Lesêtre.
    1. CROIX##

CROIX (o-Taupdc ; Vulgate : crux), instrument de supplice dont se servaient les anciens pour faire subir la peine capitale aux criminels et aux esclaves.

1. Forme de la croix. — À l’origine, la croix se com posait seulement d’une potence ou pal vertical, terminé en pointe (acuta crux, dit Mécène dans Sénèque, Epist. xvil, 1, 10, édit. Teubner, 1853, p. 330), auquel on suspendait le patient. Il est question de cette espèce de croix, crux simplex ou potence, dans l’Ancien Testament. Elle y est appelée en hébreu : 'ê$, « bois, » et saint Jérôme a traduit plusieurs fois par crux. Gen., xl, 19 ; xtj, 13 ; Jos., viii, 29 ; Esther, v, li ; viii, 7 ; ix, 25 ; cf. II Reg., xxi, 6, 9. Voir Pendaison. — Plus tard on ajouta au pal vertical une branche transversale et on y attacha le condamné avec des clous, ou bien on l’y lia avec des cordes et on l’y laissa suspendu jusqu'à ce qu’il rendit le dernier soupir. C’est à ce genre de supplice qu’on peut rapporter les expressions cruci figere ou affigere. Tacite, Ann., xv, 44 ; Pétrone, Satyr., iii, 5. — La croix était généralement basse ; ce n'était que par exception qu’on suspendait les suppliciés à un bois élevé, pour rendre le châtiment plus exemplaire, comme Suétone, Galba, ix, atteste que le fit Galba à l'égard d’un criminel (Multo prœter cseteras altiorem et dealbatam statui crucem jussit). — On appelait la croix commissa, quand elle

avait la forme de la lettre tau, T, et immissa ou capitata, quand le bois vertical dépassait la branche hori zontale

t cette dernière forme était la plus commune.

Pour exécuter le condamné on dressait la croix, Cicéron, Verr., v, 66, on hissait le patient avec des courroies, Pline, H. N., xxviii, 4 ; Lucain, vi, 543, 547, et on l’attachait avec des cordes ou bien on le fixait avec des

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410. — As6urnaslrpal, roi d’Assyrie, portant un bijou en forme

de croix.

D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 4.

clous. Cf. Juste Lipse, De cruce, ii, 7, in-8°, Anvers, 1606, p. 41-42.

IL Origine de la croix. — La croix, sous des formes diverses, se trouve représentée sur les monuments avant le christianisme, et l’on a publié de nombreux écrits pour s’efforcer de démontrer que ces représentations antiques, qui rappellent plus ou moins clairement la croix sur laquelle fut crucifié le Sauveur, étaient comme des types et des symboles prophétiques de la manière dont le Rédempteur devait expier nos péchés. Tels étaient, par exemple, le bijou en forme de croix qu’on voit porté par des rois assyriens, comme Assurnasirpal (fig. 410) et Samsiramman, dont les statues sont conservées au British Muséum, à Londres, et les pendants d’oreilles cruci-