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CONCORDANCES DE LA BIBLE — CONCUBINE


graphica, Subjects, in-8°, Londres, 1859, col. 1899, énumère six autres concordances anglaises, publiées entre 1578 et 1696, dont la plus importante est celle de Samuel Newman, Londres, 1643 ; réimprimée à Cambridge, en 1720, et connue généralement sous le nom de Cambridge Concordance. La plus célèbre concordance anglaise est celle d’Alexandre Cruden : Complète Concordance to the Holy Scriptures of the Old and New Testament, Londres, 1737. Elle contient des notes explicatives sur les mots les plus importants, mais elle ne renferme pas toutes les expressions de l'Écriture et laisse en particulier à désirer relativement aux noms propres. Il en a paru en différents formats de nombreuses éditions plus ou moins complètes. La meilleure est celle de la Society for Promoting Christian Knowledge. Les Concordances de Brown, Cole et Eadie ne sont que des revisions de celle de Cruden. Celle-ci a d’ailleurs été dépassée par le travail de Robert Young : Analytical Concordance to the Bible, Edimbourg, 1879 ; quatrième édition revue, 1881. C’est le fruit d’un labeur de quarante ans ; l’impression seule dura près de trois ans. Celte concordance, tout à fait complète, contient tous les mots de la version autorisée, rangés par ordre alphabétique, avec l’indication du terme hébreu ou grec original, le sens littéral de chacun et sa prononciation, les identifications géographiques, etc.

3° Concordances belges ou hollandaises. — Le mennonite PierreJean Twisck fit paraître à Horn, en 1615, une concordance in-folio de la Bible de Luther, traduite en hollandais. Sébastien Dranck en publia une autre à Harlem, en 1618. Avant de préparer sa concordance .grecque, Abraham Tromm avait achevé une concordance belge, commencée par Jean Martin. Elle formait deux -volumes in-folio, et elle vit le jour à Amsterdam, en 1685. JElle fut rééditée en 1692.

1° Concordances danoises. — On en mentionne deux : la première est l'œuvre de E. Ewald et comprend trois volumes, publiés à Copenhague, 1748-1749 ; la seconde est intitulée VerbalConcordans eller Bibel-Ordbag til det Nye Testamente ; elle ne porte que sur les livres du Nouveau Testament, et elle a été publiée à Kjôbenhavn, en 1856.

5° Concordances françaises. — Il n’existe en notre langue que des concordances protestantes : MarcWilks, Concordance des Saintes Écritures, Paris, 1840 ; (W. B. Mackensie), Concordance des Saintes Écritures (pour la version d’Osterwald) précédée des analyses chronologiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, in-8°, Paris, 1867 ; nouvelle édition, 1874 ; Dictionnaire des concordances des Saintes Écritures d’après la version du D T Segond, in-8°, Lausanne, 1886.

6° Concordance suédoise. — Laurent Holenius a publié à Stockholm, en 1734 et 1742, Svensk-hebraisk og svenskgrekisk Concordans over G. og N. Test., 2 part, en 3 vol.

: in-f ».

VI. Bibliographie. — Sixte de Sienne, Bibliotheca sancta, Venise, 1566, 1. iii, p. 241-247, et 1. iv, passim ; Le Long, Bibliotheca sacra, Paris, 1723, t. i, p. 454-459 ; Calmet, Bibliothèque sacrée, dans le Dictionnaire de la Bible, Paris, 1730, t. iv, p. 243-245 ; W. Orme, Bibliotheca biblica, in-8°, Edimbourg, 1824, p. 112-120 ; Histoire littéraire de la France, t. xix, Paris, 1838, p. 43-47 ; H. E. Bindseil, Concordantiarum homericarum spécimen cum prolegomenis in quibus prsesertim concordantise biblicsB recensentur earumque origo et progressus declarantur, Halle, 1867 ; Ueber die Concordanzen, dans les Theologische Studien und Kritiken, 1870, p. 673-720 ; L.-C. Fillion, Essais d’exégèse, Lyon et Paris, 1884, p. 327-344 ; Wetzer etWelte, Kirchenlexicon, 2e édit., art. Bibelconcordanzen, t. ii, 1883, col. 636-647 ; S. M. Jackson, dans Religions-Encyclopsedia, t. i, p. 522-526.

E. Maxgenot.

CONCORDE DES ÉVANGILES. Voir Évangiles.

    1. CONCUBINE##

CONCUBINE (hébreu : pîlégés, que plusieurs rapprochent du grec 71à), ).aÇ, « jeune fille, » et TtaXXaxvj, « concubine ; » chaldéen : lehênâh, Dan., v, 2, 3, 23). Ce mot ne désigne pas dans l'Écriture une femme illégitime, mais une femme régulièrement unie à son mari, et ne se distinguant de l'épouse, 'iSsâh, que par le rang secondaire qu’elle occupait dans la famille. Cette pratique paraît avoir eu pour cause chez les Hébreux le désir d’avoir une postérité. Voir Gen., xvi, 1-4 ; xxx, 1-5, 9. Dieu tolérait cet état de choses, comme la polygamie, jusqu'à ce que le christianisme vint restaurer la sainte institution du mariage selon l’ordre primitif de l’unité conjugale. Matth., xix, 5 ; 1 Cor., vii, 2. L’usage des concubines ne se borna pas d’ailleurs au cas de la stérilité de l'épouse. Sous différentes influences, les unes bonnes, comme le désir d’avoir une nombreuse postérité ; les autres mauvaises et découlant des passions, la pratique en devint ordinaire et générale, à ce point que la loi mosaïque dut intervenir et y introduire une réglementation minutieuse.

1. Lois relatives aux concubines. — 1° Cette législation reconnaissait aux Hébreux le droit d’acheter une jeune fille à son père pour avoir une concubine, c’està-dire une esclave cohabitant.avec le maître à titre d'épouse du second rang. Exod., xxi, 7. Elle consacrait aussi le droit pour le vainqueur de se choisir des concubines parmi les jeunes païennes devenues captives à la guerre, Deut., xxi, 10-12, pourvu qu’elles ne fussent pas Chananéennes. Deut., xx, 16. D’ailleurs les filles des Hébreux de condition libre pouvaient également devenir concubines. La concubine de Gédéon, Jud., viii, 31, semble avoir été une femme d’un rang distingué. Il est vraisemblable que celle du lévite dont il est question Jud., xix, 1.-4, 24, appartenait également à une famille honorable et considérée. Les concubines achetées à leur père jouissaient auprès de leur maître, qui était en même temps leur mari, d’une position beaucoup plus avantageuse que les esclaves ordinaires. À cause de cela, elles ne participaient point au privilège de recouvrer la liberté au début de la septième année. Exod., xxi, 2, 7 ; Deut., xv, 12. Cependant, si l’une d’elles venait à déplaire à son mari, celui-ci pouvait (selon le texte hébreu) la revendre à un autre Israélite, mais non à un païen. Exod., xxi, 8. De plus, si, ne voulant plus la garder pour lui-même, il la donnait à son propre fils, elle devait dès lors être traitée comme sa fille, et, si ce fils venait à épouser une autre femme, il devait continuer de bien traiter sa concubine répudiée, en lui assurant la nourriture, des vêtements et tous les droits qu’elle possédait auparavant. Dans les cas où ces règles n’auraient pas été observées, la concubine devenait libre de plein droit, et sans rien payer à son maître. Exod., xxi, 9-11. À l'égard de la concubine prise parmi les captives, il lui était accordé un mois de liberté pour pleurer la perte de ses parents et de ses amis ; alors seulement son maître pouvait la prendre pour épouse. Deut., xxi, 13. Elle en revêtait les habits, après avoir coupé ses cheveux et ses ongles, cérémonies symboliques qui signifiaient le changement de vie qu’elle acceptait. Deut., xxi, 12, 13. Et si plus tard son mari cessait d’avoir de l’affection pour elle, il pouvait la renvoyer libre, sans pouvoir la vendre ou la réduire à l'état d’esclave ordinaire. Deut., xxi, 14.

2° Les concubines qui étaient servantes dans la maison de celui qui les choisissait comme épouses de second ordre continuaient de rester au rang de servantes et sous l’autorité de l'épouse, maîtresse de la maison. Gen., xvi, 1-6. Cependant le père d’une concubine était réputé et appelé beau-père de celui auquel elle appartenait, et cet homme était appelé son gendre. Jud., xix, 4, 5. L’infidélité de la concubine était regardée comme criminelle aussi bien que l’infidélité de l'épouse, Jud., xx, 3 ; II Reg., tu, 7, 8 ; mais elle n'était pas aussi sévèrement punie. Lev., xix, 20. "Voir Adultère.

3° L’union d’une femme au titre de concubine n'était