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COPTES (VERSIONS) DE LA BIBLE


et de la critique textuelle. Alors seulement nous pourrons avoir une idée exacte de la version sahidique. Nous avons donné la liste des manuscrits bibliques ou autres qui pourront servir à ce travail dans la Revue biblique, octobre 1896, p. 547-565.

3° En fayoumien et en moyen égyptien. — M. Headlam, dans À plain introduction to the criticism of the New Testament de Scrivener, 4e édit., Londres, 1894, t. ii, p. 141-142, s’est efforcé de distinguer les fragments de la version fayoumienne de ceux de la version en dialecte de la Moyenne Egypte ; nous croyons cette distinction prématurée. Aucun des fragments cités par M. Headlam ne nous offre le moyen égyptien pur, tel que nous pouvons le concevoir d’après les documents non bibliques ; tous ont subi plus ou moins fortement l’influence du fayoumien. Nous les traiterons donc tous indistinctement sous un même titre, en attendant que les futures découvertes nous démontrent l’existence d’une version en moyen égyptien. Il vaut pourtant la peine d’attirer l’attention du lecteur sur ce fait extraordinaire, que deux dialectes si peu différents que ceux des fragments dont nous parlons et qui étaient usités dans des endroits si rapprochés, aient eu tous les deux l’honneur d’une version de la Bible. — Pour l’indication de ces fragments, voir Étude sur les versions coptes, dans la Revue biblique, octobre 1896, p. 566-568.

4° Version akhmimienne. — Les premiers fragments bibliques de cette version ont été découverts il y a une douzaine d’années, par M. Maspero, dans les fouilles de la nécropole d’Akhmim. Ils sont sur papyrus et ont appartenu à trois manuscrits différents. M. Bouriant, Les Papyrus d’Akhmim, dans Mémoires de la mission archéol, franc, au Caire, t. i, 1885. À peu près à la même époque, la collection de l’archiduc Rénier s’enrichissait de plusieurs fragments de manuscrits provenant également d’Akhmim, en particulier d’un manuscrit sur parchemin de 130 folios, contenant la version akhmimienne des petits Prophètes. Maspero, Notes sur différents points de grammaire et d’histoire, § 0, dans Recueil de phil. et d’archéol. égyptiennes, t. viii, 1886, p. 181 ; Krall, Ueber den Achmimer Fund, dans Mittheilungen, ii-iii, 1887, p. 265 ; iv, 1888, p. 143. Enfin on trouve de courts fragments de la version akhmimienne du Nouveau Testament du v 8 ou vie siècle dans le n° n de la collection de M. Flinders Pétrie, décrits et publiés par M. Crum, Coptic manuscrits brought from the Fayyuni, Londres, 1893. Cf. Revue biblique, 1896, p. 568-569.

III. Ce qui a été publié des versions coptes. — I. vebsto.v bohaïrique. — 1° Ancien Testament. — Le Pentateuque a été publié potir la première fois par David Wilkins, à Londres, en 1731, censément d’après les trois manuscrits du Vatican, de Paris et de Huntington ; mais, de fait, d’après ce dernier manuscrit seulement, comme le remarque P. de Lagarde dans son édition. En 1854, un Français, Fallet, entreprit de publier le Pentateuque, La version cophte du Pentateuque, d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale, avec des variantes et des notes. Deux livraisons (Genèse, i-xxvii) seulement de cette publication virent le jour, sans introduction, sans même la clef des sigles des manuscrits d’où les variantes sont prises. — En 1867 parut une autre édition complète du Pentateuque, par P. de Lagarde, basée sur l’édition de Wilkins et un manuscrit de Tattam, daté de l’an 1303. Le manuscrit 1 du Vatican, le plus ancien et sans doute le plus correct des six manuscrits connus, n’a donc pas encore été utilisé !

En dehors des fragments contenus dans le manuscrit de Berlin, or. fol. 446, nous n’avons des autres livres historiques que des péricopes qui ont été insérées dans des livres liturgiques : le Rituel, l’Eucologe ou Pontifical, le Psautier et les Lectionnaires. Les trois premiers de ces livres ont été publiés à Rome par Mo r R. Tuki. (Les

Lectionnaires sont encore inédits.) P. de Lagarde a réuni tous ces fragments et les a publiés, en 1879, sous le titre de BruchslUcke der koptischen Uebersetzung des Alten Testaments. Voir dans la Revue biblique, janvier 1897, la liste de ces fragments avec l’indication des ouvrages imprimés ou manuscrits d’où ils sont tirés. L. Stern avait commencé la publication du manuscrit de Berlin dans la Zeitschrift fur Sgyptische Sprache, 1876, quand Brugsch publia le manuscrit en entier, Der Bau des Tempels Salomos nach der koptischen Bibelversion, Leipzig, 1877, édition assez incorrecte et incomplète, comme le montre P. de Lagarde, Bruchstïwke der koptischen Uebersetzung des Allen Testaments, Gœttingue, 1879.

Job. — Ce livre n’a été publié que par H. Tattam, en 1846, . probablement [ ?] d’après les manuscrits du Brilish Muséum, addit. 18997. The ancient coptic version of the book of Job. Rapprochez de cette édition la version arabe publiée, en 1876, par P. de Lagarde, Psalterium, Job, etc., d’après le manuscrit copte-arabe de Berlin, or. fol. 447.

Le Psautier a été publié pour la première fois à Rome, par Ms r R. Tuki, en 1744, d’après le manuscrit copte 5 de la Bibliothèque Vaticane. Edition liturgique, divisée en cinq livres et suivie des cantiques et des prières de l’Ancien et du Nouveau Testament ; le tout accompagné d’une traduction arabe. Indépendamment de la division semblable à celle des Septante, il y en a deux autres : l’une en

vingt K£>9C-V-2>""X’& (katismata, « sièges, repos » ), l’autre en soixante 2ts.OSA (doxa, & dogme, doctrine » ).

— J. L. Ideler donna une seconde édition du Psautier en 1837 (Psalterium coptice), basée sur le manuscrit de Berlin, or. 4° 157. Il avait jugé très sévèrement l’édition de Tuki, ainsi que la réimpression qu’en avait faite, en 1826, la Société biblique d’Angleterre. — M. G. Schwartze ne jugea pas moins sévèrement le travail d’Ideler, dans la préface de son édition publiée à Leipzig, en 1843, Psalterium in dialect. ling. copticie. L’édition de Schwartze est faite sur les trois manuscrits de Berlin, collalionnés sur l’édition de Tuki, le Codex Alexandrinus et le Codex Vaticanus. — En 1875, P. de Lagarde publia la quatrième édition complète du Psautier bohaïrique, malheureusement en caractères latins. Elle est faite sur les manuscrits suivants : 1° Berlin, or. 4° 157 ; 2° Berlin, Dietz A. fol. 37 ; 3° Oxford, Hunt. 121 ; 4° Oxford, Maresch. 31 ; 5° Paris, copte 5 ; 6° Paris, copte 12 (Diurnal, qui ne contient pas tous les psaumes, in-16, environ xiv siècle). Travail soigné et correct. — Enfin F. Rossi publia, en 1894, Cinque manoscritti copti, avec l’exactitude scrupuleuse qui lui est propre, le Psautier bohaïrique de Turin, avec un facsimilé de ce manuscrit et les variantes de l’édition d’Ideler, la seule qui lui fût connue. Le manuscrit est mutilé : il commence avec le 17° verset du Psaume lxviii, et présente encore quelques lacunes ici et là. — On n’a pas encore tiré parti de tous les manuscrits connus pour l’édition du Psautier.

Proverbes. — Les chapitres i-xiv, 26, contenus dans le manuscrit de Berlin, or. fol. 447, ont été publiés par Paul de Lagarde, en 1875, dans Psalterii versio memphitica, etc., Berlin, 1875, en caractères latins. — Ces mêmes chapitres des Proverbes ont été publiés encore par M. U. Bouriant, en 1882, dans le troisième volume du Recueil dephilolog. et arch. égyptiennes, p. 129 et suiv., d’après deux manuscrits de la bibliothèque du patriarcat jacobite, au Caire. Il est évident que ces manuscrits ont dû être copiés sur le même manuscrit que celui de Berlin, qui est de deux ans plus ancien, s’ils n’ont pas été copiés sur ce manuscrit même. M. Bouriant donne une liste des variantes de l’édition de Paul de Lagarde. Il se trompe d’ailleurs quand il dit que ce dernier a publié