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CONCORDANCES DE LA BIBLE

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de passages. Le plan est le même, mais il est perfectionné. Chaque mot hébreu est accompagné d’une explication hébraïque et latine. Les dérivés sont classés régulièrement, selon l’ordre des flexions ou de la conjugaison, et les références sont indiquées, non plus en chiffres hébraïques, mais par les numéros des chapitres et des versets, exprimés en chiffres arabes. Tous les mots hébreux sont imprimés avec les points-voyelles. Malheureusement les noms propres, les pronoms et la plupart des particules indéclinables sont omis. Un Onomasticum sacrum contenant 2668 articles est placé à la suite de la Concordance, mais il explique seulement la signification des noms propres, sans indication des passages bibliques où on les trouve. La grandeur du format rend l’usage du volume peu commode. M. Salomon Mandelkern a publié en 1896 : Veteris Testamenti concordantise hebraiese atque ehaldaicse, quibus continentur : cuncta quse in prioribus concordantiis reperiuntur vocabula, lacunis omnibus expletis, emendatis cujusguemodi viliis, locis ubique denuo excerptis atque in meliorem formam redactis, vocalibus interdum adscriptis, particulee omnes adhuc nondum collatse, pronomina omnia hic primum congesta atque enarrata, nomina propria omnia separatim commemorata, servato texlu massoretico librorumque sacrorum ordine tradito, in-4°, Leipzig, 1896.

Les presses de Bagster ont produit : The Englishman’s Hebreiv and Chaldee Concordance of the Old Testament, in-8°, Londres, 1843 ; 3e édit., 1866. Le plan en avait été formé en 1830. Elle fut éditée par G. V. Wigram et imprimée à ses frais. Au nombre de ses collaborateurs on compte S. P. Trégelles et B. Davidson. C’est une œuvre fort bien faite. Le genre des substantifs, les modes et les temps des verbes sont indiqués ; les passages bibliques sont reproduits en entier et avec les points-voyelles ; le mot qui fait le sujet de l’article est imprimé en italiques et transcrit en caractères latins. Parmi les appendices, on trouve une liste des noms propres. Une édition, corrigée par J. Huyghes, de B. Davidson, Concordance of the Hebrew and Chaldee Scriptures, a paru à Londres, in-8°, en 1876.

/II. concordances GRECQUES. — Les Concordances latines embrassent tout à la fois l’Ancien et le Nouveau Testament ; les hébraïques ne comprennent que les livres protocanoniques de l’Ancien Testament. Un moine basilien, Euthalius de Rhodes, en 1300, et plus tard Sugdor composèrent des Concordances grecques de toute la Bible ; mais elles n’ont pas été imprimées. Celles qui ont eu les honneurs de l’impression sont de deux sortes : les unes contiennent tous les mots grecs de l’Ancien Testament ; les autres, tous ceux du Nouveau.

1° Concordances grecques de l’Ancien Testament. — La première parut à Francfort, en 1607 : Concordantise V. T. grseese, Ebrxis vocibus respondentes, nolixPW^oi, 2 in-4°. L’auteur, Conrad Kircher, crut nécessaire de rapprocher les mots grecs des mots hébreux qu’ils traduisaient. Aussi adopta- 1- il l’ordre alphabétique des expressions hébraïques et rangea - 1 - il sous chacune d’elles leurs diverses traductions grecques, avec citation

des passages bibliques où elles se lisent. Ainsi 3N, ger minatio, arbustum, fructus, viror, a été traduit par piÇa, radix, Job, viii, 12, et par (Évvr l [jL « , generatio, Cant., vi, 10. Le second volume se termine par une longue table alphabétique des mots grecs ; elle renvoie à tous les passages où ces mots sont cités et permet de former une concordance grecque. Le plan, on le voit, était mal conçu ^t rendait l’ouvrage d’un emploi difficile. On avait une concordance hébraïco-grecque plutôt qu’une concordance grecque.

Abraham Tromm fit une Concordance grecque sur un plan tout à fait nouveau. Après seize années de recherches opiniâtres, il livra son œuvre à la publicité : Concordantise grxcm versionis vulgo dictæ LXX interpretum,

cujus vor.es secundum ordinem elementorum sermonis grseci digestse recensentur, contra atque in opère Kircheriano factum fuerat, 2 in-f°, Amsterdam et Utrecht, 1718. Les mots grecs sont rangés suivant l’ordre alphabétique et sont accompagnés de leur traduction latine. Sous chacun d’eux, les expressions hébraïques qu’ils rendent sont reproduites avec une interprétation en latin ; puis viennent les versets bibliques où ils sont employés. Les passages qui nous restent des versions grecques d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion sont cités après ceux des Septante et à leur place alphabétique. Un professeur d’Oxford, Jean Gagnier, répliqua aux critiques que Tromm avait faites de la Concordance de Kircher dans ses Vindicise Kirchetianse seu animadversiones in novas Ab. Trommii Concordantias grsecas versionis LXX, in-8°, Oxford, 1718.

La Concordance de Tromm était jusqu’à une date récente la meilleure Concordance grecque de l’Ancien Testament ; mais elle est maintenant surpassée par une œuvre en cours de publication : À Concordance to the Septuagint and the other Greek^ Versions of the Old Testament, Oxford. Commencée par Ed. Hatch et continuée par H. A. Redpath, cette Concordance a six parties qui ont paru, 1892-1897. La grande innovation de cet ouvrage, c’est qu’il indique les leçons des manuscrits onciaux, Y Alexandrinus, le Vaticanus et le Sinaiticus, aussi bien que les restes des anciennes versions grecques, recueillis par Field. On regrette seulement que les noms propres aient été exclus de cette magnifique Concordance.

La librairie Bagster a aussi publié À handy Concordance of the Septuagint, giving various readings from Codex Vaticanus, Alexandrinus, Sinaiticus and Ephrsemi, withan Appendix ofwords from Origen’s Hexaplœ not found in the above manuscripts, in-8°, Londres, 1887.

2° Concordances grecques du Nouveau Testament. — La première fut composée par Sixtus Bétulius, de son vrai nom Sixte Birken, bibliothécaire de la ville d’Augsbourg. Il avait repris un projet commencé, puis abandonné, et après huit années de labeur et avec l’aide de ses disciples il le mena à bonne fin. L’ouvrage parut à Baie, en 1546, sous ce titre : Suborna, t] aJXXsÇiç zfj ; 81a8r|X71 ;-cTt ; vixwru ;  ; et Novi Testamenti Concordantise grseese. Les mots grecs sont disposés par ordre alphabétique et ordinairement accompagnés de leur traduction latine. Si les formes et les temps des verbes sont distincts, les flexions des substantifs ne sont pas séparées. Quelques noms fréquemment réunis, comme uib ; Bsoù, ulbç àvBpcircou, forment des articles à part. On y trouve les noms propres. Pour les adverbes, les prépositions et ies conjonctions, l’auteur s’est borné à quelques exemples. Aux citations sont jointes des références aux livres et aux chapitres seulement, car la division des versets n’avait pas encore été imaginée.

Henri Estienne, réalisant un dessein de son père, publia à Paris, en 1594, la seconde Concordance grecque du Nouveau Testament : Concordantes Testamenti Novi grseco-latinse. Ce n’était pas son œuvre, et l’auteur est resté inconnu. La Concordance de Bétulius servit de fondement, mais elle fut corrigée et perfectionnée, notamment par l’introduction des versets, inventés par Robert Estienne. Les mots grecs sont tous suivis de leur interprétation latine. L’ordre alphabétique est rigoureusement établi ; il renferme des mots omis par Bétulius et un plus grand nombre de citations. Cependant Érasme Schmid a constaté encore de nombreuses omissions, des confusions et des hésitations sur le sens des mots. Cette Concordance a été rééditée en 1600, avec un supplément par Robert Olive Estienne, et en 1624, par P. et J. Chouët.

Erasme Schmid, qui avait remarqué les fautes de la Concordance d’Estienne, tenta de faire mieux, et après trois années de travail acheva une troisième Concordance grecque du Nouveau Testament. Ses héritiers la publièrent