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COSTER — COTTE DE MAILLES


gique et une fois de la province du Rhin. Ses ouvrages ascétiques et surtout ses controverses avec les réformés de Hollande lui ont acquis une certaine réputation. On a de lui : Het niev Testament onser Herren Jesu Christi met uytlegghingen, in-f°, Anvers, 1614. Ce sont des annotations sur le Nouveau Testament.

C. SOMMERVOGEL.

CÔTE D’ADAM. Voir t. i, col. 174.

COTON. Hébreu : karpas ; Septante : xapitao-îvoc, adjectif de xâprataoç ; Vulgate : carbasinus.

I. Description. — La matière textile blanche ou jaunâtre et soyeuse, connue sous le nom de coton, est formée par les poils longs et contournés qui recouvrent la graine de plusieurs plantes nommées cotonniers. Ce sont

S77. — Qossypium herbaceum.

des herbes vivaces ou des arbrisseaux de la famille des Malvacées, à feuilles alternes, portées sur de longs pétioles, et profondément lobées sur le pourtour du limbe. La fleur est renfermée avant l'épanouissement dans un calicule à trois folioles, Le calice, plus court, a cinq sépales soudés ; les pétales, larges et contournés dans le bouton, sont jaunes avec des nuances pourprées. Le tube des étamines recouvre le style jusqu’au sommet. Le fruit mûr est une capsule à trois ou cinq loges s’ouvrant par autant de valves pour laisser échapper les graines très nombreuses. Les cotonniers de l’ancien monde sont les plus importants du genre ; il faut noter surtout le Gossypium herbaceum (fig. 377), originaire de l’Egypte et de l’Arabie, où il est récolté et cultivé de temps immémorial. Sa tige peut s'élever à plus d’un mètre, et devenir même ligneuse sous les climats plus chauds. Celui de l’Inde, Gossypium arborescens (fig. 378), exige une température plus élevée et forme un arbrisseau atteignant cinq à six mètres de haut. F. Hy.

II. Exégèse. — 1° Le karpas n’est mentionné dans l'Écriture qu’en une seule circonstance ; c’est dans la description de la salle du festin préparé par Xerxès à l’entrée de ses jardins. Estli., i, 6. « Des tentures blanches de coton, hûr karpas, et de pourpre violette étaient attachées par des cordons de lin blanc et de pourpre à des anneaux d’argent et à des colonnes de marbre. »

Karpas n’est pas un mot hébreu, mais un nom perse, kirbas, karfas, emprunté lui - même aux langues d& l’Inde : en sanscrit, le cotonnier s’appelle kârpâsâ. Ce sont les Phéniciens qui de l’Inde ou de la Perse ont passéce mot aux Grecs, A. W. Schlegel, Indische Bibliothek, t. ii, Bonn, 1827, p. 393, et de là il est venu chez lesLatins, carbasus. Daremberg et Saglio, Dictionnaire de » antiquités grecques et romaines, in-4°, Paris, t. i, p. 915. Le sens de ce mot karpas est donc nettement déterminé par la comparaison avec le nom du coton dans ces diverses langues. C. Ritter, Ueber die geographische Verbreitung der Baumwolle, in-4o, Berlin, 1852, p. 11-14. Le rôle que jouaient les tentures dans la décoration de la salle du festin, et qui a frappé l’auteur du livre d’Esther, est bien un usage persan. « Par la symétrie et l’ampleur de leurs plis, par l'élégance de leurs franges et deleurs glands, par les heureuses combinaisons de lignes ;

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378. — Gossypium arborescens.

et de couleurs qu’elles présentaient, elles achevaient de donner à l'édifice royal cette diversité pittoresque, cet air de profusion grandiose et d’incomparable richesse qui paraissent avoir été les caractères dominants de l’architecture perse. » Perrot, Histoire de l’art, t. v, p. 452. Le blanc et le violet, couleurs dominantes de ces tentures, sont, d’après Quinte-Curce, VI, vi, iv, les couleurs royales des Perses. Cf. Duncker, Geschichte des Alterthums, 3e édit., 1867, t. ii, p. 891, 952.

2° On a souvent discuté pour savoir si le ses d’Egypte, Ezech., xxvii, 7, et le 6ms de Syrie, Ezech., xxvii, 16 (dans les Septante et la Vulgate : fiiWoç, byssus) étaient des étoffes de coton ou de lin. Il est certain que les Égyptiens connaissaient le cotonnier et le cultivaient. Pline, H. N., xix, 2, 6 ; G. Ebers, Durch Gosen zum Sinai, in-8o, Leipzig, 1872, p. 478-479. Des tissus de coton et des graines de cette plante ont été trouvés dans les tombeaux. V. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., 1892, p. 105. Les Hébreux ont donc pu connaître le colon très anciennement ; mais nous ne savons par quel nom, ils le désignaient, à moins qu’ils ne l’aient compris sous le même nom que le liii, bûs ou Ses. Plus d’un écrivain grec, surtout postérieur à Pausanias, emploie le mot f)ùo-<ro{ pour désigner également la toile de lin et celle de coton. Les anciens n’ont pas toujours distingué assez nettement ces deux produits. Voir Lin. E. Levesque.

    1. COTTE DE MAILLES##

COTTE DE MAILLES (Septante : eûpctÇ àXv<nS(ù-rtfc ; Vulgate : lorica concatenata). Parmi les armes défensives des soldats d’Antiochus, la Bible mentionne la cotte