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CORBEILLE — CORDE


sentées dans la planche coloriée, t. i, col. 1932. Elles ont une forme qui ressemble assez à celle de la marmite et servent à transporter l’argile sur l’épaule. Voir Corvée, i. 3° Téné’, la corbeille dans laquelle on présente les prémices des fruits au Seigneur, Deut., xxvi, 2, 4 (xâptaX-Xoç, cartallus), ou dans laquelle on conserve les provisions, Deut., xxviii, 5, 17 (àito8ï]Xï), horreum). Les Arabes de Tunisie transportent de nos jours les figues et le raisin dans des paniers, de forme légèrement conique, faits avec des tiges de grenadiers et parfois en partie

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341. — Corbeille assyrienne.

D’après L.iyard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 35.

avec l’écorce du roseau. Leur contenance varie selon leur grandeur de quatre à huit kilogrammes de raisin.

On les nomme en arabe <*Jji-3, qartallah, mot qui dérive du cartallus par lequel la Vulgate a traduit téné’.

4° Kelûb, « cavité, » et aussi corbeille de fruits {’iyfo : , « corbeille, » uncinus, « crochet » ). Am., viii, 1, 2. Le Kelûb avait sans doute une forme analogue à celle d’une cage. Voir Cage, col. 30.

II. Dans le Nouveau Testament. — 1° La sjtupi’ç (sporta), corbeille ronde tressée en osier pour porter le pain ou le poisson, Hérodote, v, 16 ; Aristophane, Pax, 1005, est celle qui figure dans la seconde multiplication des pains, Matth., xv, 37 ; xvi, 10 ; Marc, viii, 8, 20, et dans laquelle, d’après saint Luc, saint Paul fut descendu du haut des murs de Damas. Act., îx, 25. — 2° Le xôfivo ; , cophinus, autre espèce de corbeille, sert exclusivement à la première multiplication des pains. Matth., xiv, 20 ; xvi, 9 ; Marc, vi, 43 ; viii, 19 ; Luc, IX, 17 ; Joa., vi, 13. La comparaison de Matth., xvi, 9 ; Marc, viii, 19, avec Matth., xvi, 10 ; Marc, viii, 20, montre que les évangélistes ont entendu parler de deux sortes de corbeilles un peu différentes. Quand les Juifs voyageaient, ils ne manquaient pas de porter avec eux une corbeille, dans laquelle ils gardaient leurs provisions, afin de n’être pas exposés à prendre en route des mets impurs. C’est à raison de cette coutume que Martial, Epigr., v, 17, les appelle « cistiferi », ’porte-corbeilles, et que Juvénal, Sat., iii, 14 ; vi, 542, dit d’eux qu’ils ont pour tout bagage une corbeille et du foin,

Judæis, quorum cophinus fœnumque supellex.

Le foin leur servait à reposer leur tête quand ils voulaient dormir. Il ne fut donc pas difficile, après les multiplica | tions des pains, de trouver un certain nombre de corbeilles vides pour recueillir les morceaux.

3° Enfin saint Paul, II Cor., xi, 33, donne le nom de (Tapyâvr) (sporta) à la corbeille dans laquelle il s’échappa de Damas, et que saint Luc a appelée abrupt’; . Les deux

mots ont d’ailleurs même signification.

H. Lesêtre.
    1. CORBONA##

CORBONA (xop60cvî ; ), nom du trésor où étaient reçus les dons offerts par les fidèles au Temple de Jérusalem. Matth., xxvii, 6. « Le trésor sacré, dit Josèphe, Bell, jud., II, îx, 4, est appelé xopëavâç. » Les princes des prêtres ne voulurent point mettre dans ce trésor le prix de la trahison de Judas, lorsqu’il leur rapporta les trente deniers qu’il en avait reçus pour leur livrer Jésus-Christ. On appelait le trésor xop@ivî< ; , parce qu’il recevait les dons (xopëâv) des fidèles. Voir Corban.

CORDE. Les cordes des anciens étaient faites avec toutes sortes de matières textiles suffisamment résistantes : le liii, Exod., xxvi, 1, etc. ; Is., xix, 9, les fibres des palmiers, les poils de chameau, etc. Un dessin égyptien montre des cordiers qui fabriquent la corde au moyen de la torsion. Auprès d’eux sont des cordages enroulés (fig. 342). La multiplicité des usages auxquels on peut employer la corde fait qu’en hébreu, comme dans nos langues modernes, elle a un certain nombre de noms différents.

Ancien Testament. — 1°’Agmôn (Septante : xpt’vo ;  ; Vulgate : circulus). Job, XL, 26 (Vulgate, 21). C’est le lien de jonc que les pêcheurs passent dans les branchies des poissons pour les conserver quelque temps dans l’eau.

2° Ifébél (Septante : <r> ; otvi<7|i, a, ct^oiviov ; Vulgate : funis, funiculus). C’est la corde proprement dite. — 1. Elle sert à monter et à descendre les lourds fardeaux, Jos., n, 15 ; Jer., xxxviii, 6, 11, 13, parfois à l’aide de poulies ; à fixer la tente sur le sol, Is., xxxiii, 20, 23 ; à suspendre des draperies, Esth., i, 6 ; à lier les animaux, Job, XL, 20 ; à faire des entraves pour les pieds, Job, xviii, 10 ; à dresser des pièges, Ps. cxxxix, 6 ; à lier les ballots de marchandises, Ezech., xxvii, 24 ; à tirer sur des rouleaux les plus pesantes charges. Les partisans d’Absalom parlent hyperboliquement d’entourer une ville de cordages et de l’entraîner dans le précipice. II Reg., xvii, 13. Une peinture égyptienne montre des ouvriers traînant ainsi avec une corde une sorte de chapelle (fig. 343). C’est en s’attelant en nombre immense à de gros cordages que les Égyptiens et les Chaldéens transportaient leurs lourdes statues. Dans un bas-relief représentant Une armée de Babyloniens qui traînent un taureau colossal, on voit les cordes employées à la traction, à la manœuvre des leviers, au maintien de l’équilibre de la lourde masse. Des cordages de rechange sont portés sur des chariots (voir fig. 206, col. 591). — 2. Comme le hébél sert à lier les prisonniers, on se met la corde au cou en signe de soumission. III Reg., xx, 31, 32 (voir t. i, fig. 124, col. 511). Au figuré, le Jfébél désigne les liens de la pauvreté, Job, xxxvi, 8 ; les liens du péché, Prov., v, 22 ; les liens de l’impiété, Is., v, 18, et aussi les « cordes d’homme », c’est-à-dire les soins paternels de la Providence, qui conduit les hommes comme à la lisière, ainsi qu’une mère fait pour ses enfants. Os., xi, 4. — 3. Dans une allégorie de l’Ecclésiaste, xii, 6, la vie humaine est comparée à une lampe d’or suspendue à un hébél d’argent.

— 4. Ce mot désigne aussi le cordeau avec lequel on mesure les grandes longueurs, Zach., ii, 5, 6 (Vulgate, 1, 2), et le niveau au moyen duquel on assure l’horizontalité du sol. Passer une ville au hébél, c’est donc la raser. II Reg., viii, 2 ; Am., vii, 17. — 5. Enfin, la mesure étant prise pour la chose mesurée, hébél est souvent synonyme de propriété, de lot, d’héritage. De là ces paroles du Psaume xv (xvi), 6 : « Les cordeaux sont tombés pour moi dans un lieu délicieux, et l’héritage est pour moi magnifique, s Cf. Deut., xxxii, 9 ; Jos., xvii, 5, 14 ; .