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CREUSET — CRIBLE


Les Égyptiens connaissaient la coupellation (fig. 405), et c’est d’eux que les Hébreux l’avaient apprise. Malachie, m, 2, 3, nous montre l’ouvrier assis devant son creuset, soufflant le feu et liquéfiant le métal pour le purifier. Isaïe, i, 25, parle d’une substance, le bôr, dont on additionnait le métal à purifier, et qui faisait l’office de fondant. Le bôr ne diffère sans doute pas du borilh. Voir Borith. Pour faciliter la fusion des métaux, on y mêlait, et on y mêle encore, des substances alcalines, telles que la potasse, qui se trouve dans les cendres des végétaux. Ces cendres, soumises à des lavages, laissent dissoudre un sel qui s’obtient ensuite par évaporation. C’est ce sel de potasse ou un autre analogue qu’lsaïe désigne sous le nom de bôr. — Quand l’argent était liquéfié à l’aide du bôr, il se dégageait de sa scorie d'étain. Il fallait un feu très ardent pour affiner l’argent. Aussi le Seigneur parlant du châtiment qu’il doit infliger aux Juifs ditil qu’il ne

xm, 15 ; par les Assyriens qui assiègent Béthulie, Judith, xvi, 13, et par les assiégés victorieux, Judith, xiv, 7 ; xv, 3 ; enfin par les Syriens qui assiègent Datheman. I Mach., v, 31. Le cheval frémit en entendant le cri de guerre. Job, xxxix, 25. — Les prophètes entendent les cris de guerre qui retentissent contre Amraon, Am., i, 14 ; Jer., xlix, 2 ; contre Jérusalem, Ezech., xxi, 27 (22) ; contre Babylone, Jer., L, 15 ; contre le peuple de Dieu devenu infidèle, Jer., IV, 19 ; xx, 16, et contre tous les

ennemis du Seigneur. Is., xlii, 13.

H. Lesêtre.
    1. CRIBLE##

CRIBLE (hébreu : nâfâh et kebârâh ; Septante : ltxy.6 : « van ; » Vulgate : cribrum), sorte de tamis pour séparer le grain de la paille et des matières étrangères. Il complète le travail du van. Les cribles des Égyptiens étaient fabriqués soit avec des cordes, soit avec des feuilles de papyrus dans lesquelles on ménageait un grand nombre

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405. — Égyptiens faisant fondre du métal dans un creuset. El-Gournah. D’après Champollion, Monuments de l’Egypte, pi. clxiii.

les purifiera pas comme l’argent, mais « dans le creuset du malheur », Is., xlviii, 10, c’est-à-dire sans doute par un procédé qui fait moins souffrir, mais qui aussi procure un résultat moins parfait. Pour obtenir un argent plus pur, on le faisait passer plusieurs fois par le creuset. Ps. xii (xi), 7. — Les auteurs sacrés se servent fréquemment de la comparaison du creuset pour exprimer l’idée de purification. Dieu éprouve l’homme comme on éprouve l’or et l’argent au creuset. Job, xxiii, 10 ; Ps. xvii (xvi), 3 ; xxvi (xxv), 2 ; lxvi (lxv), 10 ; lxviii (lxvii), 31 ; Prov., xvii, 3 ; Sap., iii, 6 ; Dan., xi, 35 ; Zach., xiii, 9. Le creuset qui sert à éprouver est ordinairement la tentation, la souffrance ou la persécution. I Petr., i, 7. D’autres fois, c’est l’humiliation, Eccli., ii, 5, ou même la louange. Prov., xxvii, 21. Ce qui a passé par le creuset est pur. Telle est la parole de Dieu, Ps. xviii (xvii),

31 ; cxix (cxviii), 140 ; Prov., xxx, 5 ; et la vraie charité. Apoc, iii, 18.

H. Lesêtre.

CRI [DE GUERRE] (hébreu : terû'âh, le cri, hêry’a, pousser le cri de guerre, de rû'a, « crier ; » Septante : àXaXaynôç et àXaXaÇeev ; por, aai, àvaëoîj(jai ; ûo’puëo ;  ; xpau-pij Vulgate : clamor, fremilus, ululatus, vociferatio, vociferari), cri poussé par des soldats qui se précipitent sur leurs ennemis. L’usage de pousser de pareils cris est naturel ; on le retrouve chez tous les peuples. — Quand Moïse descend du Sinaï, Josué croit entendre dans le camp des Hébreux la voix du combat (qôl milhâmâh, çovti tcoXéijlo’j) ; Moïse répond qu’il n’y a là ni voix de victoire ni voix de défaite, mais des chants alternatifs. Exod., xxxii, 17-18. — C’est aux cris de guerre poussés par les Hébreux que tombent les murs de Jéricho. Jos., V], 5, 16, 20. Des cris de guerre sont poussés par les Israélites contre les Philistins, I Reg., xvii, 20, par les soldats d’Abia contre ceux de Jéroboam, II Par.,

de petites ouvertures, ou bien tressés avec des poils de chameau. Wilkinson, Popular account of the ancien t Egyptians, t. ii, 1854, p. 95. Isaïe, xxx, 28, compare l’esprit du Seigneur à « l’agitation qui se fait avec le crible ».

— Crible égyptien. Musée du Louvre.

Dans ce passage, autrement rendu par les versions ( Vulgate : torrens inundans), le sens de « crible » est attribué au mot nâfâh, de nûf ', « agiter en tous sens, » par le Targum ; Rosenmùller, Isaiæ Vaticinia, Leipzig, 1793, t. ii, p. 677 ; Gesenius, Thésaurus, p. 866, etc. Ce sens convient d’ailleurs très bien au contexte. Le prophète parle du jugement de Dieu, et le représente d’abord