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COR — CORAIL


deutschen morgerilândischen Gesellschaft, t. xl, 1886, p. 734), qui a le sens primitif de « tourner, rouler, arrondir », de sorte que la signification du nom de cette mesure doit être « vase rond » ; les autres croient que kôr vient de kârâh, « creuser, objet creux ». P. de Lagarde, Erklârung hebràischen Wôrler, ii, dans les Abhandlungen der k. Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôttingen, t. xxvi, 1880, p. 30-32 ; Id., Uebérsicht ûber die itn Aramâischen, Arabi’schen und Hebràischen ùbliche Bildung der Nomina, dans les mêmes Abhandlungen, t. xxxv, 1888, p. 40, 156. — Hômér est expliqué dans le sens de « amas, monceau », d’après Exod., viii, 10 (Vulgate, 14) ; Job, xxvii, 16 ; Hab., iii, 15. M. Opper’t, rapprochant ce mot de hâmôr, « âne, » suppose que hômer désigne la charge d’un âne. Les mesures assyriennes, dans ses Mémoires divers relatifs à l’archéologie assyrienne, in-4°, 1886, p. 4. Cf. "W. Muss-Arnolt, Assyrischenglisch-deutsches Handwôrterbuch, in-8°, I Lief., Berlin, 1895, p. 61. M. Frd. Delitzsch, Assyrisches Handwôrlerbuch, p. 92, le fait dériver de l’assyrien’amâru, « entourer, embrasser. »

2° Le kôr ou hômér contenait dix éphis ou baths, comme nous l’apprend expressément Ézéchiel, xlv, il. L’auteur anonyme grec (Metrolog. Script., t. i, p. 258) dit que « le cor phénicien contient trente sata », et saint Épiphane, De mensur, , 21, t. xliii, col. 272 : « Le cor contient trente boisseaux (fjiiSioc). » Le saton et le boisseau étaient de même contenance. Ces données concordent avec celles d’Ézéchiel et correspondent dans notre système métrique à 388 litres 80 ( 363 litres 7, d’après Frd. Hultsch, Griechische und rômische Métrologie, 2°édit., in-8°, Berlin, 1882, p.416, 456). Josèphe, Ant.jud., XV, IX, 2, dit que le cor vaut « dix médimnes attiques » ; mais les critiques s’accordent à reconnaître que médimne a été. confondu avec « métrète ». Dix métrètes font dix éphis ou un cor. Hultzsch, Métrologie, p. 448 ; J. Benziger, Hebràische Archàologie, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1894, p. 184. Cf. Josèphe, Ant.jud., III, xv, 3.

— Le hômér est nommé comme mesure en général dans Is., v, 10 ; Ezech., xlv, 11 ; comme mesure de froment, Ezech, , xlv, 13, et comme mesure d’orge, Lev., xxvii, 16, Ose., iii, 2 ; Ezech., xlv, 13. Dans les Nombres, xi, 32 ; il est dit que les Israélites, lors du second passage des cailles dans le désert du Sinaï, en amassèrent pour le moins chacun dix hômér. Le cor sert de la même manière à mesurer la farine, I (III) Reg., v, 2 (iv, 22) ; le froment, I (III) Reg., v, 25 (11) ; II Par., ii, 9 (Vulgate, 10) ; xxvii, 5 ; (I) Esdr., vii, 22 ; l’orge, II Par., ii, 9 (10) ; xxvii, 5 ; il sert aussi à mesurer l’huile. Ezech., xlv, 14. — Dans le Nouveau Testament, Luc, xvi, 7, le cor est également mentionné comme mesure du froment, dans la parabole de l’économe infidèle. Hésychius définit le x<Sp<K : « une mesure du froment », (létpov tt <jitix<îv. Metrolog. script., t. i, p. 320.

3° Il existait aussi en hébreu une mesure appelée ; rn, lélêk, qui était la moitié du cor ; c’est pour cela que saint Jérôme l’a rendue par corus dimidius. Elle valait cinq éphis ou 194 litres 40. Elle est nommée une seule fois dans l’Écriture, comme mesure de l’orge, Ose., iii, 2, et son étymologie est inconnue. Cf. P. de Lagarde, Erklârung, dans les Abhandlungen, t. xxvi, p. 32-33. Voir Mesures. F. Vigouroux.

CORAIL. Hébreu : râ’môf ; Septante : jjieTÉtopa, ’Pa[168 ; Vulgate : excelsa, sericum.

I. Le corail en histoire naturelle. — On appelle de ce nom la matière calcaire sécrétée par certains polypes qualifiés de « coralliens ». Ces zoophytes sont essentiellement constitués par un sac stomacal s’ouvrant à l’extérieur au moyen d’une bouche pourvue de huit tentacules. Ils vivent en colonie et forment des polypiers dans lesquels l’estomac, la bouche et les tentacules de chaque individu restent distincts, tandis qu’un même tissu, à travers

lequel circulent les mêmes fluides, réunit tous les polypes en un seul tout. Chaque polype a la cavité stomacale divisée en cloisons, et sa peau a la propriété de sécréter une matière solide presque entièrement composée de carbonate de chaux, que colore une substance sanguine. Ce carbonate ainsi coloré n’est autre chose que le corail rouge. Le premier dépôt de corail est fixé sur un rocher recouvert par la mer. Les polypes qui l’ont sécrété en produisent d’autres qui à leur tour travaillent à la consolidation et à l’accroissement de l’édifice. Le polypier croît ainsi en affectant des formes arborescentes qui le font ressembler à un arbuste sans feuilles ni petites branches (fig. 338). Autour du corail rouge, qui constitue la partie centrale et solide du polypier, se voit une sorte d’écorce grisâtre de laquelle émergent les polypes semblables à de petites fleurs blanches. La vie n’existe toujours qu’à la surface du polypier. Si une branche est brisée et qu’elle soit transportée dans un endroit favorable, elle devient à son tour la base d’une nouvelle colonie. Les

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338. — Corail.

anciens croyaient que le corail était un produit du règne végétal, et cette opinion a fait loi même parmi les savants jusqu’au milieu du xviiie siècle. C’est alors seulement que A. de Peyssonnel, Traité du corail, Paris, 1744 (manuscrit du Muséum), a démontré que les polypes coralliens appartiennent au règne animal. Dans certaines mers, les polypiers ont pris assez de développement pour former des récifs et de véritables îles. On rencontre les polypiers coralliens dans le Pacifique, l’océan Indien, les golfes Persique et Arabique, la mer Rouge et la Méditerranée. Ils ne peuvent exister que dans les endroits où la température superficielle de la mer ne s’abaisse pas au-dessous de 20°, et ils ne se développent jamais au delà de quarante mètres de profondeur. Cf. de Lapparent, Traité de géologie, Paris, 1883, p. 121, 122, 344 ; Lacaze-Duthiers, Histoire naturelle du corail, Paris, 1864 ; Dana, Corals and Coral, Londres, 1872. — Les anciens faisaient grand cas du corail. Par sa dureté, la finesse de son grain et la vivacité de sa couleur rouge, cette substance a toujours mérité d’occuper une place considérable parmi les objets destinés à la parure. Les Égyptiens en fabriquaient des ornements qu’on retrouve fréquemment dans leurs tombeaux. Pline, H. N., xxxii, 2, dit que le corail était aussi estimé par les Indiens que les perles par les Romains. Ce qui ajoutait au prix de cette substance, c’était la difficulté de se la procurer. Les anciens péchaient le corail au moyen de procédés analogues à ceux qu’on emploie encore aujourd’hui. Quand les pêcheurs sont arrivés au-dessus de l’endroit où ils soupçonnent la présence des polypiers, ils font descendre dans la mer des engins pourvus de filets à solides et